D’une énergie électrique à une énergie sociale - Tracy Hamzo, Ghofrane Saidi

Publié par GEG, le 28 mars 2022   1.1k

D'UNE ÉNERGIE ÉLECTRIQUE A UNE ÉNERGIE SOCIALE

Phase exploratoire

Le designer est la personne qui sait pose la bonne question et sensibilise le public pour réfléchir autour d’un sujet en essayant de répondre à leurs questionnements

En tant que designers , quand la question de réutilisation des pales des éoliennes nous a été posé nous avons essayé de voir le sujet sur une échelle sociale, en se basant sur les trois piliers du développement durable qui sont l’équité sociale, la qualité environnementale, et l’efficacité économique. Admettant que notre projet respectera ces deux derniers, travaillant sur le réemploi, nous nous sommes concentrées sur l’équité sociale.


En creusant sur ce sujet nous avons trouvé que le pair soutenabilité/acceptabilité sociale peut dès lors acquérir une certaine force conceptuelle. Il s’affirme comme un objet transversal, qui convoque dans l’analyse territoriale les apports de la sociologie, de la psychologie sociale, de la science politique et du droit. En effet, on interroge les dimensions subjectives qui réinterprètent les déterminants individuels des antagonismes et permettent, ou non, la bonne réception du projet. On parle donc de représentations sociales, d’émotions et de logiques de pouvoir spatialisées.


Suite à cette réflexion nous nous sommes allées dans les rues de Grenoble pour discuter avec le grand public, autour de ce sujet de réemploi des éléments industriels, y compris les pales des éoliennes, après la fin de leurs vies. Les retours étaient très favorables : «si ce matériau existe pourquoi pas le réemployer», «ressusciter est une bonne manière de voir les choses» ou encore « les réutiliser c’est mieux que les détruire» ...


Suite à nos recherches nous avons ainsi décidé de travailler sur la problématique suivante :
Comment réutiliser les pales des éoliennes, qui produisait de l’énergie électrique dans leurs première vie, pour produire de l’énergie sociale dans leur deuxième.


Dans cette étape du projet, l’esprit de l’urbanisme transitoire, qui est destiné à créer une dynamique sociale entre les habitant, était notre solution. Nous avons donc crée des ateliers de workshops avec les habitants de Grenoble.  Les faire participer à la création du projet tout en s'appuyant sur leurs besoins dans leur propre quartier était notre objectif. Les workshops étaient très dynamiques et les besoins tournaient majoritairement autour du manque d’espaces culturelles et des espaces verts à Grenoble. Nous en avons conclus qu'il s'agissait de deux activités au cœur des relations sociales et autours desquels la vie collective s’organise.

Après nos recherches et nos conclusions, nous sommes arrivées à la phase de réalisation du projet, à ce stade nous avons opté de faire deux propositions afin de pouvoir répondre aux principaux besoins cités par les habitants.

Une première proposition, nommée Unie, ayant comme objectif la création des liens sociaux par l’expression créative et culturelle.

Celle-ci sera réalisée par des panneaux d’expressions faits à partir des pales des éoliennes qui, assemblés vont créer un espace culturel d’exposition. Ces panneaux vont être désassemblé et placés dans les différents quartiers grenoblois afin de permettre les habiter de s’exprimer, de dessiner ou d'écrire sur les panneaux.
Ils seront à nouveau rassemblés mais cette fois avec beaucoup d’émotions :  joie, colère, satisfaction, tristesse (...). Ce qui va permettre de voir la complémentarité des différentes énergies sociales entre les habitant de chaque quartiers. Pour qu’on soit tous Unie.

Une deuxième proposition qu’on a appelé Urbain jungle, en répondant aux besoins de manques des espaces verts à Grenoble, nous avons décidé d’utiliser les pales pour créer notre propre version de jardins partagés.


Ces jardins ont non seulement pour objectif de produire des fruits et légumes et d'embellir la ville, ils ont surtout des lieux de rencontres pour les habitants des quartiers parfois défavorisés.
Les jardins partagés s’associent de plus en plus à la création de poulaillers urbains, de ruchers ou encore de plateforme collective de compostage.


Dans chacune de nos propositions de réemploi des pales des éoliennes nous avons essayer d’établir la notion de faire pour, faire avec et faire ensemble. Pour les habitants, faire avec les pales des éoliennes et faire ensemble pour renforcer les liens et créer une énergie sociale

Tracy Hamzo, Ghofrane Saidi

Master 1, Design, Résilience, Habiter - ENSAG - UGA