Des conférences aux ateliers : la Semaine du Cerveau en Isère 2024

Publié par Chloé Ettouati, le 20 mars 2024   370

Des conférences aux ateliers : Mon exploration de la Semaine du Cerveau

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La semaine dernière, je suis allée explorer la Semaine du Cerveau organisée par l'Université Grenoble Alpes (UGA). De conférences en ateliers, j'ai plongé dans un monde où le cerveau était roi, découvrant des perspectives nouvelles et éclairantes sur son fonctionnement complexe.

La première étape de mon voyage fut la conférence intitulée "Le cerveau dans l'extrême altitude : effet du manque d'oxygène", animée par des chercheurs Laboratoire HP2 - CHUGA/UGA/Inserm :

  • Samuel Verges, directeur de recherche Inserm
  • Julien Brugniaux, enseignant-chercheur
  • Sébastien Baillieul, médecin du sport

Cette présentation m'a transportée dans les hauteurs, explorant les défis que notre cerveau relève lorsqu'il est confronté à des conditions extrêmes. J'ai pu écouter les scientifiques parler du cerveau face au manque d'oxygène, de sa structure, à la fatigue central, au sommeil en altitudes jusqu'au conditionnement de cet organe. Le tout était illustré par les adaptations développées par des populations d'altitudes ou par des sportifs·ves français·es.
Aller, je vous livre quelques informations que mon cerveau a retenues :

  • "Vivre en altitudes, c'est bon pour notre corps" -> FAUX. Plus de 140 Millions d'habitants vivent au-dessus de 2 500m d'altitude et les chercheur·es ont constaté une trop forte production de globules rouges (transporteur d'oxygène dans notre corps).
  • "En altitude, il y a mon d'oxygène" -> FAUX. Il y a autant d'oxygène que partout ailleurs, mais là-haut, la Pression atmosphérique diminue et la concentration de l'air aussi. Un même Volume d'air (Va) contient alors moins de molécules.

Au sommet du Mont Blanc (4 807 m), le Va est de 70 % de sa valeur au niveau de la mer alors qu'au sommet du mont Everest (8 848 m), elle équivaut à 20 à 30 %. En hiver, vous pouvez enlever encore 10% de Va !

  • "L'oxygène est une ressource inépuisable!" -> FAUX. Dans le futur, respirer deviendra plus compliqué, nous nous retrouverons avec des Va plus faibles qu'actuellement entraînant des complications de vie. 
  • "Je dors moins bien en altitude" -> VRAI. En altitude, le sommeil est plus léger, la respiration est périodique.

La médication pour dormir diminue vos capacités neuronales lors de votre session du lendemain. Une campagne de sensibilisation a été faite sur ce sujet, je vous laisse creuser si vous vous sentez concerné.

Le second jour, je me suis laissée tenté par un stand intrigant portant le titre accrocheur de "5 minutes pour tout comprendre ! HPI : haut potentiel d'imposture ?". C'est Lise Brun qui m'a fait réfléchir sur les préjugés et les stéréotypes entourant le concept de haut potentiel intellectuel. 

Cette rencontre fut l'occasion pour moi de lire un article de Franck Ramus, sur son blog personnel sur le sujet des HPI. "La légende noire des surdoués, suite et fin" est très bien écrit et sourcé, alors si vous souhaitez remettre en question les idées préconçues et approfondir votre compréhension du sujet, prenez un temps pour le lire.

Aller, je continue ma journée avec une expérience très enrichissante. J'ai eu la chance d'assister à une formation pour les enseignant·es, "Comment aider les élèves dans leurs apprentissages : le cas des stratégies de mémorisation". Proposée par l'INSPE, la doctorante Laureen Josseron nous a illustré ses propos avec le cas des dyspraxiques. Je me suis donc faufilée dans cette formation pour vous en restituer quelques bribes !

Moi-même dyslexique, j'ai trouvé cet atelier particulièrement intéressant, expliquant plus concrètement l'apprentissage et apportant une réflexion sur des outils pour soutenir les élèves dans leur développement cognitif.

Tout d'abord, nous avons vu les différentes mémoires (Cf schéma) et on nous a expliqué que les dyspraxiques, avaient des difficultés avec la mémoire à long terme automatique (par exemple, au niveau de l'écriture).
Nous avons fait quelques exercices pratiques de mémorisation pour nous expliquer les différentes stratégies de mémorisation à court terme. Cette mémoire immédiate, appelée mémoire de travail, ne peut contenir que 7 tâches/informations à la fois. Par ces exercices, Laureen nous a présenté la stratégie d'auto-répétition et la catégorisation que l'on retrouve souvent chez les enfants de 6 à 8.

  • "La mémoire, ça s'entraîne !" -> FAUX. La mémoire n'est pas extensible à l'infini, ce que l'on peut entraîner en revanche, c'est une stratégie de mémorisation. On est bon dans une stratégie qui peut s'appliquer sur certaines tâches mais ce n'est pas utilisable dans toutes les circonstances quotidiennes.


Voici plein de ressources qui nous ont été donné pour approfondir le sujet :

"Dispositif proposant à des professionnels et des étudiants scientifiques d'assurer un rôle d'accompagnateur pour construire avec les enseignants une ou des séquences permettant la mise en œuvre d'une démarche scientifique conforme aux programmes de l'école primaire."

"Des chercheurs et médecins spécialistes du sommeil se sont associés à des enseignants et des dessinateurs pour créer un programme pédagogique visant à expliquer le sommeil aux élèves. Avec l'aide de la mascotte Mémé Tonpyj, les enseignants expliquent le sommeil au travers de dessins animés, bandes dessinées, exercices et enquêtes."

 

Un « Mercredi de Pégase » est organisé sous la forme d’une conférence courte donnée par un chercheur, un formateur et/ou un partenaire EdTech, centré sur une ressource pédagogique et suivi d’un atelier d’échange et de réflexion associant enseignants, chercheurs et formateurs. Ces « Mercredis » ont lieu dans un des EducLabs de l’académie de Grenoble et une fois par an dans celui de Cayenne (interventions retransmit en direct par visioconférence et diffuser en podcast et/ou vidéo sur le site Internet). [...].

En plus de ces moments enrichissants, j'ai eu l'opportunité de partager mon intérêt pour les neurosciences lors d'une chronique sur RCF Isère. J'ai eu le plaisir de présenter un article échoscience écrit par Laurent Vercueil, neurologue au CHU Grenoble Alpes et chercheur au LPNC, qui a été l'intervenant d'une conférence le soir même de mon passage radio sur "Dépasser les limites : le cerveau poussé dans ses retranchements". Cet échange m'a permis d'inviter les auditeurs et auditrices à assister à la conférence du jeudi soir sur ce même thème et de sensibiliser le public à l'importance de comprendre notre cerveau et les défis passionnants que cela implique.

En conclusion, ma participation à la Semaine du Cerveau m'a inspirée par la diversité des sujets abordés, nourrissant ma curiosité et renforçant ma conviction de l'importance de la sensibilisation aux sciences du cerveau.

J'espère vous avoir emporté avec moi et que le partage de mes découvertes aura piqué votre curiosité pour continuer à explorer les mystères de cet organe fascinant !

Chloé Ettouati