Sondages Twitter : les médias face aux biais informationnel
Publié par La Casemate, le 13 octobre 2022 550
Depuis septembre 2019, RCF Isère offre du temps d'antenne à Echosciences Grenoble, tous les jeudis à 12h05, dans "l'Echo des médias" des "Midis RCF" présenté par Nicolas Boutry. L'occasion de vous parler des derniers contenus intéressants partagés par les membres d'Echosciences. Retrouvez toutes les chroniques dans ce dossier ou sur le site de RCF-Isère !
La chronique du 13 octobre 2022, par Alice Siguret, en son et en texte ci-dessous :
Sur RCF Isère, c’est l’heure de retrouver l'Écho des Médias avec Alice Siguret, assistante de communication en alternance à La Casemate. Vous allez nous présenter les dernières nouvelles d’Echosciences Grenoble. Bonjour Alice !
Bonjour Nicolas !
On discute des réseaux sociaux aujourd’hui, notamment du fameux petit oiseau bleu !
Exactement Nicolas, dans la communication il est toujours intéressant de s’informer sur les réseaux sociaux ! En France, Twitter est le cinquième réseau social avec environ 12 millions d'utilisateurs. C’est un outil très sympa pour communiquer sans prise de tête avec seulement 280 caractères.
Mais depuis quelques années, les médias ont pris une mauvaise habitude avec ce réseau. Vous avez une petite idée ?
Euh je ne sais pas trop, peut-être faire trop de promotion ?
Loupé mais bien essayé ! Ils recourent régulièrement à des sondages Twitter pour éclairer les débats qu’ils soient politiques, économiques, etc pour feindre d’avoir un aperçu à chaud de ce que pensent les Français.
Et c’est grave ?
Dit comme ça, pas vraiment mais le souci c’est surtout qu’insidieusement, ces sondages sont traités à l’antenne comme s’il s’agissait d’un élément reflétant l’opinion publique du moment. Prenons un exemple qui va tous nous rendre nostalgique : en mars 2021, CNEWS tweete un sondage sur la vaccination obligatoire des soignants. Avec 7870 votes, 70% des votants sont contre et 30% sont pour. Le lendemain sort un sondage Ifop réalisé auprès d’un échantillon de 964 personnes, représentatif de la population française. Et là ce n’est pas 30% de personnes favorables mais bien 65%. Il y a donc 25% d’écart entre ces deux sondages, c’est énorme.
Mais comment explique-t-on un tel écart ?
Eh bien Nicolas, il y a quatre facteurs à prendre en compte
Premièrement, les twittos qui participent à ces sondages sont souvent abonnés au compte du média donc à son positionnement dans la sphère politique, économique et sociale. Ils ne sont pas 100% neutres. Ensuite, Twitter est une application internationale, tout le monde peut donc participer au sondage sans pour autant être de nationalité française. Il y a aussi l’utilisation de bot - une multitude de robots logiciels qui peuvent se faire passer pour des comptes Twitter normaux et peser dans les sondages. Et enfin la typologie des personnes qui sont sur Twitter. En 2021, 66,5 % des utilisateurs de Twitter en France sont des hommes et 33,5 % des femmes. De plus, les 55-64 ans sont sous-représentés sur twitter contrairement aux autres tranches d'âge.
C’est donc pour ça qu’il est actuellement impossible d’avoir une représentation de la population française sur ce réseau
Mais pourquoi ces sondages sont-ils donc utilisés à l’antenne ?
L’objectif premier des médias est sûrement de créer du lien avec leurs téléspectateurs et de les faire participer. Sauf qu’ils ne se rendent pas compte que « l’information » est bafouée avec cette pratique. Ils ont pourtant une responsabilité sur la transmission de l’information mais certains l’oublient trop facilement.
Alors, n’oubliez pas de bien vérifier vos sources notamment lors de sondages de ce type !
Twitter n’est pas une source sûre si vous en doutiez ! Merci Alice pour cet article à lire sur Echosciences Grenoble et qui s‘appelle “Sondages Twitter : les médias face aux biais informationnel !” Avant de nous quitter, vous avez un événement à nous partager ?
J’ai toujours un événement sous le coude ! Vous pouvez vous inscrire à notre atelier « Créer et prototyper au Fab Lab » ce lundi 17 octobre à partir de 14h pour découvrir les machines à commande numérique tout en créant un objet. Et la bonne nouvelle c'est que c’est gratuit.
À noter dans vos agenda alors ! À bientôt Alice !
Merci Nicolas et à bientôt !