Safari en balconie - (épisode 6)

Publié par Muséum De Grenoble, le 20 avril 2020   980

Carnet d’explo 3

Amis de la Nature, de l’Aventure et du Monde, en ce début avril les journées s’allongent.

Il fait beau et chaud. Je me lève à l’aube et profite de la fraîcheur matinale pour marcher et faire des photos, pour lesquelles la lumière et l’air dépollué sont excellents. Je m’en donne à cœur joie. C’est très agréable de s’activer le matin, d’autant plus que je n’ai plus mal aux pieds.

Sur un conseil de Jacq, un ami voyageur, je mets du gras de jambon sur mes ampoules, ça les fait disparaître, et désormais me voilà avec de jolis pieds de cochon agiles.

Autre conseil, donné par Dany, une amie fan de bronzette, je m’enduis de crème à traire contre les rayons du soleil. Ça me donne peut-être un air bovin mais ça protège bien le cuir de ma peau. Et sur les fesses je mets du talc. A chacun ses trucs.

L’après-midi l’activité est réduite et je parcoure moins de distance. Je me repose aussi. Il m’arrive de déprimer un peu : déjà plus de trois semaines de solitude balconière dans cette aventure. Parfois ce n’est pas si facile à vivre. En plus je suis toujours sur le qui-vive, menacé de disparition à cause des bêtes sauvages inconnues qui peuvent surgir à tout moment. Heureusement j’ai bon moral dans l’ensemble. En fin de journée, arrivé au campement, je monte la tente, même dans les espaces les plus réduits, où le sol est toujours plat. Puis en général je passe de belles soirées à admirer le paysage immobile et à attendre rêveusement le passage d’un animal nocturne comme le mythique « Diable de Balconie », qui parait-il a disparu mais personne n’en est sûr. En même temps je regarde avec bonheur les petites lumières des lampadaires, des fenêtres éclairées ici et là, et de la Lune brillante et rassurante, et à qui je parle. Deviens-je fou ? L’air est doux et frais à respirer. Pas de voitures à l’horizon. Tout est calme. Et je m’endors.

Faune balcone

Tous types d’animaux sortent le soir, notamment aux abords de la Balconie. Peu d’entre eux se montrent du fait de l’obscurité, de leur discrétion naturelle et protectrice, ou de leur mode de vie. La météo clémente actuellement, à travers la montée de température, favorise la fin de l’hibernation et la sortie des Chauve-souris. Elles volent autour des lampadaires et des maisons, lieux de concentrations de nombreux insectes dont elles raffolent. Cependant un aspect négatif de la chaleur d’aujourd’hui, les points d’eau où elles peuvent boire sont moins nombreux.

Il y a quelques jours, deux Hérons cendrés sont passés, volant bas sur la ville à deux cent mètres d’ici, sur fond de colline des « 4 Seigneurs ». Cette espèce est assez active le jour mais elle l’est tout autant la nuit, au cours de laquelle on peut entendre ses « kroak .. kroak .. » graves au-dessus de nos insomnies citadines.

Un autre soir un Canard colvert a traversé sans détours les abords de la Balconie. Il est sans doute parti d’une pièce d’eau où il doit passer ses journées. Les canards des parcs mangent certes du pain qu’on leur jette excessivement, mais ils préfèrent de loin la nourriture naturelle, irremplaçable, qu’ils vont chercher dans la nature. Voilà pourquoi la nuit ils s’en vont se régaler à des kilomètres. Et voilà pourquoi le jour dans les parcs ils se reposent, dorment, et font leur toilette.

On raconte que des Chouettes hulotte ont habité tout près de la Balconie. Hôte des grands arbres, qui ont tendance à disparaître, elles deviennent très rares en ville. Pour l’instant, aucune n’est venue hululer sous les balcons. Mais l’espoir demeure.

D’autre part on peut espérer le passage éventuel d’autres oiseaux, des voyageurs nocturnes comme une Caille ou un Echassier petit ou grand.

Qui sait ? Il faut juste être à l’écoute, surtout en ce moment.

A bientôt !

Jimi Coquebot 🤠

Par le Muséum de Grenoble #fetecommechezvous #culturecheznous