Champollion : 200 ans

Publié par La Casemate, le 22 septembre 2022   510

Depuis septembre 2019, RCF Isère offre du temps d'antenne à Echosciences Grenoble, tous les jeudis à 12h05, dans "l'Echo des médias" des "Midis RCF" présenté par Nicolas Boutry.  L'occasion de vous parler des derniers contenus intéressants partagés par les membres d'Echosciences. Retrouvez toutes les chroniques dans ce dossier ou sur le site de RCF-Isère !

La chronique du 22 sept 2022, par Agathe Julliard, en son et en texte ci-dessous :

Sur RCF Isère, c’est l’heure de retrouver l'Écho des médias. Aujourd’hui, nous retrouvons Agathe Julliard, chargée des partenariats et des relations aux entreprises à La Casemate. Vous allez nous présenter les dernières nouvelles d’Echosciences Grenoble. Bonjour Agathe !

Bonjour Nicolas !

Alors aujourd’hui on fête un anniversaire, c’est ça ?

Hé oui, mais pas le mien malheureusement ! En septembre 2022, on fête le bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par notre héros local - Jean-François Champollion. A 31 ans, ce linguiste passionné d'égyptologie perce le mystère millénaire, et ouvre ainsi au monde les portes d’une civilisation qui était jusqu’alors faite de mythes et de légendes…

Mais d’ailleurs, c’est quoi exactement un hiéroglyphe ? C’est l’écriture des égyptiens ?

En fait, plusieurs écritures transcrivent l’égyptien dit ancien : 

  • l’écriture hiéroglyphique, la plus connue, qui est privilégiée pour les rituels religieux et notamment funéraires
  • l’écriture hiératique en est une version simplifiée et non figurative, elle est surtout utilisée dans l’administration
  • l’écriture démotique, enfin, correspond à la langue égyptienne à la fin de l’ère pharaonique soit après plus de 3000 ans d’évolution 

Bon, vous l’aurez deviné, ce sont les hiéroglyphes sur lesquels les savants se cassent la tête depuis des siècles.

Qu’est-ce qui était si compliqué alors ?

La difficulté de ces signes, c’est qu’ils ne suivent pas tous la même logique. 

Il y a des idéogrammes -  par exemple, le signe de la bouche veut dire bouche, en égyptien “bouche” se dit “ro”. Il y a également des caractères alphabétiques, et donc là ça se complique parce que le même signe de la bouche peut être utilisé pour le son “rrr”.  Enfin, il y a des signes qu’on appelle classificateurs, qui sont muets, et qui précisent le sens du mot qui les précèdent. Ils peuvent marquer par exemple le féminin ou le pluriel, comme en français avec nos e et nos s… 

Je vois, les hiéroglyphes ont donc une logique mixte.. comment cette subtilité a été découverte ?

Les linguistes du monde entier ont d’abord essayé de percer le secret des hiéroglyphes avec leur propre logique grammaticale. Pour tout le monde: un hiéroglyphe = un concept. 

Et puis au 18e siècle, un groupe de scientifiques a un éclair de génie : ils pensent tout simplement à compter le nombre de hiéroglyphes qui composent un document. Ils en comptent 1000. Et là, Nicolas, on se rend bien compte que 1000 signes c’est bien trop pour un alphabet… mais bien trop peu pour un dictionnaire. Ce n'est donc ni une écriture phonétique, ni idéogrammatique. 

Et c’est Champollion qui finit par trouver la solution, c’est ça ?

Effectivement, on se rapproche de la solution ; et la clé du mystère est apportée par la découverte du 1er texte bilingue hiéroglyphe / grec, la fameuse pierre de Rosette. Grâce aux cartouches qui contiennent les noms des pharaons écrits phonétiquement du côté grec, on va pouvoir petit à petit relier les sons et les sens entre les hiéroglyphes et leur traduction…

Et c’est donc notre Jean-François Champollion, le 14 Septembre 1822, qui parvient enfin à faire le lien entre tous ses savoirs et qui “craque le code” en déchiffrant le nom de Ramses. On raconte qu’il  s’est exclamé  “je tiens l’affaire” avant de s’évanouir…

Hé bien c’est une sacrée épopée que vous nous avez racontée là ! Merci Agathe !

Au revoir Nicolas !

Et plusieurs articles présents sur le sujet et encore plus dans les semaines et mois à venir sur la platefrorme Echosciences-Grenoble.fr