Développeuses : la tech a besoin des femmes @Radio RKS

Publié par Francois Legrand, le 31 octobre 2021   1.1k

Chronique de Rafael Varela @Le Miroir des sciences @Radio RKS] Je voudrais profiter de la présence ici de nos invitées pour rebondir sur son message et parler de la parité homme/femme en particulier dans un métiers très technique : la programmation d’ordinateurs.

Et pourquoi dans ce secteur ?

L’informatique m’intéresse en particulier parce que, la part des femmes « développeuses » de logiciels enregistre une baisse accentuée ces dernières années…et ça, malgré un afflux de politiques publiques en faveur de la parité homme/femme dans les métiers du numérique.

Selon la fondation Femmes@numérique, la part des femmes dans les métiers de la programmation est de seulement 15% en France… elle a été divisée par deux depuis 30 ans!

Si on regarde ce pourcentage au niveau des étudiants, la part des femmes actuellement poursuivant des études en informatique, alors ce chiffre est encore plus bas : seulement 10% sont des femmes.

Cette disparité, bien-sur, dépend des pays. Et C’est quand même très étonnant de voir qu’En Inde, par exemple, le pourcentage de femmes étudiantes en informatique est de presque 40 %, bcp plus élevé que dans les pays occidentaux. En Arabie Saoudite, les femmes représentaient presque 60% des étudiants en informatique dans les universités publiques en 2014. C’est curieux parce que ces sont des pays traditionnellement très conservateur et discriminatoire vis-à-vis des femmes. 

Et dans les pays occidentaux, ces écarts sont historiques ?

Il est important de noter que ça n’a pas été toujours comme ça. En fait les femmes étaient à l’origine de la programmation : Il y plus de 200 ans, en 1843 la britannique Ada Lovelace écrivait le tout premier programme informatique sur un ancêtre de l’ordinateur. Dans les années 50, l’américaine Grace Hopper a développé le premier compilateur de codes pour ordinateur (…).

Dans les années 50, d’ailleurs, la moitié des effectifs du secteur informatique étaient des femmes. Et Dans les années 80, 40% des diplômes informatiques étaient délivrés à des femmes en Europe et aux Etats-Unis.

Des raisons pour ce déclin ?

Plusieurs théories essayent d’expliquer ce phénomène. 

Certaines, n’ont pas beaucoup de sens : par exemple, en 2017 un employé de Google a fait circuler un message dans lequel il attribuait ces écarts a des différences biologiques intrinsèques aux cerveaux masculins et féminins. Or si c’était le cas, on rencontrerait les mêmes pourcentages par tout dans le monde. Les chiffres que je viens d’annoncer montrent bien le contraire.

D’autres théories sont plus sérieuses et mettent en cause les aspects sociétaux des pays occidentaux , par exemple (, l’stéréotype du geek, un type bizarre, introverti et à l’écart du groupe…des caractéristiques tolérées plus facilement chez les hommes). On parle aussi du rôle transformationnel de l’ordinateur personnel, apparu au milieu des années 80. L’ordinateur individuel a changé notamment la façon et le moment ou les enfants ont appris à programmer. Dans les foyers, soit comme jouet ou comme un outil, les garçons étaient beaucoup plus exposés aux ordinateurs que les filles (…) Avant ça, tous les étudiants qui se présentaient à l’université étaient globalement novices en programmation (sur un pied égalité).

Aujourd’hui, on estime qu’il nous faudra plus de 12 ans pour retrouver une parité homme-femme dans le numérique alors que l’emploi dans ce secteur progresse 2,5 fois plus vite que dans les autres secteurs.

Pour conclure

Le message que je voudrais vous laisser ce samedi matin est que cette sous-représentation des femmes dans les métiers du numérique est plutôt récente et elle n’est pas le résultat d’une méritocratie masculine, mais d’un ensemble de facteurs comportementaux qui éloignent les femmes de l’informatique. Et les aspects comportementaux, on peut les changer !

Je voudrais finir en parlant d’une célèbre actrice hollywoodienne, Hedy Lamarr. Inventrice dans son temps libre, elle a développé en 1941 un système de codage sécurisé dont le concept est utilisé aujourd’hui dans le GPS, WIFI, communications mobiles etc. Elle a été aussi élue la femme la plus belle au monde. 

Elle qui disait que « N’importe quelle femme peut avoir l’air glamour. Il suffit de se tenir tranquille et d’avoir l’air idiote« , n’avait certainement rien d’idiote et son glamour…était son génie !