5 questions à... Jean-Michel Jault

Publié par Echosciences Grenoble, le 14 septembre 2025   55

À travers cette série, nous mettons en lumière les chercheurs et chercheuses qui participent à la Fête de la science 2025 en Isère. L’objectif : découvrir leur parcours, comprendre leur métier et mieux appréhender les enjeux de leurs recherches.

Suite de la série avec Jean-Michel Jault, Chercheur CNRS à l'Institut de Biologie et Chimie des protéines (IBCP) de Lyon.

Retrouvez toutes les informations sur la Fête de la science 2025 en Isère 


1. Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire de la recherche ?

J’ai toujours été fasciné par la Biologie et quand j’étais plus jeune, je voulais être vétérinaire, jusqu’à ce que je réalise qu’il allait falloir opérer des animaux, ce qui a tué ma vocation dans l’œuf. Plus tard, à l’université, j’ai eu la chance d’avoir un Professeur de Biochimie passionné, et passionnant, le Pr. Pelmont, qui m’a révélé la beauté de la recherche. Cette étape fut réellement déterminante pour moi et ça m’a convaincu de poursuivre mes études dans cette voie.

2. Sur quoi portent vos recherches en ce moment ?

Je m’intéresse à la Biochimie des protéines et plus particulièrement à des transporteurs localisés dans la membrane des bactéries. Ces protéines membranaires sont capables de rejeter les antibiotiques qui essayent de pénétrer dans les bactéries. Elles sont donc une arme essentielle utilisée par les bactéries pour résister aux antibiotiques et nous cherchons à comprendre leur mécanisme de fonctionnement à l’échelle moléculaire. A plus long terme, cela devrait nous permettre de trouver de nouveaux inhibiteurs afin de contrecarrer ce mécanisme de résistance aux antibiotiques.

Structure en trois dimensions d'un transporteur d'antibiotiques présent dans la membrane de
bactéries d'antibiotiques

3. Y a-t-il une idée reçue que vous aimeriez voir disparaître dans votre domaine ?

Pas particulièrement mais, lorsque l’on fait de la recherche, il faut constamment battre en brèche les idées reçues et donc ne pas hésiter à aller contre les dogmes ’établis’. Ce n’est pas nécessairement la façon la plus simple de réussir à publier ses recherches mais je pense que cela permet d’alimenter le débat afin de tendre vers la réalité scientifique.

4. Comment participez-vous à la Fête de la science cette année ?

Je vais donner une conférence grand public à Voiron le samedi 4 octobre 2025, qui aura pour thème l’énergie dans le monde du vivant (“Le vivant : un débordement d’énergies !”). Tous les organismes vivants connus sont issus d’un même ancêtre commun et ils utilisent la même source d’énergie chimique pour fonctionner. Cette conférence présentera les grands mécanismes fondamentaux qui sous-tendent le fonctionnement des êtres vivants, des micro-organismes aux eucaryotes, centrée sur l’universalité de l’énergie cellulaire.

5. Menez-vous des actions de médiation scientifique auprès du grand public en dehors de la Fête de la science ? Si oui, sous quelle forme ?

J’ai été “Capitaine” il y a deux ans le cadre d’un échange Declics (Dialogues Entre Chercheurs et Lycéens pour les Intéresser à la Construction des Savoirs, au Lycée Docteur Charles Mérieux à Lyon). Cette année, je vais présenter une conférence immersive au planétarium de Vaux-en-Velin, le samedi 11 octobre 2025, en lien avec la résistance aux antibiotiques et qui s’intitulera : “Les secrets des bactéries rebelles” .

🧠 Question bonus : Si vous deviez représenter l’intelligence avec un objet ou une image, que choisiriez-vous ?

Je pense qu’on a trop souvent négligé l’intelligence animale qui nous était étrangère. On aurait beaucoup à apprendre des animaux comme les dauphins ou les baleines, voire les éléphants, qui sont des animaux très sociaux et très intelligents mais dont les modes de communication restent encore très mal compris.


Pour en savoir plus : découvrez le reste de la série dans ce dossier