Le Master Nano prend de l’ampleur

Publié par Reine Paris, le 6 mai 2013   3k

Depuis la rentrée 2012, l’offre de formation en nanosciences s’est étendue avec une première année de master. Des TP spécifiques ont été mis en place sur les différentes plateformes de l’UJF.

« Ne regardez pas vos écrans ! L’œil et le cerveau sont plus précis quand on regarde directement dans l’objectif du microscope. » Dans la salle noire de la plateforme CUBE (1), les élèves de Master 1 Nano écoutent les explications d’Emmanuelle Planus, enseignante à l’UFR de Biologie de l’Université Joseph Fourier et chercheuse à l’Institut du Cancer Albert Bonniot. Après avoir fixé des cellules de souris sur un substrat architecturé à façon et décoré les structures internes des cellules avec des fluorophores, ils vont maintenant les observer au microscope à fluorescence. Il s’agit de leur deuxième séance de TP NanoBioTechnologie.

A la croisée de trois disciplines

« L’UJF a voulu compléter son offre de formation en Nanosciences en ouvrant une première année dans le master Nano avec deux parcours possibles : Physique et nanosciences ou Chimie et nanosciences », explique Florence Marchi, enseignante-chercheuse à l’UFR Phitem et à l’Institut Néel. Ces deux parcours sont des voies privilégiées pour poursuivre dans l’une des quatre mentions du master 2 Nano à savoir : Nanophysique, Nanochimie, Nanobiotechnologie et Nanoingéniérie. Au sein de ces parcours de première année qui accueillent vingt-quatre élèves, deux TP pluridisciplinaires sont organisés sur trois plateformes de l’UJF (CUBE (1), CIME-Nanotech (2) et Plateforme de chimie analytique). Le premier, « Nanochimie et nanocaractérisation », a initié les élèves à l’élaboration puis à la caractérisation de suspensions colloïdales de nanoparticules d’or et d’argent. « On voulait montrer l’une des thématiques sur les nanoparticules qui se fait en recherche et les démystifier », explique Hermann Sellier, enseignant-chercheur à l’UFR Phitem, qui a coordonné ce travail avec Fabien Dubois, enseignant-chercheur à l’UFR de chimie, tous deux sont rattachés à l’Institut Néel. L’un des objectifs est de faire prendre conscience aux étudiants que les nanosciences sont à la croisée de trois disciplines : la chimie, la biologie et la physique.

Des plateformes de haut niveau

Le montage de ces TP a demandé près d’un an de préparation aux quatre enseignants-chercheurs qui les encadrent. « Il a fallu mettre au point un langage commun et préparer les cours ensemble. Nous sommes quasiment les seuls en France, à ma connaissance, à proposer ce type de TP », poursuit Florence Marchi, soulignant que rien de cela n’aurait été possible sans la volonté de l’UJF de se doter de plateformes d’enseignement de très haut niveau qui, alliées à l’excellence de la recherche des laboratoires grenoblois, permettent un transfert rapide des dernières avancées scientifiques et technologiques. Celles-ci permettent aux étudiants d’avoir accès au même équipement que celui utilisé dans les laboratoires de recherche. Au CUBE, ils travaillent sous hottes stériles, manipulent des cellules vivantes qu’ils observent au microscope à épi-fluorescence. Au CIME, ils s’initient à la microscopie à force atomique sur des appareils à la pointe de la technologie… Preuve du succès de ces nouveaux TP : une variante sera mise en place pour les étudiants de l’école ESONN (3), une formation internationale de haut niveau sur les nanosciences et nanotechnologies qui se tient chaque année à Grenoble et accueille des jeunes chercheurs du monde entier.

>> Contact : elisabeth.charlaix@ujf-grenoble.fr

>> Notes

  1. CUBE : Centre universitaire de biologie expérimentale
  2. CIME-Nanotech : Centre inter-universitaire de micro-électronique et de nanotechnologies
  3. ESONN : European school on nanosciences and nanotechnologies

>> Source : article intialement publié sur le site de l'Université Joseph Fourier