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Herbicides, pesticides : comment autoriser ou interdire ?

Ce café aura lieu le mardi 13 janvier au Café des Arts de 18h30 à 20h30.

Avec la mécanisation et l’emploi des engrais, l’utilisation de substances chimiques pour combattre les ennemis des récoltes a été un des changements les plus importants pour passer de l’agriculture traditionnelle à l’agriculture industrielle, lors de la “révolution agricole”. Ces substances s’attaquent soit aux plantes concurrentes des plantes cultivées (adventices ou “mauvaises herbes”), soit à différents ravageurs des récoltes, directement,  ou par transmission de maladies :  mammifères (principalement rongeurs), oiseaux, insectes, nématodes, mollusques, champignons…

Si ces substances ont une efficacité indéniable, elles sont cependant pour la plupart toxiques pour l’homme et la faune sauvage et plus généralement la biodiversité des écosystèmes, et leur usage doit être réglementé. Des controverses récentes ont été très médiatisées autour de substances comme la chlordécone, employée pour lutter contre le charançon du bananier, mais qui a empoisonné les terres et les eaux et donc ensuite les habitants des Antilles, le glyphosate, largement employé comme herbicide non sélectif (Roundup), les néonicotinoïdes, insecticides accusés de tuer des colonies d’abeilles, ou l’acétamipride employé pour lutter contre un puceron de la betterave sucrière transmettant une maladie virale (la jaunisse de la betterave). Ces substances ainsi qu’une multitude d’autres font l’objet de batailles acharnées entre experts, dont les avis ne sont pas toujours indépendants de différents lobbies. Le public a souvent du mal à s’y retrouver entre des avis assénés avec conviction mais dont la justification scientifique est souvent difficile à estimer. Par ailleurs, les effets réels sur la santé, seuls ou en association avec d’autres substances, sont souvent difficiles à démêler au milieu de beaucoup de facteurs environnementaux confondants. 

Doit-on interdire toutes les substances organiques de synthèse, par le principe de précaution, comme le préconise l’agriculture biologique ? Peut-on en utiliser certaines en les réglementant strictement? Comment concilier la sécurité sanitaire des agriculteurs et des consommateurs avec la rentabilité économique,  dans une agriculture mondiale concurrentielle qui n’applique pas toujours les mêmes normes que celles adoptées en France ou en Europe ? Quelles sont les vraies conséquences sanitaires de ces produits sur les ecosystèmes et sur la population humaine ? 

Vous pourrez poser ces questions à nos intervenants : 

  • Emmeline Lagrange,  neurologue, spécialiste de l’impact de l’environnement
  • Alix Cosson, agriculteur biologique 

Modérateur : Emmanuel Borot (CSCAG)