Projet Orion : expédition documentaire à Okinawa

Bonjour bonjour !

Autant rentrer dans le vif du sujet tout de suite : j'ai pour projet de partir deux mois sur l'été 2022 pour réaliser un petit documentaire sur l'investissement des espaces aquatiques (maritimes et d'eau douce) par les arthropodes de l'île d'Okinawa.

Je suis étudiant en deuxième année de master de communication scientifique, et j'ai toujours été passionné par les arthropodes (les ptites bêtes qui ont les pattes articulées en plusieurs segments), plus particulièrement les araignées. J'ai d'ailleurs, en 2019, lancé une chaîne YouTube (sur laquelle est hébergée la vidéo de présentation du projet) qui est consacrée à cet univers.
Je voulais profiter d'être encore dans une sorte d' "entre-deux" à la fin de mes études, de ne pas encore avoir la contrainte d'un emploi, pour partir "filmer des araignées dans la jungle", un concept (très flou) qui m'intéresse beaucoup depuis plusieurs années et qui pourrait donc se concrétiser sous cette forme.

Il y a quelques mois, je suis tombé sur la photo d'une araignée, la dolomède orion, et elle m'a immédiatement fasciné. C'est une grosse araignée (la plus grosses araignée vagabonde du Japon et la plus grosse de sa famille à l'échelle mondiale), aux motifs riches et contrastés, qui a la capacité de se déplacer sur l'eau, de plonger et de se nourrir de petits reptiles, poissons et crustacées. C'est une espèce décrite depuis seulement une vingtaine d'années, sur laquelle il existe assez peu de documentation, assez peu de belles images, surtout en vidéo, et j'aimerais faire de mon mieux pour la faire découvrir, ainsi que le monde des araignées en général.

Dolomedes orion est donc le prétexte à cette expédition et en quelque sorte sa figure de proue.

Okinawa est une île japonaise, située tout au sud de l'archipel principal. Elle présente un climat subtropical, chaud et humide, avec beaucoup de forêt de type jungle, des plages, des mangroves... Toute une diversité d'habitats qui abritent plein d'espèces incroyables, autant végétales qu'animales. Etant donné que c'est une île, on y retrouve quelques espèces endémiques, notamment en matière d'oiseaux et batraciens. Mais bien entendu, la diversité d'arthropodes (et notamment d'araignées) y est suffisament élevée pour qu'il soit intéressant de se pencher sur leurs différents modes de vie.

Outre Dolomedes orion, j'espère par exemple observer Desis japonica, une araignée côtière qui s'abrite dans une loge de soie lors des marées hautes pour aller chasser des petits crustacés à marée basse ; Scolopendra alcyona est une espèce de scolopendre capable de nager et plonger sous l'eau, qu'on trouve dans le nord de l'île ; on trouve également plusieurs espèces de Coenobita sp, des bernards-l'hermite capables de se déplacer sur la terre ferme en stockant de l'eau de mer dans leurs coquilles. Ces quelques exemples (qui illustrent les appropriations diverses de l'élément aquatique) ne font qu'effleurer la diversité des espèces qu'il me serait possible de rencontrer (des araignées sauteuses très colorées à la parade nuptiale impressionnante, des araignées "Huntsman" de la famille des Sparassidae, des grenouilles moussues, des serpents...).

Le séjour sur place durerait deux mois, et suivrait un itinéraire semblable à celui-ci, du sud de l'île vers le nord :

J'ai prévu de passer toutes mes journées dehors, donc d'avoir une zone d'observation de l'ordre des 8/10 km autour de mes logements (l'échelle n'est pas forcément très bien respectée). Je ne prévois pas plus, car si je circule à pied, compter entre 16 et 20 km de marche par jour (plus le temps de réaliser les prises de vues) me semble être déjà un bon objectif !

Il me semble intéressant de loger quelques jours à Naha, dans le sud de l'île, afin d'aller en ferry sur l'île de Keramashoto, très forestière et qui peut donc abriter toutes sortes d'animaux. Le reste de l'expédition sera sur l'île même d'Okinawa, avec une moitié du séjour consacrée à l'exploration de la forêt de Yambaru, qui serait le meilleur endroit pour observer Dolomedes orion, qui a pour habitude de se poster sur les bords des petites rivières de montagne.

J'ai pris contact avec deux personnes vivant sur l'île ayant déjà observé D. orion et ces personnes m'ont confirmé qu'il était intéressant de venir durant l'été pour observer des juvéniles, des mâles et des femelles adultes, donc un plus large panel de comportements. Le descripteur de l'espèce, Akio Tanikawa (que j'ai aussi contacté) me l'a confirmé également.

Globalement, l'été, c'est la meilleure période pour observer des arthropodes, donc je devrais avoir matière à filmer sans soucis.

J'aimerais, au travers de ce projet, montrer un petit peu une forme de biodiversité animale assez peu connue, et parler un petit peu des recherches en écologie menées pour appréhender ces organismes, comprendre leurs modes de vie.

Je ne sais pas encore quel format sera le plus adapté pour le rendu final, cela dépendra des images que je parviendrais à recueillir, mais il y aura plusieurs vidéos, c'est une certitude. Pour ne pas alourdir cette page inutilement, je n'y mettrai pas d'exemple de photos/vidéos que je suis capable de produite, mais si vous désirez avoir en avoir un aperçu (par exemple pour savoir à quoi vous attendre au niveau des contreparties), je vous invite à regarder la petite vidéo qui présente le projet, même si mon objectif est de faire encore mieux que ce que j'ai fait jusqu'ici !

D'ailleurs, en ce qui concerne les contreparties, la date renseignée sur Ulule (décembre 2022) est plutôt approximative. A mon retour en France, je vais devoir trouver un emploi, et gérer donc l'avancée du projet en parallèle de cela. Si tout se concrétise, je tiendrai bien sûr les contributeurs et contributrices au courant, par mail (et via Twitter de façon plus informelle ; n'hésitez d'ailleurs pas à me contacter de la façon que vous préférez si vous avez des questions !). Il se peut que le temps d'écrire et monter les vidéos, tout ne se finisse que courant 2023... Dans tous les cas, vous serez tenu(e)s au courant au fur et à mesure.

Pour me lancer un défi supplémentaire, j'ai décidé de rendre la campagne et les vidéos liées au projet accessibles en anglais, pour permettre une diffusion un petit peu plus large.