Vacances savantes

Publié par Maïa Sallier, le 2 juillet 2021   2.4k

Découvrez des activités estivales de culture scientifique !

Au programme de cette émission “Vacances savantes”, vous entendrez tout d’abord une chronique de Virginie qui vous présentera les différentes activités en lien avec les sciences à faire sur Grenoble et ses alentours pendant les vacances d’été. Ensuite, direction La Casemate de Grenoble, centre de culture scientifique avec le reportage de Maïa qui a découvert l’exposition “Le Jardin Extraordinaire” avec une classe de petite section. Enfin, rencontre avec Emmanuel Lepage, auteur et dessinateur de bandes dessinées, notamment de reportages, qui racontent des expéditions scientifiques dans les Terres Australes, en Terre Adélie jusqu'en Amérique Latine.

Pour réécouter l'émission "Sciences et innovations médicales à Grenoble" diffusée le 30 juin 2021 sur les ondes de RCF Isère, c'est juste ici ⬇

Une émission réalisée par Maïa Sallier et présentée par Nicolas Boutry

La chronique de Virginie : Activités estivales de culture scientifique à faire sur Grenoble et ses alentours

Virginie Strohmeyer et Maïa Sallier

Virginie, vous allez nous donner quelques bons plans pour des activités de culture scientifique à faire sur Grenoble et ses alentours cet été. 

Et des idées sorties, ce n’est pas ce qui manque, Nicolas ! Savez-vous que “vacances” peut rimer avec “sciences” ?! 

Commençons déjà avec les musées. En Isère, il y a quelques musées qui méritent vraiment d’être visités. Jetons un œil à la programmation.

Sachez que ce samedi 3 juillet est organisée la Nuit Européenne des musées. Vous pourrez peut-être aller faire un tour du côté de Vaujany pour explorer le musée EDF Hydrélec et découvrir l’hydroélectricité ? Ou vous promener du côté du musée de l’Ancien Évêché pour en savoir plus sur l’histoire de l’Université Grenoble-Alpes ?

Du côté du Vercors, le musée de la préhistoire organise des visites guidées jusqu’au 31 août et propose un stage de teinture végétale ce samedi.

Prenons encore de la hauteur, si vous n’avez pas le vertige,  avec… le petit train de la Mure ! Après plusieurs années à l’arrêt, il redémarre ce 1er juillet. Et vous pourrez y faire un stop au musée de La Mine Image “un site minier authentique où pendant plus de 1000 ans, les hommes ont extrait l’anthracite du plateau matheysin”. Quelques visites théâtralisées auront même lieu pendant l’été.

Et moi personnellement, je vais m’empresser d’aller visiter deux autres musées cet été : la maison Bergès, le musée de la Houille blanche qui nous replonge temporairement dans les années d’exploitation des arbres pour en faire du papier. Et bien sûr, ne manquez pas d’aller faire un tour du côté de Vif pour y découvrir le dernier musée départemental qui a ouvert ses portes le 5 juin dernier : le musée Champollion pour partir en voyage dans l’Egypte antique et l’archéologie.

Et en dehors des musées, qu’est-ce qu’il y a de beau à faire ?

Beaucoup de choses ! Sachez d’abord que la Saison Terre, organisée tout au long de l’année par La Casemate, continue. Une programmation très minérale et géologique. Notamment les 6, 13 et 20 juillet prochain avec des ateliers d’écriture autour des roches, des fossiles et des minéraux avec le muséum de Grenoble. 

Avec les Espaces Naturels Sensibles (ENS) de l’Isère, quelques balades théâtrales sont proposées du côté de la vallée fossile des Rimets, dans le Vercors, les 16 et 17 juillet puis les 20 et 21 août où vous entendrez une ancienne histoire du Vercors. 

Et puis, début août, vous pourrez suivre le cycle des minéraux avec la Maison du Patrimoine et de l'environnement de Chamrousse et la Casemate. Il y aura des ateliers de création de personnage, de podcast ou encore de jeux vidéo autour des roches et de la fiction.

Sachez également pour les tout petits, de 3 à 7 ans, que l’expo Jardin Extraordinaire continue, mais je n’en dis pas plus.

On verra ça dans quelques instants...Et si on veut aller en dehors des sentiers battus Virginie ?

Si vous êtes nature, n’hésitez pas à vous rendre sur le site internet biodiversite.isere.fr pour découvrir toute la programmation des ENS dans notre département. Il y a une multitude d’animations pour s’émerveiller sur les ressources aquatiques comme les étangs, des soirées astronomiques pour observer le coucher de soleil et les étoiles, partir à la découverte des petites bêtes qui peuplent les prairies et les lacs, découvrir la flore des Ecouges ou en apprendre plus sur le castor.

Et pour les petits bricoleurs, est-ce que vous auriez une dernière proposition ? 

