Les 20 espèces à observer sur les massifs de la Chartreuse et du Vercors – Partie 1
Publié par Lpo Aura Délégation Isère, le 29 mars 2017 7.8k
L’Isère et ses paysages variés présentent une faune particulièrement diversifiée et complexe. Les observations d’espèces sauvages nous permettent de nous rendre compte de la richesse de ce territoire en terme de biodiversité.
Les massifs de la Chartreuse et du Vercors abritent falaises, forêts et plaines et permettent à une faune sauvage aux exigences biologiques très différentes de s’ébattre. Profitez de l’arrivée des beaux jours pour aller à la rencontre des oiseaux et des mammifères sauvages, vous aurez peut-être la chance d’y faire ces observations (consultez la deuxième partie de l'article ici).
L’accenteur mouchet
De la taille d’un rouge-gorge, l’accenteur mouchet est un oiseau très discret qui mène une vie cachée dans les fourrés ou les arbres qu’il fréquence. Il possède un large spectre d’habitats. On peut en effet le retrouver dans les boisements de conifères, les fourrés ou les broussailles touffues jusqu’à 2000 m d’altitude. Il fréquente aussi les jardins, les parcs et les haies. Insectivore, il apprécie également les mangeoires. Le saviez-vous ? Malgré son caractère discret, l’accenteur mouchet est un oiseau polygame qui ne vit pas en couple mais en petit groupe de 3 ou 4 individus.
Le bec croisé des sapins
Comme l’indique son nom, le bec croisé des sapins est un oiseau que l’on reconnaît facilement grâce à son bec qui possède deux mandibules croisées.
Il vit jusqu’à 3000 m d’altitude, dans les forêts de conifères, de pins ou d’épicéas dont les graines font parties de son alimentation. C’est grâce à son bec croisé qu’il parvient à extraire les cônes des arbres puis à les décortiquer pour déguster les graines qu’ils contiennent. À la recherche de nourriture, on peut l’observer en train de grimper le long des troncs à l’aide de son bec, à la manière des perroquets. On l’aperçoit souvent en bande au sommet des sapins.
Le saviez-vous ? Tout comme les humains peuvent être droitiers ou gauchers, le bec croisé des sapins peut avoir le bec croisé à droite ou à gauche. Les gauchers seraient majoritaires, même si cette particularité n’a aucune incidence sur leur vie.
Le bouquetin des Alpes
Le bouquetin des alpes est un mammifère
de haute-montagne, appréciant particulièrement les zones rocheuses
d’altitude. Le mâle, appelé bouc, se reconnaît facilement grâce à ses
deux longues cornes. La femelle, l’étagne, possède des cornes beaucoup
plus petites.
Leurs sabots « antidérapants » leur assurent une grande agilité sur les rochers et les dalles lisses.
Herbivore, il se nourrit essentiellement de graminées, de jeunes pousses, de rameaux, de mousse ou de lichens, jusqu’à 20 kg par jour. Le bouquetin est le seul ongulé non-chassé en France, ce qui explique pourquoi on peut parfois l’observer de près.
Le saviez-vous ? Le bouquetin des Alpes peut sauter plus de 6 mètres de longueur, et galoper à plus de 70 km/h sur terrain plat.
Le bouvreuil pivoine
L’habitat
du bouvreuil pivoine se situe dans les forêts mixtes, les parcs touffus
ou encore les grands jardins, tant que des conifères s’y trouvent.
Au printemps, on peut l’observer en groupe d’une cinquantaine
d’individus, période à laquelle il se nourrit de bourgeons d’arbres
fruitiers. Mais c’est principalement en hiver qu’il se fait remarquer,
lorsqu’on l’aperçoit actif auprès des mangeoires.
Il niche sur les branches des arbres, dans les buissons ou les taillis.
Le saviez-vous ? Le bouvreuil pivoine est un oiseau timide et discret, tout comme son chant qui est à peine audible.
Le chamois
Mammifère emblématique des Alpes, il est facilement reconnaissable grâce à sa tête bicolore et ses deux cornes fines en crochet à l’extrémité. La silhouette du chamois, bien que plus svelte, s’apparente à celle de la chèvre. Il vit exclusivement en montagne dans les zones rocheuses, entre 800 et 2300 m d’altitude, parfois jusqu’à 3500 m en été. Le chamois, mammifère diurne, est extrêmement agile et demeure un excellent grimpeur et sauteur. Il est herbivore comme le bouquetin et apprécie les jeunes pousses, les rameaux et les plantes herbacées.
Le saviez-vous ? S’il est difficile d’approcher les chamois, c’est parce que leur ouïe est très fine, leur champs visuel très large et parce qu’ils sont capables de sentir des odeurs jusqu’à 800 mètres de distance.
