Dossier

Examinons ensemble les neurosalades contemporaines.

Un dossier de la communauté Atout Cerveau

Il n'est pas certain que la science ait à se défendre. Elle a bien mieux à faire. Le problème est l'audience médiatique, amplifiée par le web, donnée à l'imposture pseudoscientifique, qui prend l'allure de la science, mais se dédouane de ses principes les plus élémentaires : l'application d'une méthode rigoureuse, éprouvée, la soumission à la critique par les pairs, l'épreuve des faits et le test de la prédictivité, et l'acceptation d'une certaine précarité, toute théorie scientifique basée sur des faits recueillis à un moment donné devant nécessairement être remise en cause par la production de nouveaux faits. Ce dernier point est particulièrement mal compris, interprété comme une faiblesse, voire un défaut (les dogmes immuables sont tellement plus simples...), et conduit parfois à une forme cynique de scepticisme, qui sape les bases de la confiance de la société dans le monde scientifique. Le scepticisme est utile, nécessaire même à la pensée scientifique. Mais il s'agit d'un scepticisme à l’œuvre, opératique, qui teste et re-teste les données, examine les méthodes, met à l'épreuve les théories proposées. C'est le scepticisme inhérent à tout processus d'évaluation par les pairs des données de la science. C'est un scepticisme citoyen, qui s'appuie sur la pensée critique. Il ne s'agit pas d'un scepticisme de défiance (la défiance relève du complotisme, elle suspecte une part d'ombre). Dans ce dossier, c'est de l'imposture qu'il est question. S'il ne s'agit donc pas ici de verser dans le travers de la défiance tout azimut, il reste utile d'appliquer une pensée critique à tout ce qui veut "surfer" sur la vogue du "neuro", et se permettre de traiter ce champ avec un peu d'humour.