Pour finir, pour les 8-16 ans, d’une part, Planète-Sciences organise des stages sur la robotique, la chimie ou encore les fusées. Et d’autre part,  l’association PANGOLIN sera heureuse d’accueillir les enfants pour des stages de BD numérique, de  programmation de jeux vidéo ou encore du pixel art !

De quoi passer des bonnes vacances où apprendre se fait en s’amusant ! Bonnes vacances Nicolas ! 

Merci beaucoup et bonnes vacances à vous également Virginie ! 

Le reportage de Maïa : L'exposition "Le Jardin Extraordinaire" à la Casemate de Grenoble avec une classe de petite section

© La Casemate

Armelle Chaleon, Médiatrice à La Casemate de Grenoble nous raconte de quoi parle cette exposition : 

L'exposition Jardin Extraordinaire parle de la diversité du monde végétal pour les enfants avec différentes approches. On va parler de comment ça pousse, si ça pousse sous terre, sur terre, en l'air, dans un arbre, un buisson. On va parler des besoins des plantes, du cycle de vie des plantes. On va surtout leur montrer que les plantes sont des êtres vivants comme nous. 

Différentes activités sont proposées aux enfants : 

On a différentes activités sur le potager où on va découvrir les fruits, les légumes, comment ça pousse, si ça pousse sous terre , sur terre ou un petit peu en l'air. Les enfants vont devoir placer des étiquettes dans le jardin, découvrir un petit peu, soulever des trappes pour voir comment ça pousse. Une partie sur le verger pour découvrir les fruits. On a une partie qui va traiter plus des besoins des plantes où là il va falloir qu'on identifie de quoi elles ont besoin pour bien vivre. On a une partie sur les fossiles de végétaux, on va pouvoir observer des traces de feuilles, des traces de fleurs, des traces d'écorce d'arbre. Et puis on a également un atelier autour du coquelicot et du cycle de vie du coquelicot. 

L'exposition est adaptée à un jeune public :

Cette exposition est adaptée pour les enfants à partir de 3 ans parce que c'est une exposition qui est vraiment très ludique, pleine de manipulations. Tout au long de la visite les enfants vont manipuler, ils vont vraiment être acteurs de leur visite. Ils vont toucher, ils vont soulever des trappes, ils vont découvrir, regarder, observer. Vraiment, il y a que de la manipulation. 

Une exposition sur inscription : 

Pour venir à La Casemate, il faut passer par notre site internet et réserver votre créneau de visite. On a des jauges un petit peu limitées, on fait une visite qui est encadrée par un médiateur. Donc vous passez par notre site dans la rubrique "exposition" et vous réservez votre créneau. 

L'interview d'Emmanuel Lepage, auteur et dessinateur de Bandes Dessinés 

Emmanuel Lepage ©La Presse d’Armor

Autre proposition d'activité estivale, et pourquoi pas nous évader grâce à Emmanuel Lepage ?  Nous n’avons pas eu la chance de beaucoup voyager ces derniers temps, alors découvrons avec vous Maïa, le travail de votre invité, qui dessine avec beaucoup de réalisme des bandes dessinées, entre fiction et carnet de voyage, de la Terre Adélie jusqu’en Amérique Latine. 

Je suis maintenant avec Emmanuel Lepage, vous allez nous parler aujourd'hui de quelques unes de vos bandes dessinées de reportage, je dirai même de reportage scientifique. Emmanuel Lepage, bonjour ! 

Bonjour Maïa ! 

Il y a quelques années vous êtes partis dans les terres australes, comment est-ce que vous vous êtes retrouvé à bord d'un bateau d'expédition scientifique ? 

Tout simplement en demandant l'autorisation de pouvoir monter sur ce bateau. Avec mon frère qui est photographe et une journaliste, nous avons eu connaissance de cette rotation australe, c'est-à-dire ce bateau qui part de la réunion et qui va pendant cinq semaines ravitailler les terres australes françaises, c'est-à-dire les îles Kerguelen, Crozet et Amsterdam. Pendant un bon mois, nous assurions ainsi la relève du personnel des bases de ces îles qui sont désertes et le ravitaillement de ces bases. Nous amenions aussi avec ce bateau un certain nombre de scientifiques qui vont tout simplement s'installer sur place entre trois mois à parfois un an, un an et demi, tout simplement pour recueillir des informations sur la météorologie, l'ornithologie, sur tout ce qui est la faune et la flore marine de ces eaux assez intéressantes puisqu'on est très près de l'Antarctique. Nous avons réussi à monter à bord de ce bateau en proposant pour ma part une bande dessinée, et mon frère, un livre de photo. C'est une bande dessinée un peu particulière car elle associe à la fois les croquis faits sur place, quelques illustrations que j'ai fait à mon retour, et la bande dessinée. 

Et est-ce que justement vous auriez une anecdote à nous raconter, en terre Adélie ? 

