Faire moins ou mieux les traitements pour les restrictions orales ?

Faire moins ou mieux les traitements ?

Protocole de prise en charge d’un Syndrome Restrictif oro-maxillo-facial

Un frein buccal restrictif est une condition où une membrane sous la langue ou sous la lèvre supérieure, un frénum, est suffisamment serré pour exercer une traction sur la langue et ou sur la mâchoire au point de restreindre les mouvements normaux. Cette condition peut affecter la succion, la déglutition, la respiration, la digestion, l’alimentation, l’orthodontie, les fonctions ORL, la parole et autres fonctions buccales. Dans certains cas, une intervention chirurgicale peut être nécessaire pour sectionner le frénum. Comment savoir si une intervention chirurgicale sur un frénum est utile ?

La majorité des bébés naissent avec des tensions structurelles qui vont le plus souvent se manifester après les 5 premiers jours. La croissance crânienne peut révéler des restrictions auparavant passées inaperçues en raison de la traction par un frein buccal, par des restrictions dans le fascia ou par des restrictions dans les cervicales, exercées H24 sur les structures. Si ces restrictions sont importantes, les fonctions les plus basiques, telles que manger, dormir et respirer peuvent être perturbées. Si les cervicales ou le fascia subissent une restriction, les muscles de la langue, et aussi peut-être des joues et les muscles orbiculaires (les muscles qui entourent la bouche), seront rigides au lieu de souples, ce qui peut avoir un impact sur le fonctionnement général de l’alimentation, la respiration et le sommeil. Puisque tous les systèmes sont interdépendants, un enfant peut rester en souffrance, incompris, jusqu’à ce que les restrictions soient traitées.

Le nerf vagal est le plus long des nerfs, descendant jusqu’à l’estomac. Il n’est pas rare que des restrictions dans le palais et/ou autres structures de la sphère maxillo-faciale soient anormalement placées, comprimant ainsi le nerf vague, donnant un réflexe nauséeux exagéré.

Passer une plume sur le visage ou autrement « habituer » l’enfant à ce réflexe nauséeux exagéré ne va pas le soulager de la cause tant que les structures ne sont pas mobilisées de manière à ce que le nerf vague prenne sa place normale.

Les chiropracteurs pédiatriques sont formés pour mobiliser toutes les structures qui touchent au système nerveux. C’est la spécificité des chiropracteurs, la mobilisation des structures impliquées dans le système nerveux. Il existe des exercices que les parents peuvent pratiquer pour relâcher la restriction dans le fascia. Ces exercices sont à faire à la maison, prenant la forme d’un jeu. L’enfant doit être repu et engagé, ces jeux de langue et étirements du fascia buccal doivent être un moment de plaisir et de complicité avec le parent.

Si le bébé est allaité, la première personne à évaluer la situation est une consultante en lactation IBCLC. Une IBCLC est la professionnelle la plus qualifiée pour vérifier la bonne pratique de l’allaitement, vérifier que les positions d’allaitement soient adaptées et que la mère puisse mettre en place des techniques, approches et outils qui permettront une prise du sein profonde et une production lactée optimale malgré des restrictions maxillo-faciales, même si un frein entrave la mobilité linguale.

Une IBCLC pour l’allaitement, un chiropracteur pédiatrique ou un ostéopathe pour mobiliser les structures, ainsi que les parents, peuvent libérer la tension dans le fascia, s’ils savent comment faire.

Voilà le protocole court et simple pour écarter des causes possibles de restrictions maxillo-faciales, avant de conclure qu’il faut couper un frein lingual. Sans ces étapes, on ne peut pas dire si une frénotomie ou frénectomie soit une intervention nécessaire.

Le protocole de prise en charge des freins buccaux restrictifs :

  1. Dépistage
  2. Examen anatomique
  3. Bilan fonctionnel avec compte rendu écrit.
  4. Rééducation pré-intervention
  5. Intervention par un praticien formée
  6. Rééducation post-intervention.

Ressources :

  1. Timo Peltomaïki : The effect of mode of breathing on craniofacial growth – Revisited. Eur J Orthod. 2007 Oct;29(5):426-9. doi: 10.1093/ejo/cjm055. Epub 2007 Sep 4. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/17804427/
  2. Le contact peau à peau immédiat après la naissance assure une thermorégulation stable chez les grands prématurés dans les milieux à ressources élevées. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/36333892/ Karoline Lode-Kolz 1 2 3, Charlotte Hermansson 4, Agnes Linnér 4 5, Stina Klemming 4 6, Hanne Brit Hetland 7, Nils Bergman 8, Siri Lilliesköld 4 8, Hanne Markhus Pike 1, Björn Westrup 8, Wibke Jonas 8, Siren Rettedal 1 2
  3. Mario Morais-ameida 1, Gustave Falbo Wandalsen2, Dirceu Solé 3 - Growth and mouth breathers J Pediatr (Rio J). 2019 Mar-Apr;95 Suppl 1:66-71. doi: 10.1016/j.jped.2018.11.005. Epub 2019 Jan 3. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30611649/
  4. Yosh Jefferson Mouth breathing: adverse effects on facial growth, health, academics, and behavior - Gen Dent 2010 Jan-Feb;58(1):18-25; quiz 26-7, 79-80. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/20129889/
  5. Isabelle Knox : Tongue Tie and Frenotomy in the Breastfeeding Newborn September 2010 NeoReviews 11(9):e513-e519 DOI: 10.1542/neo.11-9-e513 https://www.researchgate.net/publication/274864013_Tongue_Tie_and_Frenotomy_in_the_Breastfeeding_Newborn
  6. Assessment of posterior tongue mobility using lingual-palatal suction: Progress towards a functional definition of ankyloglossia First published: 01 January 2021 https://doi.org/10.1111/joor.13144 Soroush Zaghi, Shayan Shamtoob, Cynthia Peterson, Loree Christianson, Sanda Valcu-Pinkerton, Zahra Peeran, Brigitte Fung, Daniel Kwok-keung Ng, Triin Jagomagi, Nicole Archambault, Bridget O’Connor, Kathy Winslow, Miche’ Lano, Janine Murdock, Lenore Morrissey, Audrey Yoon

Congenital Arhinia Siddharth Sunil Keswani, Surendra Bhagatrao Patil, Ashish M Warhekar, Shrikant Vilas Pingale Department of Plastic Surgery, Government Medical College, Nagpur, Maharashtra, India.