FDS2025 - Des nouveaux récits... sur la mobilité !

Publié par Echosciences Grenoble, le 19 novembre 2025   55

A l'occasion du village des sciences "Saint-Laurent en ébullition" qui s'est tenu à La Casemate le samedi 4 octobre 2025 lors de la Fête de la science, Patrick Burger, membre du collectif En'Jeux communs a proposé une session d'animation de la "Fresque des nouveaux récits".

À travers cet atelier collaboratif , les 10 participants et participantes ont pu découvrir l’influence des récits sur notre cerveau et nos comportements et aussi les verrous socio-cognitifs actuels qui maintiennent les sociétés contemporaines dans le statu quo.

Dans la seconde partie de l'atelier, ils et elles ont pu construire plusieurs récits permettant de faire advenir un futur désirable et compatible avec les limites planétaires. Cette expérience enthousiaste et unique fait écho à la citation de Cyril Dion: "Si on veut construire une société différente, il faut d'abord l'imaginer".

Ce sont ces 3 récits que nous vous proposons de découvrir ici. Bonne lecture !


L’autopartage de voiture

Voici Jean René. Jean René vient tous les jours chercher sa baguette de pain à la boulangerie du village. Il prend sa voiture, se gare comme il peut au plus près de la boulangerie, et tant pis si c'est sur le passage piéton. Ce n’est pas long, il prend juste une baguette avec un sachet avec. Car sinon, ça met des miettes de pain dans partout dans sa voiture.

Un mois plus tard, Jean René maintenant revient avec le sachet de la veille car sa boulangerie a mis une carte fidélité zéro déchet et lorsqu'elle est complète, on lui offre une baguette.

3 mois plus tard, Jean René vient maintenant avec son sac en tissu estampillé de sa boulangerie préférée car après le réemploi, il s'est mis à l'emballage durable. Il s'est aussi pris 1PV pour stationnement gênant et dangereux en garant sa voiture. Devant la boulangerie. Mais les commerces du village s'activent pour défendre leurs activités et réservent la place devant aux voitures en partage. Alors Jean René, il cause à ses voisins et chacun avec leurs sacs viennent désormais ensemble chercher le pain.

L'année 2028 se termine et Jean-René prépare le réveillon, il a invité ses amis, et il va aller donc leur concocter un petit repas. N’étant pas très cuisinier, il prévoit d'aller chez son boulanger préféré et chez le traiteur et pour ça, il va réserver une voiture en autopartage. Il propose à ses voisins de l'accompagner. Seule Marie répond à son à son invitation. Elle vient d'aménager 2 quartiers plus loin et donc Jean René prépare tous ses bocaux, ses sacs, ses boîtes réutilisables, ce qui surprend Marie qui, elle, n'a pas l'habitude de faire ses courses ainsi. Ils partent ensemble et finalement, reviennent de leurs courses plutôt satisfaits.

2035 cette année-là, Jean René ne la voyait pas arriver. 3 personnes derrière lui et une à côté de lui dans la fière C2. C’est vrai que cette C2 est très belle depuis qu'elle fut décorée par tout le village. En plus, elle avait fière allure la titine avec les mains de ces gamins encore imprimées, tâches colorées sur les côtés. Dans tout le village, titine était la plus customisée. Un sourire en coin en allant chercher le pain, Jean-René repensait à cette cérémonie, à l'âme de partage qu’il avait instauré. Hier, il dînait encore chez l'un de ses 3 passagers pour lui porter la voix du partage. Il repensait aux plus jeunes à l'arrière qui lui avait confié son sachet pour emporter le pain qu'il a acheté. Maintenant c'est lui qui l'a emmené alors qu'il partait étudier ou pour boire un coup. Cette foutue loi, Jean René maintenant l’avait accepté. Elle n’avait rien de si méchant. Ça c'est C2, totem du village représentait quelque chose de plus grand. Avant le prochain contrôle technique offert par la commune, elle en avait accumulé des récits à raconter.


L’aventure Grenobloise NoCaisse

Chers téléspectateurs, bonjour.

Aujourd'hui, les moyens de transport sont collectifs ou partagés. Mais souvenez-vous, ça n'a pas toujours été le cas. Revenons sur ce pari que nous avons rendu possible.

Tout d'abord, il a fallu changer les systèmes d'assurance auto pour permettre la réparation en cas de dommages de la part des emprunteurs de vos véhicules. Ensuite, les aides à l'initiative au partage se sont mises en place en même temps que l'éducation, la communication des avantages. Parallèlement, des analyses et des études ont été réalisées, aidés par les think tanks, pour mettre en œuvre ce projet ambitieux. Ainsi, les initiatives individuelles valorisées et prises en compte ont inspiré de nouvelles mesures.

