Le désir en question !
Publié par Jean Claude Serres, le 20 juillet 2025 68
Bergson a identifié Les deux sources de la morale et des religions qui organisent tout développement sociétal (sociétés closes et sociétés ouvertes). A cela il faut ajouter la structure parentale de Lévi-Strauss. En ce qui concerne l’individu, c'est le désir ou son absence qui va mettre en œuvre son appétit de vie et son développement. Le désir est un concept très étudié dans la philosophie et la psychologie occidentale ( Stoïcisme, Freud, Jung) comme dans le domaine du religieux (le bouddhisme par exemple).
Comment expliciter le désir ? Le concept de désir interagit avec les besoins fondamentaux, la volonté et la raison, comme avec l’intention cachée et les processus cérébraux non conscients. Quatre grands courants de pensée peuvent être identifiées :
1 - La perspective freudienne : Le désir est infini, dans l’impossibilité de combler le manque originel lié à la libido et aux pulsions sexuelles. Le désir initial s'éteint par la possession ou l'indifférence et renaître sous une autre forme. Cette perspective s’inscrit dans la causalité majeure ou déterminisme des traumas de la petite enfance.
2 - La perspective jungienne : Les multiples désirs et passions conduisent pour le meilleur à l'épanouissement de la personne et son développement. Les désirs sont multiples et expriment l'intensité et la diversité de l'appétit de vie.
3 - La perspective girardienne : Le désir mimétique est essentiel dans le développement de la petite enfance ; il amorce les premiers pas de sa structuration psychique. Au-delà le désir mimétique peut conduire à la recherche de l’identique dans le paraître et la possession des biens, générant envies, jalousie et violence. Un lien est à faire avec les neurones miroirs.
4 - La perspective spirituelle : La maîtrise des désirs et des passions. La sagesse est de percevoir les désirs comme solutions pour satisfaire les besoins fondamentaux physiologiques, relationnels, sentimentaux et intellectuels dans une perspective spirituelle apaisée : l'équanimité. Elle s’inspire en particulier des philosophies stoïciennes et bouddhistes ainsi que des pratiques méditatives.
Ces quatre courants ne s’opposent pas mais possèdent la puissance explicative nécessaire à différents contextes de vies singulières. En s'appuyant sur les apports des neurosciences et sur les apports psychosociologiques des prises de décisions, une autre façon de caractériser la perspective spirituelle s’inscrit dans l’analyse et la maîtrise des risques globaux engagés dans les multiples désirs et leurs mises en œuvre.
Cette introduction très synthétique et forcément simpliste, peut inviter à une analyse beaucoup plus fine et complexe afin de mieux appréhender certaines nuances. C’est l'objet des paragraphes aux contenus plus théoriques qui suivent.
Questionner le désir reste une épreuve ! La doxa occidentale s’appuie principalement sur les spéculations freudiennes. Anne Dufourmantelle dans son ouvrage lumineux “Eloge du risque” y consacre un chapitre. Psychanalyste ( cercle freudien) et philosophe, elle porte en héritage parental Ivan Illich et la psychanalyse jungienne (sa mère). Voici un extrait de ce qu’elle a écrit à propos du désir :
<< Comment écrire le désir ? Comment approcher ce qui nous meut, chacun , intrinsèquement, au plus intime de nos vies, sans métaphore, approximation, balbutiement.
Comment ne pas être à côté, en-deçà, et ne cesser d'imaginer autour de ce réel introuvable, invérifiable, la vérité de notre corps ? Car le désir, c’est d’abord le langage du corps. Une histoire de corps. Son chiffre même, sa passion secrète, sa généalogie. Pas de corps sinon en mal de désir, c’est à dire empêché, entravé, mais aussi transporté, aimanté. Et c’est encore le corps qui, par le symptôme, désigne que ce qui le traverse n' est pas connu ou si peu, de la raison qui croit le gouverner. Le langage du corps est un mi-dire, un médire, comme l’énonçait Lacan, car il y a assez longtemps qu’on sait, sous toutes les latitudes que le désir c’est une histoire de chaînes, de déchaînement et d’enchaînements. Avec les mots, entre les mots et sans les mots. Les effets du désir nous arrivent au futur antérieur. Si seulement on avait su …De cette méconnaissance, de ce temps de retard irrattrapable, naît la pensée, je veux dire la faculté de penser le désir précisément à l’endroit du manque. >>
Cet extrait est un paragraphe remarquable, véritable condensé de la pensée freudienne. Je vais essayer d’en déconstruire la structure (au sens de Derrida) afin de mieux l’appréhender et de pouvoir penser d’autres possibles. Déconstruire ne signifie pas détruire, déconsidérer ou encore contre argumenter. Anne Dufourmantelle écrit cela du fond de ses tripes et aussi de son expérience d’analyste clinicienne qu’elle documente au fil de son ouvrage. C’est sa vérité, son expérience du réel et la façon dont elle met en mots sa propre réalité.
