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Rem publicam constituere : le paradoxe d’une chose publique à (re)fonder ?

Journée d'étude organisée par Marie-Claire Ferriès et Clément Chillet (UGA, LUHCIE).

Cette journée d'étude organisée dans le cadre du séminaire "République" porté par le laboratoire LUHCIE, s’inscrit dans le programme de l'axe "Langages & politiques" de la MSH-Alpes .

Cette séance serait consacrée à l’étude de l’expression romaine « rem publicam constituere », que l’on traduit habituellement par « constituer la République ». Les troubles de la fin du premier siècle avant notre ère qui ont abouti à la fois à un remodelage des institutions républicaine et à une toute nouvelle volonté de les fixer par la voie législative, ont donné lieu à une dictature et un triumvirat qui se définirent comme « rei publicae constituendae ». Outre l’apparent paradoxe lexical d’une « chose commune » qu’il s’agirait de constituer, et qui ne s’imposerait pas d’elle-même comme commune, la réflexion autour de l’expression rem publicam constituere sera à la fois d’ordre lexical (quel est le sens que les Romains donnaient au verbe constituere, quels autres verbes étaient-ils utilisés pour décrire l’organisation de la République ?), mais aussi juridique (qui constituait la République et avec quelle autorité ?) et bien sûr politique (dans quel contexte ressentit-on le besoin de constituer la République ?).
L’expression est apparue deux fois dans le titre officiel de magistrats de la République romaine : Sylla fut nommé dictateur rei publicae constituendae, tandis que les triumvirs de 43 a.C. ont pour titre complet : triumviri rei publicae constituendae (et en cela, une réflexion sur l’acte de « constituer la République » croise celle, capitale, de la définition de la dictature à la fin de la République romaine, qui constitue un autre chantier qui sera poursuivi dans le cadre du séminaire sur la République). Apparaissant en période de crise, pendant lesquelles l’État semble être menacé, cette titulature permet aussi d’interroger la manière dont les Romains concevaient la res publica : objet politique qu’il était nécessaire de maintenir, mais dont le status pouvait être réformé, même si c’était sous la forme d’une restitution. Derrière ce syntagme, se cache donc un discours sur l’État que l’étude des circonstances, tant syntaxiques qu’historiques d’utilisation tentera d’éclairer.

Programme

9h30 | Clément Chillet (UGA) - Introduction
De la lexicographie au politique :
10h00 | Julie Sorba (UGA LIDILEM) - Profil combinatoire de constituere chez les historiens latins : une approche en linguistique de corpus outillée
10h45 | Clément Chillet (UGA LUHCIE) - Les attestations du thème : vers un thème de programme politique ?
11h30 | Discussion
14h00 | Yann Berthelet (université de Liège) - Les traductions grecques de l'expression rem publicam constituere : une piste de réflexion pour mieux comprendre la formule latine ?
14h45 | Frédéric Hurlet (université de Paris Nanterre) - La notion de réforme à la fin de l’époque républicaine et au début du Principat et son vocabulaire
15h30 | Discussion et conclusion.


En pratique

La journée est ouverte à tous et toutes (étudiants, doctorants, enseignants-chercheurs, chercheurs...).
Elle se tiendra en format hybride : dans l'amphithéâtre de la MSH-Alpes et en visioconférence sans inscription.

> Lien de connexion zoom <

ID de réunion : 999 5134 8364
Code secret : 568473