Partenariat Rectorat / Maison pour la science en Alpes-Dauphiné : des acteurs.trices de terrain main dans la main

Publié par Maison pour la science en Alpes-Dauphiné, le 11 mai 2021   1.1k

Le partenariat entre le rectorat et la Maison pour la science en Alpes-Dauphiné (MPLS-AD) trouve son origine en 2014 dans la présentation qu’en avait fait Daniel Filatre, ancien recteur de l’académie de Grenoble, auprès des 5 directeurs académiques des services de l'Éducation nationale (DASEN). La MPLS-AD avait été présentée comme une structure partenaire pour la formation continue des enseignants dans le domaine des sciences.

La réussite de l’ingénierie et de la mise en œuvre de ces formations passe par l’investissement des acteurs.trices de terrain travaillant pour l’Éducation Nationale dans chacun des cinq départements de l’académie de Grenoble.

Ce partenariat a initié une collaboration qui dure depuis 4 ans avec Sophie Thuillier, conseillère pédagogique mathématiques / sciences de l’Isère pour l’enseignement primaire. Cet article est l’occasion de la présenter.

Formation des enseignants en mathématiques et en sciences du 1er degré en Isère

Dans les locaux de la MPLS-AD, Nathalie Vuillod et Sophie Thuillier sont en plein travail sur une capsule d’aide aux enseignants du 1er degré dans l’accompagnement des élèves à la résolution de problèmes d’arithmétique simples, utilisant la méthode de Singapour. Nathalie est ingénieure de formation à la MPLS-AD, tandis que Sophie fait partie du pôle pédagogique de la Direction des Services Départementaux de l'Éducation Nationale (DSDEN) de l'Isère, dans l’académie de Grenoble. Elle est conseillère pédagogique départementale de l'Isère pour les mathématiques et les sciences.

Sophie est au centre de la collaboration entre le rectorat de Grenoble et la MPLS-AD, qui se concrétise par de nombreuses contributions à l’offre de formation du département dans ces deux matières. Sophie travaille depuis 25 ans pour l’Éducation nationale, dont 15 ans d’enseignement en primaire suivis de 10 ans dédiés à la formation professionnelle des enseignants.

Des Méthodes d’Enseignement Complémentaires

Nathalie apporte des suggestions d’activités mettant en œuvre une démarche d’investigation si chère à la fondation La main à la pâte (Lamap), qui avait créé le réseau des Maisons pour la science en 2012. Sophie soutient cette démarche et la met en œuvre dans le cadre des programmes scolaires. Sophie reconnaît bien volontiers l’apport de la MPLS-AD dans les formations : « Le partenariat avec la MPLS rend les formations plus riches, plus variées et connectées sur le monde scientifique. »

Cette formation « hybride » conjuguant les interventions de la Maison pour la science et celles de formateurs de l’Éducation Nationale, plaît d’ailleurs beaucoup aux enseignants :

« l'objectif de la MPLS-AD est de faire la promotion de la démarche d’investigation scientifique. Elle propose donc aux enseignants de vivre une ou des situations d’investigation qui, comme le préconise la Fondation La Main à la Pâte, peuvent revêtir plusieurs formes : observation, expérimentation, modélisation ou encore recherche documentaire. Ces situations d'investigation rendent donc les formations dynamiques et motivantes pour les enseignants. Leur principal objectif est qu'ils s'approprient cette démarche scientifique afin de pouvoir la réinvestir avec leurs élèves. »

Des lieux de formation adaptés à la mise en pratique

Certaines formations ont été plus marquantes, notamment une conduite en 2018 sur le thème du vivant et de la biodiversité. Sophie, dont le travail est de fournir des apports pédagogiques, s’en enthousiasme :

« Nous avons formé beaucoup d’enseignants du réseau d’éducation prioritaire REP+ de Grenoble (enseignants du réseau des centres pilotes La Main à la pâte Lucie AUBRAC) et d’Échirolles (enseignants du réseau des collèges pilotes La Main à La Pâte Jean Vilar), mais aussi du département. »

Les lieux des stages sont très souvent choisis pour favoriser la mise en pratique des thématiques traitées :

« Pour les formations sur le vivant et la biodiversité, nous sommes allés au Museum de Grenoble, au jardin des plantes de la faculté de pharmacie, sur les sites des Espaces naturels sensibles, et au centre de recherche IRSTEA. Pour les formations sur la robotique et l’informatique débranchée, nous nous sommes rendus sur le site de l’INRIA à Montbonnot. »

Photographies de la formation « vivant et biodiversité »

Des scientifiques impliqués dans les formations

La présence d'un scientifique est une réelle plus-value pour ces formations. Elle permet aux enseignants d'acquérir des connaissances scientifiques. Ces derniers se montrent très intéressés, posent beaucoup de questions auxquelles les scientifiques sont soucieux d'apporter des réponses accessibles et compréhensibles. Ils se sentent « nourris » et valorisés, puis plus solides et confiants pour transmettre les notions scientifiques à leurs élèves. Mais comment se fait l’articulation entre pédagogue et scientifique dans la construction et l’animation de la formation ?

