Grenoble va tester la mobilité électrique

Publié par Frédéric Cristofol, le 3 juin 2013   3.2k

Fin 2014, 70 petits véhicules électriques, conçus et fournis par Toyota, seront disponibles en location libre-service à Grenoble et dans l’agglomération. Un test grandeur nature de trois ans pour la firme nippone, visant à développer ces modes de déplacements non polluants pour « le premier et le dernier kilomètre  ».

Alors lors que la voiture électrique peine encore à s’imposer dans les grandes villes françaises, en raison notamment du manque de bornes de recharges publiques, et que l’agglomération connaît de sérieux problèmes d’engorgement automobile, la ville de Grenoble, La Métro, Toyota, EDF et Cité Lib (le gestionnaire du service d’auto-partage de l’agglomération) vont expérimenter, fin 2014, un service d’auto-partage de tricycles et de quadricycles électriques.

Pendant trois ans, 70 véhicules ultra-compacts et zéro émissions, prêtés par Toyota, seront positionnés à proximité des cœurs névralgiques de l’agglomération et des lignes de transports en commun, sur des emplacements réservés, dont certains seront équipés de bornes de recharge. Disponibles en libre-service, ces petits véhicules maniables et ludiques permettront aux citoyens de réaliser « le premier ou le dernier kilomètre », celui qui sépare son domicile ou son lieu de destination, de l’arrêt de bus (ou de tram) le plus proche. L’usager pourra donc laisser ce véhicule sur un autre emplacement que celui de départ.

Pour la ville de Grenoble et la Métro, l’objectif est d’améliorer la qualité de l’air et la mobilité des citoyens, tout en réduisant l’utilisation de la voiture individuelle. « Ces engins vont doubler l’offre d’auto-partage sur Grenoble, qui comprend déjà des breaks, des minibus et des citadines, et compléteront les solutions de rabattement vers les transports en commun » se félicite Martin Lesage, directeur général de Cité Lib. Une étude de marché est en cours pour définir la future tarification, les lieux de stationnement précis des véhicules et les usagers à cibler : jeunes, familles amenant leur enfant à l’école, entreprises… »

Réservation sur smartphone

L’utilisation de ces véhicules sera réservée aux abonnés du système Cité Lib et reposera largement sur les nouvelles technologies. Armé de son smartphone, l’usager pourra en effet vérifier la disponibilité d’un véhicule, le niveau de rechargement de sa batterie et le réserver. Il l’ouvrira ensuite avec sa carte d’abonnement Cité Lib ou sa carte de transport en commun (OùRA, TAG, etc.) et sera facturé à la minute d’utilisation.

One Mile Mobility System, un logiciel, actuellement développé par Toyota permettra également à l’usager de recueillir toutes les informations sur les conditions de circulation (travaux, conditions météo, trafic routier…) et l’aidera à choisir le système de transport le plus adapté à son trajet. « Si ce test s’avère concluant, ces véhicules pourraient être proposés dans les toutes prochaines années, en auto-partage, dans d’autres grandes villes de France ou bien aux grandes entreprises, pour se mouvoir à l’intérieur de leur site, ou pour les déplacements externes de leurs salariés », souligne Michel Gardel, vice-président de Toyota Motor Europe.

Des i-Roads et des coms

Pour cette expérimentation, Toyota fournira à l’agglomération deux types de petits véhicules. Le premier, l’I-Road, est une micro-citadine ludique à trois roues, dont le concept a été présenté en première mondiale au Salon de Genève, il y a quelques semaines. Dotée de deux sièges placés l’un derrière l’autre, de deux roues motrices à l’avant et d’une roue directrice à l’arrière, l’I-Road se penche dans les virages (sans jamais se renverser) et peut rouler jusqu’à 50 km/h. Le second, baptisé Coms, est un quadricycle électrique proche du Renault Twizy, mais qui dispose d’une place assise et d’un coffre. Tous deux disposeront de sièges avec ceinture, de phares, de pare-brise avec essuie-glaces, de fenêtres latérales, d’une radio et d’un système de chauffage. Leur batterie, développée par le [edit : Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives] (CEA), offrira une autonomie d’une cinquantaine de kilomètres.

>> Source : article initialement publié dans Captiv Magazine (Février 2013) et sur le site captivpress.com.