Alors la terre Adélie c'est une autre aventure. C'est un voyage qui s'est réalisé quelques années après, deux ans après. Alors là ça a été une invitation de l'Institut polaire français, et qui donc nous a proposé, toujours mon frère et mois, de partir à Concordia qui est une base au cœur de l'Antarctique. Nous avons traversé la distance qui mène de la base Dumont d'Urville sur la côte, une base française, à Concordia. Cela fait environ 1300 km. Au volant d'un gros tracteur, qui faisait partie d'un convoi, qu'on appelle le grand raid et qui lui aussi est un convoi de ravitaillement. Je me suis retrouvée comme ça avec mon frère, à devenir chauffeur en Antarctique. Transportant des tonnes et des tonnes de matériel, à rouler douze heures par jour sous une température qui avoisinait les -40°C, sur un sol blanc, sur 14 millions de km², un ciel bleu azur.



C'était des heures et des heures de conduite, on conduisait plus de douze heures par jour. Le soir, vu que nous avions mon frère et moi aucunes compétences en mécanique polaire, on était requis pour remplir les cuves de ces gros tracteurs. Il y avait dix tracteurs. Voilà, c'est comme ça que la bande dessinée m'a amené a devenir pompiste en Antarctique (rires). Je ne m'attendais pas effectivement à ça en commençant dans ce métier là. Et donc le temps pour dessiner pendant ce grand raid était assez réduit. Là je pense effectivement que j'ai touché le bout de mes limites, puisque là je ne pouvais pas dessiner avec mes outils habituels et seul le crayon de couleur fonctionnait par -40°C. 

Il s'agissait de vos missions en Antarctique. Vous allez bientôt partir en Amérique Latine. Il y a quelques semaines on a reçu José Olivares Flores pour le magazine des sciences. Je rappelle que le projet "Aux pieds des étoiles" vise à emmener quelques élèves de Terminale, des dessinateurs, des artistes dans le désert d'Atacama au Chili pour découvrir le ciel chilien. Vous faites partie de cette expédition scientifique et humaine. Nouvelle aventure, nouvelle expédition, j'imagine nouvelle bande dessinée ? 

Oui alors cette fois cela se fera en collaboration avec un merveilleux dessinateur qui s'appelle Edmond Baudoin qui lui même a fait beaucoup de croquis comme ça en voyage, et parfois il a fait des bandes dessinées en voyage directement sur place. Edmond Baudoin c'est un dessinateur qui a bientôt quatre-vingt ans, qui a une forme absolument olympique et un graphisme qui m'émerveille. Et donc cette fois il s'agit d'imaginer un livre qui sera à la fois avec son dessin, son univers et sa sensibilité, et de l'autre côté avec la mienne, mon dessin qui est assez différent du sien. Donc ce qui va être intéressant c'est d'essayer de conjuguer comme ça nos deux pratiques dans un voyage qui va lui aussi être une aventure assez excitante, entourée de gens assez extraordinaire dont ces trois lycéens qui vont nous accompagner et qui sont des jeunes que j'ai eu l'occasion de rencontrer qui sont pleins d'envies, pleins de dynamisme. J'ai vraiment hâte de partir et de découvrir cette aventure. 

Cette aventure elle a commencé avec une première étape, dans les alpes, vous êtes monté à l'Institut de Radiométrie Millimétrique NOEMA, comment s'était ? 

Assez sportif ! Nous y sommes allés en février dernier, nous avons essayé de gravir le pic de Bure d'abord en raquette puis ensuite en crampons encordés, pour arriver sur le plateau dans une sorte de petite tempête de neige où on ne voyait pas à deux mètres. En raison des conditions sanitaires nous avons pas pu dormir dans la station donc nous avons creusé des igloos pour pouvoir dormir sur le plateau de Bure. Je trouvais que c'était quand même des prémices à cette aventure qui étaient assez intéressants et qui a déjà créé un lien très fort entre nous. C'est surtout que ça nous a ouvert à cet univers des étoiles, de l'infini, à essayer de comprendre un petit peu qu'est-ce que nous allions rencontrer une fois dans le désert d'Atacama. Pour moi, qui n'ai absolument pas un bagage scientifique, c'est une vrai découverte. J'ai envie, par le biais du dessin, la bande dessinée, essayer d'amener des gens qui sont comme moi, à l'origine absolument incompétents en ce qui concerne le monde des sciences, à le découvrir, essayer de l'expliquer avec mes mots à moi et cela sous le regard de jeunes gens pour qui le monde s'ouvre, à l'infini. 

Et donc pour terminer, à quand le départ de cette belle aventure ? 

Alors ce voyage a été souvent reporté, mais là on se cale pour le mois de décembre prochain. 

Merci beaucoup Emmanuel Lepage , je vous souhaite une belle aventure humaine, artistique et scientifique dans le désert d'Atacama au Chili. Rappelons que vous êtes auteur et dessinateur de bandes dessinées. 

Merci Maïa ! 

Liens utiles :  

Un article rédigé par Maïa SALLIER, stagiaire en communication scientifique chez RCF Isère et réalisatrice du Magazine des sciences.