Expositions

Kandinsky - Les années parisiennes (1933-1944)

Inventeur de l’art abstrait, Vassily Kandinsky (1866 - 1944), fait partie des plus importantes figures de l’art moderne. Du 29 octobre 2016 au 29 janvier 2017, le musée de Grenoble présente une exposition consacrée à la dernière décennie de la vie de l’artiste (1933 - 1944) nommée généralement « La période parisienne ».

Première manifestation en France depuis 1972 consacrée spécifiquement à cette ultime phase de l’œuvre de Kandinsky, elle bénéficie, dans le cadre d’un partenariat avec le Musée national d’art moderne – Centre Georges Pompidou, du prêt d’un ensemble exceptionnel complété par des tableaux provenant d’autres grandes institutions internationales.

Réfugié à Paris après avoir quitté l’Allemagne en décembre 1933, alors que les nazis viennent de fermer l’école du Bauhaus où il enseignait depuis 1922, Kandinsky s’installe avec son épouse Nina, dans un appartement à Neuilly-sur-Seine. C’est là qu’il va développer un style tout à fait original, synthèse du vocabulaire géométrique des années du Bauhaus et des tracés aléatoires et ondulants de la décennie précédente. Par ailleurs, sous l’influence de ses lectures d’ouvrages scientifiques sur l’évolution de la vie, tout un répertoire de motifs biomorphes issues de l’univers des cellules et de l’embryologie vient peupler ses compositions et confère à ce dernier style une saveur toute particulière.

Cette période de l’artiste, qui demeure la moins connue du grand public, riche de ses échanges avec les milieux artistiques parisiens, de son intérêt accru pour les sciences, d’une spiritualité plus vive, fut peu à peu marquée par un sentiment d’exil qui eut une influence profonde sur son art. C’est l’interaction entre ces différents facteurs que cette exposition se propose de mettre en lumière. Pour cela, grâce à une sélection précise d’œuvres peintes et dessinées, chaque année de cette décennie sera représentée. Ce cheminement chronologique, émaillée de tous les faits biographiques qui le jalonnent - rencontres, expositions, publication, ventes... - devrait rendre perceptible ce qui, d’un exil politique - la fuite du nazisme - est devenu peu à peu, et plus particulièrement à partir du déclenchement de la guerre, un exil intérieur, habité de toutes sortes de réminiscences à la fois artistiques et autobiographiques.