Le chocard à bec jaune
Le chocard à bec jaune, noir comme un corbeau, est un corvidé commun des hautes-montagnes. Bien connu des randonneurs, on l’observe généralement près des pâturages de haute altitude, à proximité des façades rocheuses ou au sommet des montagnes, attendant de manger les restes du pique-nique des randonneurs. C’est un oiseau omnivore qui consomme insectes, œufs, petits invertébrés, charognes de rongeurs, graines, etc. Très sociable, le chocard à bec jaune peut facilement être aperçu dans de grandes bandes pouvant atteindre jusqu’à plusieurs centaines d’individus, qui se divisent en plus petits groupes pour chercher la nourriture.
Le saviez-vous ? En véritable cascadeur, il est capable d’exécuter de véritables vols acrobatiques avec glissades, vrilles, balancements et piqués avec les ailes repliées.
La chouette chevêchette
C’est le plus petit rapace nocturne d’Europe, mesurant en moyenne 16 cm de hauteur. Habitante des zones boisées, la chouette chevêchette affectionne particulièrement les vieux conifères de hautes-montagnes, au dessus de 1000 m d’altitude, entrecoupés de clairières. Elle cherche les cavités dans les troncs d’arbres où elle pourra nicher et stocker sa nourriture, c’est pourquoi on la retrouve dans des forêts comportant de vieux arbres. Elle se nourrit de petits oiseaux : grives, fauvettes, gobe-mouches, mésanges et chasse également des petits mammifères comme les campagnols, mulots, souris ou musaraignes.
Le saviez-vous ? La chouette chevêchette n’apprécie pas beaucoup chasser en terrain dégagé. Pour attraper sa proie, elle préfère se tapir de longs moments dans les arbres ou les buissons.
La chouette de Tengmalm
La chouette de Tengmalm est un rapace strictement nocturne d’environs 25 cm de hauteur. Sa période d’activité est à la fin du crépuscule et tôt à l’aube. Elle apprécie les forêts de résineux dans les zones montagneuses, où elle trouve des cavités favorables à la nidification. Les observations de cette petite chouette se situent en moyenne vers 1800 m d’altitude. Comme la chevêchette, elle se nourrit de micromammifères comme les mulots ou campagnols et peut capturer, plus rarement, des oiseaux ou des insectes.
Le saviez-vous ? Pour nicher, la chouette de Tengmalm profite généralement des cavités dans les arbres creusées par le pic noir.
La gélinotte des bois
La gélinotte des bois est la plus petite et la plus forestière représentante de la famille des tétraonidés. Elle vit dans les boisements de résineux et de feuillus, jusqu’à 1900 m d’altitude. Sédentaire, elle ne se déplace que dans des zones de forêts relativement rapprochées, en couple ou en petits groupes familiaux qui se séparent en l’automne. Elle est assez discrète et prend soin d’être cachée dans l’étage inférieur des arbres pour assurer sa protection, ce qui la rend difficile à observer. Elle a donc besoin, pour son habitat, d’un couvert forestier comportant différentes strates et différentes essences d’arbres. Son alimentation est composée essentiellement de plantes comme les jeunes pousses, bourgeons, feuilles et également d’insectes et de limaces, de baies et de fruits.
Le saviez-vous ? La gélinotte des bois, lorsqu’elle a trouvé un territoire qui comble ses besoins vitaux, s’y installe et le protège tout au long de sa vie.
Le grand corbeau
Aussi gros qu’une buse, le grand corbeau est le plus imposant des corvidés européens. Il est facilement identifiable par son plumage noir et son bec massif et arqué que l’on peut aussi reconnaître en plein vol. Il vit dans des habitats divers : falaises maritimes, landes et plaines ou encore dans les montagnes où il niche dans les falaises jusqu’à 2000 m d’altitude. C’est un charognard omnivore dont le menu se compose d’invertébrés, de poussins, d’œufs, de reptiles ou encore d’amphibiens. Il se nourrit également de céréales et de fruits comme les baies. Son vol est élégant. En effet, ses longues ailes lui permettent d’effectuer des acrobaties et de belles séquences de vol plané.
Le saviez-vous ? Le grand corbeau a été relégué aux espaces rupestres comme la montagne mais ce n’est pas son habitat de prédilection. Il a fuit le dérangement anthropique.
Profitez de vos promenades sur les massifs pour entrer vos observations d’espèces sauvages sur le site participatif http://www.faune-isere.org !
>> Crédits photos : Accenteur mouchet ©Raphaël Bussière ; Bec croisé des sapins, bouvreuil pivoine, chouette chevêchette, chouette de Tengmalm ©Denis Simonin ; Bouquetin des Alpes, gélinotte des bois ©Alain Gagne ; Chamois ©Jacques Prévost ; Chocard à bec jaune, grand corbeau ©Thomas Cugnod