Des scientifiques, des artistes et des professionnels de la médiation travaillent ensemble à la réalisation d’éléments de médiation qui seront présentés au public du futur équipement des Grands Moulins de Villancourt.

Retour sur un mode de travail

En 2009, la Ville de Pont de Claix sollicite des partenaires (OSUG, les Chantiers Nomades, Le Pôle Musical d’Innovation) pour réfléchir, au sein d'un comité, au projet d’une cité des arts et des sciences. Cette réflexion a abouti à la réalisation du programme scientifique et culturel des Grands Moulins de Villancourt. A partir de ce document, les membres du comité ont souhaité développer une autre approche, plus concrète : la création d’outils de médiation innovants nés de la créativité d’artistes et de scientifiques qui pourraient contribuer à la diffusion de la culture artistique et scientifique auprès du grand public. Un collectif d’expérimentation a ainsi été imaginé. Sa mission est d’apporter une réflexion commune et de présenter plusieurs médias (manipulation, support multimédia, œuvre, spectacle…). Sa composition nécessite de trouver un équilibre entre des artistes, des scientifiques et des pédagogues. Afin de faciliter la logistique et de renforcer les réseaux locaux, il a été décidé de cibler des acteurs issus de la région Rhône-Alpes. Pour plus d’efficacité et pour diversifier les disciplines, les profils recherchés sont des « habitués » des croisements arts-sciences et des personnalités « multi-casquettes ». Tout en restant flexible sur la composition, le nombre de participants est fixé au maximum à deux scientifiques, deux artistes et deux personnalités de la médiation, de l’éducation, des sciences humaines et sociales ou de la société civile.

Expérimenter

Le projet des Grands Moulins de Villancourt est basé sur la notion de croisement des arts et des sciences : une co-construction art-science avec une mise en commun des outils et des méthodes pour rechercher des synergies, se rendre plus accessibles et échanger avec la société. L’art et la science s’associent pour questionner leurs propres usages et processus de création. Ce postulat du comité des Moulins sert de base de travail pour le collectif d’expérimentation. Il s’agit de faire travailler ensemble artistes, scientifiques, pédagogues pour qu’ils confrontent leurs questionnements et leurs visions du monde sur des thématiques centrales pour nos sociétés, qu’ils associent leurs savoir, savoir-faire et créativité pour produire des outils de médiation Illustrant leurs positions. Cette réflexion collective autour d’une thématique doit permettre d’échanger sur les interprétations du concept spécifiques à leurs disciplines, de préciser les dimensions du concept dont il serait intéressant de favoriser la diffusion auprès du grand public et de créer, si possible, un ou plusieurs outils de médiation.

Un processus en plusieurs phases

Ce travail s’inscrit dans une durée, avec des cycles et des thématiques réguliers. Le collectif est aussi amené à se renouveler pour ne pas mobiliser trop longtemps les mêmes personnes. Nous sommes ainsi partis sur une 1ère phase, d’une durée de six mois, consacrée à une réflexion autour d’une thématique qui a été préalablement défini par le comité des Moulins. Le questionnement est le suivant : que signifie la thématique dans le domaine de travail de chacun des membres ? Quels messages ou informations chacun des membres souhaite-t-il transmettre au grand public sur cette thématique ? Certains sont-ils communs aux arts et sciences ? Quels médias, quelles formes de médiation peuvent permettre de transmettre ces messages ? A l’issue de cette étape, le cahier des charges du ou des médias à créer est défini. La phase suivante, d’une durée de 6 mois également comprend la production des supports. Nous privilégions cette réalisation par les membres du collectif, mais ceux-ci pourront également faire appel à des intervenants extérieurs pour réaliser tout ou partie du travail. Enfin, la troisième phase concerne la diffusion des outils créés. Il s’agit de présenter ces nouveaux outils au public, de vérifier leur pertinence et de l’intérêt qu’ils peuvent susciter. Si besoin, ils seront adaptés. Selon les supports, ils pourront être diffusés dans les réseaux éducatifs, de médiation, ou présentés dans le cadre d’évènements, comme la Fête de la Science, voire peut-être diffusés dans le cadre de la programmation de certains partenaires… Ils intègreront aussi les Grands Moulins de Villancourt et l’espace public de la ville.

>> Prochain article : une 1ère expérience en cours

>> Auteurs : Laurent Ageron & Caroline Bouvard (chargée du projet jusqu'en 2012)