Grenoble : une nouvelle étape de la mobilité urbaine ?

Publié par David Gabriel, le 30 juin 2016   3.4k

Ci-dessous une première lecture critique des propositions concernant la mobilité dans la nouvelle politique urbaine de Grenoble énoncée dans le Plan d'Aménagement et de développement durable (PADD). L'objectif de ce premier texte est de susciter un débat : n'hésitez pas à formuler d'autres critiques du document ou d'autres propositions en envoyant un émail à : asso.planning(a)gresille.org

Une nouvelle étape de la mobilité urbaine

La dernière partie du PADD confirme la petite révolution en cours dans le domaine de la mobilité urbaine. Le texte exprime bien que nous sommes à la fin du modèle de la voiture individuelle, qui génère congestion et forte pollution atmosphérique, affectant la santé des citoyens. De fait, le document définit quatre objectifs principaux : encourager la marche et le vélo (en multipliant par trois la part modale du vélo), « fluidifier le trafic automobile et encourager un usage partagé de la voiture », développer l'usage des transports en commun et optimiser l'offre de stationnement.

Concernant le vélo et la marche, la création d'axes structurants, l'amélioration des voies, la création des locaux sont des mesures importantes que l'on retrouve dans la nouvelle politique urbaine. Il manque néanmoins certaines remarques sur les différences spatiales dans l'utilisation du vélo. Il est notamment urgent de renforcer les politiques vélos dans le sud de la ville.

Quant aux mesures concernant l'automobile, nous nous demandons pourquoi ne pas aller plus loin que la « fluidification du trafic routier sans pour autant en augmenter le volume ». Pourquoi ne pas se fixer comme objectif une baisse du volume du trafic ? De plus, l'objectif d'intégration urbaine et paysagère de l'A480 et de la rocade Sud (voir première partie, p.6) passera probablement par leur transformation en boulevard urbain. Alors pourquoi ne pas en faire un objectif dès aujourd'hui pour contrer ceux qui veulent au contraire une extension de l'A480 ? Enfin, il est certes important que la ville accompagne la mutualisation des voitures individuelles, mais il ne faudrait pas que cela se fasse au bénéfice des starts-ups qui seront rapidement rachetés par les multinationales qui préparent la mise sur le marché de « solutions innovante de mobilité ».

Concernant les transports en commun, si l'offre est déjà abondante, nous avons besoin d'un nouveau stade de leur développement. Il passera certainement par une meilleure coordination avec l'ensemble des opérateurs (SMTC, département, région, SNCF) pour la création d'un réseau unique, accompagnée par de nouveaux investissements, offrant une amélioration du service pour les voyageurs. Cette proposition est sans doute difficile à mettre en œuvre dans le contexte politique actuel, mais face aux enjeux cruciaux pour l'avenir de la planète, les élus doivent prendre leurs responsabilités en mettant de côté les tactiques politiciennes.

Consulter le document de la ville (PADD) : http://www.calameo.com/read/004190376e7d7feb44a10

Critique des autres axes du document : http://assoplanning.org/?q=node/95