#1 : Des particules fines aux particules fun [chronique de la fête de la science]

Publié par Garance Demarquest, le 21 octobre 2023   660

Cette année pour la fête de la science, on en a eu marre de n’être que visiteurs et on a voulu passer de l’autre côté de la table. Alors pour notre tout premier stand au nom de notre association Dio2 : les sciences en fusion, on a décidé de présenter quelques jeux sérieux avec des thématiques scientifiques. Nous c’est Anaëlle Gateau, Noé Bastard, Lisa Troalen, Camille Geourjon, Yulia Potié et moi, Garance Demarquest. Et puisque vous n’avez pas tous pu venir nous voir et nous écouter à notre incroyable stand, on s’est dit qu’on allait vous faire des articles pour corriger cette petite erreur. Et aujourd’hui, on part du côté de la pollution avec le jeu Particule Fun. 

Dans ce jeu vous  incarnez "Parti", une particule fine dont l'environnement urbain est l'univers de prédilection. Dans ce jeu de type runner immersif, vous évoluez dans un canyon composé d'individus plus ou moins vulnérables. Votre objectif est de trouver des éléments favorables à votre survie en tant que particule pour survoler les personnes présentes dans la rue et aller le plus loin possible. Vous devez trouver ce qui permet à la particule fine de survivre et ce qui lui est néfaste afin de contaminer un maximum d'individus ! 

Les particules fines quésaco ?

Pour faire simple, les particules fines sont des particules en suspension dans l’air ambiant. Si on les appelle des particules fines, c’est parce qu’elles sont … fines, c'est-à-dire qu’elles font moins de 2,5 microns (0,00025 cm). Et c’est parce qu’elles sont aussi petites, qu’elles sont d’une masse trop faible pour chuter au sol par simple gravité et donc qu’elles restent dans l’air. Les particules fines peuvent provenir de sources naturelles, comme les éruptions volcaniques, ou résulter de l'activité humaine, notamment les émissions de l'industrie (fumées et poussières), l'agriculture intensive, les méthodes de chauffage utilisant la combustion de bois, de charbon ou de fuel, ainsi que les émissions des moyens de transport, principalement les gaz d'échappement des moteurs à explosion. Le problème avec ces particules c’est qu’elles sont tellement petites qu’elles peuvent entrer dans le corps, jusqu’aux poumons et provoquer divers problèmes de santé. Le Centre International de Recherche sur le Cancer à d'ailleurs classé les particules fines comme cancérigènes.

Des polluants à Grenoble ? Impossible ...

Le jeu Particule Fun se base sur le travail de la doctorante Marie-Laure AIX, dans un article qu’elle a publié en 2022, elle a comparé les concentrations de particules fines à Grenoble pendant  la période 2020 à une période de référence 2015-2019. A partir de ces données elle a pu déterminer comment cela a affecté les facteurs de santé humaine, y compris le faible poids à la naissance, le cancer du poumon, la mortalité, l'asthme, la mortalité non accidentelle, les maladies respiratoires et cardiovasculaires. 

Marie-Laure AIX et son équipe ont effectivement constaté une diminution des particules fines (PM2,5) de 22% au cours de la période de restriction de 2020. Pour ce qui est des risques pour la santé, la doctorante de l’université de Grenoble, a étudié autant les effets à court termes qu’à long terme de la différence de concentration de particules fines. Pour ce qui est des effets à court terme, elle a notamment remarqué une diminution de 3,5% des visites aux urgences des enfants pour l'asthme pendant le deuxième confinement. Quant aux effets à long terme, la réduction du taux de particule fine en 2020 aurait permis de réduire le risque de faible poids à la naissance (de -1,3% à -30%), de mortalité (-3.3 %) et de cancer du poumon (-2%). Bref, le confinement de 2020 à permis une amélioration de la qualité de l’air à Grenoble. 

Augmentation ou réduction, une question climatique mais pas que

Dans le jeu pour avancer plus vite il faut se rapprocher des pots d’échappement et éviter les gouttes de pluie mais quand est-il dans la vraie vie ? Si les particules fines se propagent, en partie, à cause de certains véhicules, d’autres événements peuvent entraîner un pic de particules fines. Lorsqu’il y a peu de vent ou pendant l’hiver, lorsque les feux de cheminés et le chauffage augmentent, les conditions sont propices à l’accumulation de polluants dans l’air. En été, en revanche ce n’est pas les particules fines qui s'accumulent mais l’ozone, un polluant qui irrite les yeux et l'appareil respiratoire. Au contraire, la pluie et le vent peuvent améliorer la qualité de l’air en favorisant la dispersion et le lessivage de ces polluants. Mais en attendant d’avoir un ouragan à Grenoble, l’option la plus pertinente c’est de mettre en place des mesures pour limiter les émissions. Ça comprend l’instauration de zones de circulation restreinte, des mesures en faveur de transports en commun et la diffusion de véhicules moins polluants comme la voiture électrique. 

Et si vous voulez vous aussi jouez à ce jeu, vous pouvez le télécharger ou jouer en ligne ici.