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Conférences

Colloque Littérature de jeunesse et écologie

Dès le XVIIIe siècle, les œuvres de la littérature de jeunesse ont présenté la nature comme un cadre privilégié. En effet, les enfants, tant les lecteurs que les personnages, ont très tôt été considérés comme ayant une relation plus spontanée avec celle-ci. De nombreux ouvrages de la période qui court jusqu’à la fin du XIXe siècle mettent l’accent sur ce lien particulier.

La fin du XXe siècle et le début du siècle suivant représentent un tournant dans le rapport de l’homme au monde naturel, et la prise de conscience de son impact sur l’environnement marque les esprits des citoyens, lecteurs tout autant qu’auteurs. Depuis les années 1960, avec une amplification importante à partir des années 1990, le développement dynamique de l’écocritique et de l’écopoétique correspond à une découverte plus globale des effets néfastes du développement humain sur la planète : pollution des terres, des mers et des rivières, montée des eaux, feux destructeurs, modification du climat, diminution de la biodiversité, etc.

La littérature de jeunesse de la fin du XXe et du début du XXIe siècle a été fortement bouleversée par ces modifications environnementales ainsi que la prise de conscience de leur effet néfaste, et les thèmes qu’elle aborde le reflètent. En parallèle, les études sur la littérature de jeunesse et l’écologie se développent. Notre colloque souhaite poursuivre cette réflexion en questionnant les représentations de l’écologie et du désastre écologique présent et futur dans la littérature de jeunesse, et en tissant des liens avec les recherches actuelles sur les relations entre la littérature et l’écologie . Ce thème se situe à présent parmi les priorités sociales et politiques au niveau international.

On distingue aujourd’hui de grandes tendances thématiques telles que la préservation de la nature grâce au recyclage, ou un message de respect envers elle, mais aussi la désignation de la pollution, de la déforestation ou de la catastrophe écologique.

Les œuvres pour la jeunesse se voient fréquemment assigner une finalité didactique et édifiante. Il n’est donc pas surprenant qu’elles soient utilisées pour véhiculer un message écologiste, manifestant ainsi une forme d’engagement. Cela implique nécessairement le déploiement de stratégies narratives et éditoriales diverses :

Retrouve-t-on dans ce corpus les genres favoris de la littérature engagée (voyages littéraires, science-fiction, contre-utopie…) ? Cette littérature a-t-elle donné naissance à de nouvelles formes littéraires ?

Quelles formes la promotion de l’écocitoyenneté auprès des enfants adopte-t-elle ?

N’y a-t-il pas ici instrumentalisation de la littérature ? Ne peut-on pas parler d’empowerment de l’enfant grâce à ces œuvres qui le placent souvent comme futur éducateur des adultes ? Quelle place leur est accordée dans les programmes et les pratiques scolaires ?Quelles perspectives didactiques peut-on dégager ?

Cette littérature véhicule-t-elle l’inquiétude écologiste, le sentiment d’urgence, d’angoisse, de peur ? Ou préfère-t-elle un discours ludique considéré comme moins traumatisant ou plus persuasif ?

Quelles articulations sont ménagées entre cette veine de la littérature engagée et les enjeux marketing et politiques ?

>> Découvrir le programme du colloque

>> Lieu : Amphithéâtre MSH-Alpes, Campus de Saint-Martin-d’Hères, Arrêt de tram «Bibliothèques Universitaires» et en ligne