5 questions à... Michael Pereira

Publié par Echosciences Grenoble, le 27 septembre 2025

À travers cette série, nous mettons en lumière les chercheurs et chercheuses qui participent à la Fête de la science 2025 en Isère. L’objectif : découvrir leur parcours, comprendre leur métier et mieux appréhender les enjeux de leurs recherches.

Suite de la série avec Michael Pereira, Chercheur Inserm au Grenoble Institut des Neurosciences (GIN).

Retrouvez toutes les informations sur la Fête de la science 2025 en Isère 


1. Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire de la recherche ?

Je me suis toujours posé beaucoup de questions. Alors l’idée de pouvoir en faire ma profession et de gagner ma vie en faisant partie des premiers à répondre (ne serait-ce que très partiellement) à ces questions a toujours été très attrayante. C’est un peu comme partir en expédition en terrain inconnu. Cela dit, j’ai mis un certain temps à trouver les questions qui me passionne vraiment !

2. Sur quoi portent vos recherches en ce moment ?

Avec mon équipe, nous cherchons à comprendre comment l’activité de nos neurones donne naissance à notre expérience consciente du monde. Par exemple, pourquoi certaines informations visuelles sont perçues tandis que d’autres restent invisibles. Pour cela nous simulons l’activité neurones et leur interaction de manière informatique et comparons les résultats avec des enregistrements invasifs réalisés chez des patient·es. Nous nous penchons également sur des aspects plus cliniques qui dérivent de cette recherche fondamentale : mieux comprendre les hallucinations dans la maladie de Parkinson ou le doute pathologique chez les personnes atteintes de troubles obsessionnels compulsifs.

3. Y a-t-il une idée reçue que vous aimeriez voir disparaître dans votre domaine ?

L’idée selon laquelle la conscience serait par nature inexplicable par les neurosciences. Certes, les connaissances actuelles ne permettent pas encore de valider ou d’invalider formellement certaines hypothèses, mais chaque année, les avancées dans ce domaine offrent des explications de plus en plus plausibles. Plus largement, j’aimerais que la science soit présentée non pas comme un savoir nécessairement infaillible, mais comme la meilleure méthode dont nous disposons pour progresser vers la compréhension des phénomènes étudiés.

4. Comment participez-vous à la Fête de la science cette année ?

Je donne une conférence sur la conscience avec mon collègue, Yves Goldberg  [ndlr : "Petits neurones et grosses machines", le 9 octobre à la Bibliothèque Le Verbe Etre, à La Tronche]. Le but sera d’aborder l’étude scientifique de la conscience et de discuter des liens et des dissociations entre conscience et intelligence, en illustrant le tout avec certains de nos travaux et certaines questions sociétales actuelles.

5. Menez-vous des actions de médiation scientifique auprès du grand public en dehors de la Fête de la science ? Si oui, sous quelle forme ?

Des membres de notre équipe ont participé à "Ma thèse en 180 secondes", à la Semaine du cerveau et d’autres événements. De manière générale, savoir comment des personnes extérieures à notre champs de recherche perçoivent nos travaux est également très enrichissant pour nous.

🧠 Question bonus : Si vous deviez représenter l’intelligence avec un objet ou une image, que choisiriez-vous ?

Un cerveau ? Histoire de se rappeler que malgré 150 ans de menaces d’être remplacés par des machines, on a toujours encore un peu d’avance.


Pour en savoir plus : découvrez le reste de la série dans ce dossier