En effet, suite aux impulsions gouvernementales de la fin des années 20. Et aux nombreuses initiatives citoyennes déclenchées autour des ronds-points, de nouveaux services ont émergés. Le réseau de partage de l'île verte à Grenoble a rejoint celui de Saint-Bruno en 2029. On s'en souvient. Grenoble avait été relativement précurseur en la matière. La municipalité, aux mains des écologistes depuis plusieurs mandats, avait codéveloppé une application nocaisse en partenariat avec les collectifs locaux. City, une coopérative locale, avait bénéficié de nouveaux emplacements aux extrémités de la métropole. L'histoire est longue et à l'époque, il y avait beaucoup de scepticisme dans l'opposition à la région et dans l'exécutif au niveau national. Pourtant, ce sont ces quelques exemples locaux à Grenoble, mais aussi dans le Grésivaudan et jusqu'à Briançon qui avaient fait boule de neige au-delà des alpes. Un bon pied de nez aux effets du dérèglement climatique, et aussi au scepticisme d’ailleurs.

2033, nous voici à Grenoble, ville à l'origine du développement de l'autopartage. Comme vous pouvez le voir, le trafic est très fluide et mobilité douce sont majoritaires malgré la facilité d'accès à ces voitures. La plupart des foyers ont une seule voiture, voire aucune. Et dès que le besoin se fait sentir, un clic sur cette appli et une voiture adaptée au nombre de passagers et besoin, utilitaire inclus, est réservée à la date et horaire voulus. Pas d'attente car le parc de voitures est suffisamment important et chacun a pris l'habitude de favoriser les mobilités douces. Et c'est économique en plus.

Ici, chacun se sent en sécurité, la vitesse est limitée, pas de pollution, pas d'embouteillages, la vie y est belle et se déplacer écologiquement est facile avec ces voitures légères utilisant des ressources renouvelables, non issues du nucléaire. Espérons que toutes les villes de France et ailleurs choisissent, comme la ville de Grenoble, de développer ce système.


La révolution du transport

Souvenez-vous, en 2025, les villes étaient remplies de voitures thermiques, bruyantes et polluantes. Mais en 2026, dans une discrétion la plus totale, une petite entreprise avait lancé un programme de R&D pour la conception d'un véhicule électrique avec 2 objectifs un véhicule très léger et peu onéreux. La même année, une réflexion a démarré à l'échelle de la de régional Auvergne Rhône-Alpes avec une enquête sur la satisfaction des transports en commun dans les villes et entre les villes. Un constat ressortait, les transports n'étaient pas assez confortables.

L'année suivante, la décision est prise. Le premier investissement de la région sera destiné à l'amélioration de ces transports en commun avec plus d'espace et moins bruyant. De plus, j'ai aussi retrouvé dans mes recherches un article de journal daté de novembre 2027 qui titrait encore les nuisances sonores liées au transport du camion le long des autoroutes : quelles conséquences sur la santé ?

Souvenez-vous, en 2028, nous faisions un état des lieux de transformation des modes de transport, en particulier de la voiture thermique et de la pollution qu'elle engendrait. Aujourd'hui, après 2 nouvelles années de ce plan de transformation, le modèle de voiture électrique fabriqué en France et localement sort un modèle 2 places plus petit qui n’émet plus de CO2, un bruit neutre pour la préservation sonore et une vitesse limitée pour les petits trajets. Ce véhicule n'est rendu qu'en cas de besoin, au prix de 10000€ suivant des conditions de revenus.

En parallèle, nous avions le développement des transports en commun qui connaît un essor grandissant avec la gratuité mise en place depuis le 1 juillet 2028. L'utilisation a donc doublé depuis cette gratuité, faisant de ce mode de transport, le transport le plus utilisé au quotidien.
Grande nouvelle aussi, la nationalisation des compagnies ferroviaires permettra le développement, à terme, des trajets à grande distance. Celle-ci sera instaurée le 30 décembre 2029.

Les trajets ont bien changé en 2 ans, souvenez-vous en 2030. Un nouveau modèle de véhicule révolutionnaire était sorti. Depuis, plus de 20 milliards d'euros ont été investis par l'État pour aider en priorité les collectivités, les associations et les particuliers qui auraient besoin strictement de changer leur véhicule, d'en acheter de nouveaux. C'était déjà la priorité, mais priorité au véhicule vraiment abîmé, non roulant et sur condition de ressources. Dans le même temps, alors que le nombre de passagers avait déjà doublé entre 2028 et 2030, il a encore fait un bond de 25%.
Une 2e vague d'investissements massifs pour favoriser le transport de fret. Plus de 50 milliards d'euros ont été investis. On attend toujours les résultats dans les prochaines années. Enfin, c'est quand même un corollaire important, entre 2020 et 2030, plus de 2 500 dépôts de pain, bureau de presse ont ouvert dans les communes de moins de 10 000 habitants. Les gens s'y retrouvent aujourd'hui pour boire des infusions et de la chicorée, discuter, échanger et réfléchir.

2035, 100% des véhicules sont en autopartage selon les besoins et nous avons remplacé les véhicules qui sont désormais tous électriques. 90% des trajets citadins se font en transport en commun, à vélo ou à pied. Il y a une augmentation du nombre de trains et les lieux desservi pour accéder plus facilement à la campagne. Les villes respirent, les personnes se rencontrent durant leur trajet et les supérettes réouvrent dans les campagnes.