Hacké, détourné, remixé : le Minitel a encore la cote

Publié par François Letellier, le 4 novembre 2013   6.3k

Pendant les dernières Journées du Patrimoine, près de 600 personnes ont franchi les portes de la Casemate pour découvrir... des Minitels. Mais attention, pas n'importe lesquels !

14 et 15 septembre 2013 : les journées du "premier contact" ! A l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine, Minitel Redux, première action de CERVIN, a rencontré son public... avec un succès indéniable. La manifestation a proposé aux visiteurs huit ateliers thématiques : de l’abécédaire pour tout petits à une séance avec une psychothérapeute robot - la célèbre ELIZA, portée pour l’occasion sur Minitel via Arduino.

En tout, ce sont près de 600 personnes qui ont visité Minitel Redux, présenté dans l'enceinte du fab lab du CCSTI de Grenoble (la Casemate). Avec des premières : premier contact avec un Minitel, évidemment, et peut-être dernier. Mais aussi, des premiers tweets (sur @MinitelRedux) !

Entre la plus jeune visiteuse, âgée d’à peine deux mois, et le plus âgé (âge non communiqué!), il y en avait pour tous les goûts, avec des centres d’intérêt nettement différents. Parmi les seniors, le Minitel a laissé rarement indifférent, entre les nostalgiques d’un temps où le matériel était simple et fiable, et ceux qui ne veulent plus en entrendre parler (« pourquoi est-ce que vous les ressortez ? », sic).

Ados et jeunes adultes : le Minitel ? No problem !

Les ados et les jeunes adultes se focalisent eux sur l’usage avant tout. Une fois passée la surprise face à un terminal qu’ils n’ont parfois jamais croisé, les fonctionnalités des « détournements » présentés les intriguent, quand ce n’est pas le fonctionnement des dispositifs eux-même. Pour ces curieux, l'envers du décor est dévoilé dans le "coin des hackers", où tout peut être exploré, du dessin des cartes électroniques au code de tous les ateliers.

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Une mention spéciale pour ELIZA, qui a dialogué inlassablement avec les un(e)s et les autres. Certains visiteurs restaient vingt minutes ou plus accrochés au clavier... avant de se demander finalement comment tout cela fonctionnait. L’évolution depuis 1966 (année de publication d’ELIZA par Weizenbaum) et aujourd’hui est frappante. A l’époque, les utilisateurs imaginaient que la machine pensait réellement. Aujourd’hui, rompus à l’interaction avec les machines, les ados ont le réflexe immédiat de chercher à la prendre en défaut, à la piéger ou l’embarquer dans un dialogue sans queue ni tête.

Quant aux Minitels... Increvables, après 25 ans d’utilisation, ils ont encaissé sans broncher un week-end entre des mains de tous âges, les petits ne se privant pas de martyriser les claviers. Aucune panne à déplorer, aucun temps d’interruption de service.

>> Photos : François Letellier pour la Casemate