“réel introuvable”
Je ne peux qu'approuver cette notion de réel introuvable. Le réel comme une savonnette, nous glisse des mains chaque fois qu’on l’approche. Chacun le décrit dans sa réalité subjective. La réalité freudienne n’est pas la réalité jungienne, ni la mienne. Mais chaque perspective a sa place, son efficacité, sa pertinence et son efficience pour un contexte donné.
“le désir, c’est d’abord le langage du corps”
La pensée freudienne est dualiste mais non chrétienne, elle est matérialiste : il y a le corps et l’esprit (la pensée, la raison, l'inconscient “freudien”). Dans une perspective non dualiste ou moniste, l'esprit fait partie intégrante du corps qui le produit. Dans la perspective jungienne, l’âme est cette force intérieure et mystérieuse qui anime le corps et s’éteint à la mort. L’âme caractérise en quelque sorte l’appétit de vie (Dans la perspective freudienne très différente, le désir représente la force de vie provenant de la libido, de la pulsion sexuelle et du manque consubstantiel à la naissance et à la castration parentale).
“ce qui le traverse n'est pas connu ou si peu, de la raison qui croit le gouverner”
Ce qui gouverne la personne est engendré par “ l'inconscient freudien” : ce que la personne sait mais que ne veut pas savoir et qui se laisse entrevoir parfois au cours de l’analyse freudienne. Il me paraît essentiel de discerner l'inconscient freudien qui peut laisser émerger des parts de connaissances cachées au cours d’une analyse, des processus cérébraux non conscients qui travaillent dans le cerveau de façon massivement parallèle. Dans un autre champ de pensée, la pratique méditative peut permettre de faire accéder à la conscience des graines de consciences que le moi ou l’égo ignore. Le soi qui contient l’égo bien que plus vaste ne donne pas directement accès aux processus non conscients par la pratique méditative.
“Les effets du désir nous arrivent au futur antérieur.”
Cette considération me paraît tout à fait pertinente dans une perspective freudienne, jungienne ou neuroscientifique. A l’instant “t” la personne n’est pas libre de ses actes ni de ses pensées. Les processus cérébraux non conscients qui fonctionnent massivement en parallèle, conditionnent actes et pensées principalement séquentiels . Notre espace de liberté (de libre arbitre) se construit bien avant l'instant “t”, au fil du temps, lors de nos diverses rencontres et de nos retours d’expériences quand ils sont réalisés.
“faculté de penser le désir précisément à l’endroit du manque.”
Cette phrase se situe au cœur des spéculations freudiennes : dualité corps/esprit - pulsion de vie de la libido - manque inhérent à toute vie, issue des traumatismes de la petite enfance. Cette causalité racine, nous le savons, concerne une part importante de la population. Une femme sur cinq et un homme sur dix ont subi des violences et maltraitances sexuelles dans leur enfance. Ce sont ces personnes, souvent en situation dépressive, qui se retrouvent sur le divan des psychanalystes.
Cependant d’autres traumatismes se produisent au cours de la vie sans forcément avoir un lien direct avec la petite enfance. Si les névroses, les dépressions sont souvent liées à ces racines traumatiques, d'autres traumatismes peuvent survenir de diverses causes (multiples, systémiques) et peuvent être traités par différentes stratégies psychothérapeutiques ou d’accompagnements (coaching, ACT, AT, etc.).
“Comment écrire le désir ?”