« Au début, nous fixons les objectifs ensemble : que veut-on que l’enseignant acquière comme connaissances scientifiques, puis comme compétences didactiques et pédagogiques ? Ensuite, lors et la mise en œuvre de la formation, l'apport scientifique et la présentation les ressources pédagogiques peuvent se faire conjointement. Les contenus pédagogiques s’appuient souvent sur les guides de La main à la pâte [i.e., ici, NDLR], et une bonne partie de la formation est consacrée à la présentation de ressources et activités basées sur la démarche d'investigation. »

L’année dernière, en 2020, une formation intitulée « Esprit critique, esprit scientifique » a été proposée aux enseignants. Il s’agit là-aussi d’un bon souvenir pour Sophie, pour qui l’esprit critique est avant tout une « preuve de curiosité et d’ouverture d’esprit, puis une capacité de réflexion et de prise de recul permettant d'acquérir du discernement et une meilleure objectivité face aux nombreuses informations que nous recevons. ». Et d’ajouter que : «Si les scientifiques n'ont pas l'apanage de l'esprit critique, les sciences constituent un terreau fertile pour le développer. »

Réseau des Maisons pour la science

Le réseau des Maisons pour la science a été créé en 2012 pour aider les enseignants à faire évoluer leurs pratiques d’enseignement des sciences. Depuis lors, le réseau s’est étendu. En 2021, le territoire français est maillé par un réseau de 12 Maisons pour la science. La fondation Lamap en est le coordinateur. Sophie est par ailleurs coordinatrice du centre pilote Lamap situé dans le collège Lucie Aubrac dans le quartier de la Villeneuve au sud de Grenoble. Le réseau français des centres pilotes, dans lesquels de nouvelles pratiques d’enseignements des sciences sont expérimentées, est également coordonné par la fondation Lamap. Ces diverses expérimentations forment un réseau dans lequel les pratiques de formation circulent librement entre les acteurs, se nourrissant les uns des autres.

Ce réseau, Sophie a été amenée à l’utiliser pour mettre en place ses formations, et surtout, elle l’apprécie :

« C’est une belle communauté que celle de la fondation Lamap. Depuis son avènement avec Charpak [Georges Charpak, l’un des initiateurs de la fondation Lamap, NDLR] en 1996, elle n'a cessé de grandir. Les centres pilotes sont arrivés assez vite, puis les Maisons pour la science ont apporté un soutien puis un relai pour les centres pilotes (…) Pour maintenir un tel réseau, il faut se rencontrer et c’est la force de la fondation que de faire travailler ces acteurs en réseau »

Au cours du premier confinement, le réseau en question a lancé une initiative pleine de fraîcheur. L’objectif était de mettre les compétences scientifiques des enfants à l’épreuve en leur proposant des défis scientifique en vidéo. Alors, si vous aimez comprendre notre monde en vous amusant, ce site Web est fait pour vous, que vous soyez petit ou grand.

À toutes fins utiles,  pour contacter Sophie Thuillier : sophie.thuillier1@ac-grenoble.fr


Quelques sources ...

- Offre de formation de la Maison pour la science en Alpes-Dauphiné : https://www.maisons-pour-la-science.org/formations/toutes? facet[is_maison_nid][8115]=8115

 - Le site Web de la DSDEN : http://www.ac-grenoble.fr/pid37060/accueil-dsden-38-isere.html

- La démarche d’investigation sur le site Web de la fondation La main à la pâte : https://www.fondation-lamap.org/fr/investigation

- Les ressources de la fondation Lamap mises en ligne :  https://www.fondation-lamap.org/ressources

- Le site Web des centres pilotes de la fondation La main à la pâte : https://www.fondation-lamap.org/fr/centres-pilotes-lamap

- Le site Web des défis scientifiques de la Fondation La main à la pâte : https://www.fondation-lamap.org/fr/defis


Article rédigé par Lionel Favier, stagiaire à la Maison pour la science en Alpes-Dauphiné