5 questions à... Xavier Delfosse

Publié par Echosciences Grenoble, le 22 septembre 2025

À travers cette série, nous mettons en lumière les chercheurs et chercheuses qui participent à la Fête de la science 2025 en Isère. L’objectif : découvrir leur parcours, comprendre leur métier et mieux appréhender les enjeux de leurs recherches.

Suite de la série avec Xavier Delfosse, astronome à l'Institut de Planétologie et d'Astrophysique de Grenoble (IPAG)

Retrouvez toutes les informations sur la Fête de la science 2025 en Isère 


1. Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire de la recherche ?

Ma première motivation a été un besoin viscéral de comprendre ce qui nous entoure : les astres et l’univers au sein duquel nous existons. Ma motivation était forte de m'intéresser à quelque chose au-delà de notre société centrée sur l’humain, souvent au détriment de l’environnement (au sens large) dont nous ne sommes qu’un élément. Ce désir de connaissance est né à l’adolescence, d’abord en découvrant à la télévision l’émission Cosmos de Carl Sagan, puis à travers diverses lectures de vulgarisation scientifique.

2. Sur quoi portent vos recherches en ce moment ?

 La recherche de planètes, et en particulier de celles présentant des similitudes avec la Terre en termes de masse et de température, est au cœur de mon travail. Nous savons que nous n’avons pas encore découvert toutes celles qui orbitent autour des cent étoiles les plus proches de nous, nos voisines immédiates. Pour progresser, il est nécessaire à la fois d’améliorer les instruments de mesure et de développer de nouvelles méthodes d’analyse du signal. J’éprouve également beaucoup de plaisir à discuter et collaborer avec des collègues d’autres disciplines (biologie, chimie, sciences de la Terre, SHS, etc.) qui s’intéressent aussi aux questions liées à l’origine de la vie sur Terre et aux possibilités de vie au-delà de notre planète.

3. Y a-t-il une idée reçue que vous aimeriez voir disparaître dans votre domaine ?

Je ne sais pas si ma réponse va concerner une idée reçue ou plutôt une pratique. La question de la vie extraterrestre suscite un large intérêt du public, et les emballements médiatiques dépassent parfois la réalité des découvertes. Il est donc essentiel de rester prudent lors d’annonces dans ce domaine. Ce n’est clairement pas ce qu’a fait la NASA ces dernières années, en survendant certains résultats. Un exemple marquant est celui de la planète K2-18b, dont la constitution s’apparente à celle de Neptune et qui n’offre probablement pas un environnement propice à l’émergence de la vie. Pourtant, des annonces de la NASA ont suggéré de manière discutable un monde habitable, voire porteur de traces de vie. Ces excès sont malheureusement préjudiciables à l’ensemble de la communauté scientifique, et pas seulement à ceux qui les commettent.

4. Comment participez-vous à la Fête de la science cette année ?

Cette année je participerai uniquement en donnant une conférence grand public le mardi 7 octobre à 20h sous le titre de "Détecter les exoplanètes les plus proches de nous, une opportunité pour détecter de la vie..." au Centre Loisirs et Culture d'Eybens.

5. Menez-vous des actions de médiation scientifique auprès du grand public en dehors de la Fête de la science ? Si oui, sous quelle forme ?

Je mène des actions de médiation scientifique depuis mon recrutement à l’Université Grenoble Alpes (ou plutôt à l'Université Joseph Fourier, une des universités qui a fusionné pour donner naissance à l'UGA), sous différentes formes : conférences, visites de groupes à l’Institut de Planétologie et d’Astrophysique de Grenoble, interventions dans la presse, à la radio ou à la télévision, etc. Ces dernières années, j’ai surtout investi mon énergie, avec de nombreux collègues, dans la construction de Cosmocité et plus particulièrement de son exposition, fruit d’une riche collaboration entre spécialistes de la médiation, de la muséographie et chercheurs.

🧠 Question bonus : Si vous deviez représenter l’intelligence avec un objet ou une image, que choisiriez-vous ?

Un vélo… cet objet est d’une intelligence remarquable, permettant d’aller aussi vite uniquement grâce à la force musculaire humaine. Et puis, lorsqu’on grimpe un col, on a le temps de réfléchir et donc d’exercer son intelligence...


Pour en savoir plus : découvrez le reste de la série dans ce dossier