Blanc, vert, bleu... : quelle couleur pour l’hydrogène demain ?

Ce café aura lieu le mardi 10 juin, de 18h30 à 20h30, au Café des Arts, 36 rue Saint Laurent, Grenoble.
Dans beaucoup de scénarios de transition énergétique, l’hydrogène a une place importante, comme moyen de stockage énergétique convertible en électricité, ainsi que comme carburant transportable pour des moyens de transports difficilement électrifiables par batteries, comme l’avion. Il est également indispensable pour certaines synthèses chimiques comme l’ammoniac pour les engrais.
On disait traditionnellement que l’hydrogène n’existait qu’à l’état de traces dans la nature sur Terre (bien qu’étant l’élément le plus abondant de l’Univers), et devait être produit artificiellement (on parle plutôt alors de “vecteur énergétique” que de source d’énergie). La situation a cependant changé ces dernières années, avec l’identification de sources naturelles d’hydrogène potentiellement significatives, avec des taux de pureté parfois élevés. Le mécanisme de production est encore à l’étude mais il pourrait être produit par des réactions de l’eau sur des roches en profondeur, ce qui en ferait une vraie source d’énergie renouvelable et non carbonée.
On distingue plusieurs “couleurs” de l’hydrogène (fictives bien sûr, l’hydrogène est un gaz transparent et incolore !) suivant son mode de production : ainsi on parle d’hydrogène “gris” s’il est produit à partir de gaz naturel; voire “marron” ou “noir” si on le produit à partir de charbon, ce qui produit autant de CO2 que si on brûlait directement les fossiles et n’a pas d’intérêt pour le climat. Le gaz naturel est actuellement, et de loin, le mode de production le plus important à l’échelle industrielle, et c’est celui qu’on cherche à remplacer. Alternativement, on parlera d’hydrogène “vert” si il est produit par électrolyse à partir d’électricité renouvelable, “bleu” si il est produit par des fossiles avec séquestration du CO2, “jaune” ou “rose” si il est produit par des centrales nucléaires, et donc blanc si il est produit naturellement dans le sous-sol. Néanmoins tous ces procédés restent actuellement chers et l’hydrogène a du mal à s’imposer dans le paysage énergétique mondial.
Quelles sont donc les contributions attendues pour le futur de ces différentes productions ? Quels sont les obstacles techniques et économiques à surmonter pour aller vers une véritable économie de l’hydrogène ? Quand peut-on espérer le voir jouer un rôle important dans le paysage énergétique ? Et quelles sont ses utilisations prioritaires ?
Venez en discuter avec nos intervenants :
- Vincent Artero, chercheur dans le domaine de la production d’hydrogène
- Benjamin Malvoisin, géologue travaillant sur l’hydrogène naturel
Modérateur : à définir (CSCAG)
De 18:30 à 20:30