C’est effectivement le cœur du sujet de cet article. Peut-on penser et décrire le concept de désir autrement que dans la perspective freudienne ?
En reprenant le concept de l’âme, cette entité immanente et mystérieuse qui anime la volonté ou la nécessité organique de tout être vivant à naître, se développer et mourir , depuis la bactérie, les plantes les animaux et jusqu'à l’humain, je fais une distinction entre l’âme et le désir : l'âme est unique à chaque être vivant, à chaque espèce ; le désir est potentiellement multiple, en particulier dans l’espèce humaine. L’appétit de vie peut ouvrir la porte à de multiples désirs simultanés, cohérents ou en compétition.
Comment approcher le concept de désir ?
Je vais explorer plusieurs mises en tension de concepts proches ou en interaction : désir, attirance, besoins fondamentaux, passion, prise et maîtrise de risque, volonté, intention. Je complèterai si besoin ces interdépendances avec d’autres termes : traumatismes, mémoire traumatique émotionnelle, conditionnement parental, conditionnement social, conditionnement éducatif, inconscient freudien, processus cérébraux non conscients, apprentissages et conditionnements cérébraux volontaires.
De l’attirance au désir
L’attirance caractérise l’aimantation vers un objet mental (paysage, pratiques etc.) ou un sujet lui-même non attiré ou potentiellement attiré voire désirant. L’attirance peut se suffire à elle-même (sensibilité, émotion, plénitude, joie) ou au contraire révéler un manque. L'attirance peut se focaliser sur un périmètre très grand d’activités, d’observations, de rencontres avec un niveau d’intensité variable (pouvant aller de l’émotion simple à une passion immense et dévorante). Mais cette attirance reste passive ; elle n’est pas désir, elle n’engage pas d’action. Le désir possède les mêmes ressentis d’attirance (périmètre et intensité) que l’attirance auquel s’ajoute la nécessité potentielle d’acter cette attirance : posséder, entrer en relation. L'engagement à agir proviendra d’une cause non consciente (l'intention cachée) c’est à dire non-maîtrisée ou consciente (la volonté, stratégies et tactiques d’action), et peut être sous contrôle (maîtrise des risques).
Le désir peut être défini objectivement comme l’écart entre une situation à l’instant “t” et un futur souhaité à l’instant “t1”. Subjectivement on peut considérer le désir comme la tension qui a permis d'arriver ou pas à l’instant “t1”, ce qui correspond au futur antérieur d’Anne Dufourmantelle.
Le désir peut être la nécessité de combler un manque Freud Lacan) ou de vouloir satisfaire une envie, faire ou avoir comme l’autre (le désir mimétique de René Girard), ou encore plus généralement de satisfaire un besoin fondamental.
Des besoins fondamentaux et des désirs
A la différence des besoins fondamentaux qui peuvent être rassasiés, le désir se conjuguerait au singulier, de façon beaucoup plus complexe et irrassasiable rebondissant d’une forme à une autre : c’est la perspective freudienne. Cette perspective se rapproche de la notion d’appétit de vie sans être pour autant prisonnière du seul et principal désir freudien: la pulsion sexuelle ou libido.
Les besoins fondamentaux sont multiples : des plus physiologiques comme la faim, la protection contre le froid aux plus symboliques et mentaux comme rencontrer un conjoint, “réussir sa vie” ou du moins lui donner du sens, ne plus subir mais prendre sa vie en main. Les besoins sont d’ordre générique et de diagnostic (problèmes). Ils n’expriment pas le comment faire, ou le chemin à prendre pour les satisfaire (solutions). Ce sont les désirs qui vont traduire les besoins en actions tactiques ou stratégiques potentielles. il sera nécessaire d’associer aussi intention (non consciente) ou volonté (consciente et raisonnée) pour agir et s’engager, prendre des risques.
Il existe de multiples façons de satisfaire la faim, de rencontrer un conjoint, de donner du sens à sa vie : c’est l’affaire des désirs.
De l’intensité des besoins et des désirs
L’ensemble des besoins et désirs peuvent être discernés en trois niveaux d’intensité :
- découverte (faible au centre)
- épanouissement (optimal)
- dépendance (extrême)
Cela est représenté dans le schéma ci-dessous. En fonction de la nature d’un désir, le niveau d’intensité peut être très variable.
L’intensité maximale, voire irrépressible, peut provenir de multiples facteurs, de dépendance, comme de troubles psychiques autant que de traumatismes anciens. La prise de risque est très spécifique en fonction des contextes, de l’intensité et des multiples conditionnements sociétaux.
D’autre part, il reste très difficile de définir un niveau objectif d’intensité de désir. L’intensité des besoins et des désirs sont très variables en fonction de leur nature, du contexte environnemental et du regard sociétal. Satisfaire la faim au Soudan et en France n’est pas de même nature. Rencontrer un conjoint sur un territoire donné est beaucoup plus difficile si l’on est immigré ne parlant pas la langue.
De la volonté et de l’intention
En suivant l'expression “en son âme et conscience” où l'âme représente pour moi, comme dit précédemment, la partie mystérieuse du vivant qui produit cet appétit de vie, la volonté est à la conscience ce que l’intention est à l'âme. C'est-à-dire que l’intention est un processus non conscient en relation directe avec les noyaux cérébraux dont les circuits de la récompense. Certes la pensée raisonnante, rationnelle, concerne la cognition consciente mais pas seulement.
Les soubassements issus des processus non conscients élaborent les prémisses de cette volonté. Leurs sources sont multiples. Les traumas de l’enfance, la mémoire émotionnelle perturbent cette volonté de comprendre et d’agir, dans la perspective freudienne si bien analysée par Anne Dufourmantelle : “ce qui le traverse n' est pas connu ou si peu, de la raison qui croit le gouverner “
Cependant ce serait un peu court de se limiter à cette perspective qui ne concerne qu’une part de l’humanité. Les prémisses non conscients qui induisent raison et volonté sont aussi nourris dans le temps long de nos multiples rencontres, par :
- nos héritages culturels, parentaux, sociétaux,
- nos conditionnements éducatifs subis,
- nos conditionnements volontaires d’apprentissage, de relations sociales,
- d’élaboration de nos principes et valeurs,
- de notre questionnement sur le sens de la vie.
Tout cela participe de la maturation cérébrale non consciente qui organise pas à pas notre espace restreint de liberté à terme, ou de libre-arbitre. C’est ce que je désigne par l’expression “mémoire du futur”
Pour exemple, dans la doxa concernant la pratique de la méditation il est souvent entendu dire que cette pratique a pour finalité de réduire et même de dissoudre toute forme de désir.
En fait cet état d’attention non focalisée a pour mérite d’éloigner la pensée égotique pourvoyeuse de certains désirs afin de prendre en compte l’ensemble de nos aspirations, de nos attirances fondamentales singulières afin de pouvoir choisir ultérieurement nos désirs essentiels à leur niveau d’intensité adéquat.
Cela permet de prendre distance avec l’égo et d'animer multiples désirs à intensité similaire envers soi comme envers les autres, connus ou inconnus). Cette posture psychique est désignée par l'équanimité, c'est-à-dire l’égalité d’humeur, l’égalité des états d’âme, une disposition de détachement et de sérénité, l’acceptation de soi ; en occident la tranquillité, forme de sagesse et de modération dans la recherche des plaisirs, la suspension du jugement ; dans le bouddhisme, l’équanimité qu’il ne faut pas confondre avec l'indifférence est l’une des quatres valeurs cardinale de l’éveil, de la non violence et de l’amour de toute chose . Cet équilibre des désirs devient alors force créatrice et développement vital dans ce que nous allons analyser pour conclure cette réflexion. Cela reste un chemin de développement parmi d'autres.
De la passion, de la prise de risque et de sa maîtrise
Du quadripôle synthétique en interaction : désirs - volontés - intentions - besoins fondamentaux, nous avons essayé par ce cheminement d’ouvrir un peu l'horizon, de nous éloigner de la seule doxa freudienne. De cette vision des désirs de chacun représentée dans le schéma en début de réflexion, nous allons approfondir cette déviance qu’un désir puisse prendre possession de notre vie (forme d’emprise). Les menaces sont de deux types :sortir du cercle de l’épanouissement et amoindrir les autres dimensions désirées, les réduire à peu de chose.
Le désir n’est qu’une stratégie ou tactique potentielle. Pour l'agir, le concrétiser il lui faut l’intention motrice qui va engager le corps, la personne dans l’action. C’est dans cet engagement que se manifeste la prise de risque. Comment maîtriser ce risque dans une perspective globale des désirs à agir à concrétiser. La passion focalisée peut devenir excessive et dangereuse mettre en péril la réalisation des autres désirs.
Il est possible de condenser tous ces propos dans une suite de causalités directes
Je vais maintenant sortir de la construction théorique pour appliquer cette réflexion dans le cadre de la relation amoureuse et baliser quelques chemins possibles.
Du besoin de relations sociales émerge celui de la rencontre amoureuse. Différents désirs peuvent satisfaire ce besoin :
- de la volonté de conquête d’une personne,
- au désir partagé de relations sexuelles, aux jeux érotiques
- à l’engagement dans une vie commune,
- à la fondation d’une famille.
Ce sont les différents conditionnements historiques qui vont induire les choix de vie : entrer dans la compétition amoureuse, être dans le paraître et la possession temporaire, jouer au collectionneur ; s’engager au contraire dans la relation intime et durable, dans une rencontre qui dure, s'approfondit, s’intensifie, se renouvelle dans une dimension créative.
Les désirs choisis et actés n’effacent pas pour autant bien d’autres attirances. Cependant ces désirs peuvent leur faire beaucoup d’ombre ! Joies comme frustrations ne proviennent pas uniquement de ces désirs choisis ou actés mais sont aussi produits par les attirances passives.
La relation amoureuse peut avoir différents rôles dans l’ensemble des désirs et attirances qui organisent la vie d’une personne.
L’intensité du désir amoureux, ou celui encore plus focalisé du désir de jouissance érotique peut renvoyer les autres désirs à des rôles plus secondaires. Tout au contraire d’autres désirs comme l'engagement politique, la pratique de sports extrêmes, la focalisation spirituelle ou religieuse peut déplacer le désir amoureux vers une dimension plus secondaire, “le repos du guerrier”, ou alors, la sensualité et les caresses prennent la place de l'érotisme ou encore refoulé voire frustrant.
Le conditionnement social ou artistique comme le cinéma ou la littérature renforce l’idée que le désir érotique domine et doit prendre le pouvoir sur tout autre famille de désirs. Enfin la “pression du temps” dans notre société numérisée impose de plus en plus la recherche de la jouissance immédiate et sans effort au détriment de la joie durable et de l’investissement dans le temps long.
Le premier chemin, celui de la séduction, peut renforcer la logique de possession ou la passion dominante des autres désirs. Les jeux de séduction ne sont pas forcément partagés et induisent la nécessité d’obtenir le consentement du partenaire. A défaut le séduction s’enfonce dans la logique masculinisé et machiste.
Le chemin opposé, celui d’un cheminement plus long d’un approfondissement de la rencontre initiale et de la recherche de l'intimité sur différents plans, synchronise les attirances puis les désirs ouvrant parfois des portes à explorer. Les désirs partagés remplacent l’exigence de consentement. Tour à tour pour chaque partenaire, la posture d'empathie facilite la compréhension et l’autre et l’adhésion à un cheminement conjoint de désirs compatibles.
Entre ces deux extrêmes multiples chemins sont possibles à explorer !
L’horloge biologique de la femme la place dans une situation délicate entre 30 et 40 ans d’un désir de maternité qui peut primer sur le désir de sexualité. Le désir de paternité peut arriver bien plus tard chez l’homme vers 40 à 45 ans. Ce décalage induit des choix difficiles pour la femme et des prises de risques importante d’engagement familial instable.
Une maîtrise des risques globaux liée à la pondération de désirs principaux de la vie adulte va lisser et harmoniser dans le temps long cette diversité d'attirances et de désirs potentiels. Quand un chemin de vie s’installe et atteint la plénitude, l'écoute d’attirances diverses peut les faire sortir de l’ombre, et accroître la joie de vivre sans pour autant la déstabiliser.
La mise en œuvre d’une maîtrise des risques globaux peut alors devenir un chemin pertinent pour réduire les facteurs qui fragilisent le déroulement harmonieux de la vie de chacun et du couple.