De l'hypersensibilité, des hauts potentiels intellectuels et autres.....
Publié par Jean Claude Serres, le 4 juillet 2025 100
L'hypersensibilité et les hauts potentiels, intellectuels, énergétiques ou attentionnels
Il existe des singularités qui perturbent le bon entendement. L’hypersensibilité en fait partie. Entrer en relation avec une personne hypersensible n’est pas chose facile. Nous pourrions rapidement admettre que l’hypersensible vit dans un autre monde et se trouve “hors de la normalité". La rapidité, la perception globale, le flux continu de signaux perçus faible ou absent pour le commun des mortels organisent dans le cerveau de l’hypersensible comme un ouragan informationnel continu.
Doit-on considérer pour autant que la personne hypersensible est malade ou souffre d’une forme de handicap ?
L’hypersensibilité n’est pas une maladie mais une capacité supérieure à ressentir de très nombreuses sollicitations perceptives, sensorielles, émotionnelles. Une autre singularité : les hauts potentiels intellectuels se retrouvent souvent en interaction avec cette hypersensibilité.
A la différence des hauts potentiels intellectuels qui représentent 2 à 3% de la population, l’hypersensibilité concerne une part importante de l’ordre de 25% aussi bien pour l’espèce humaine que pour d’autres espèces animales. Et cela est une force pour la survie et l’adaptabilité de chaque espèce.
Pour comprendre le phénomène de l’hypersensibilité, autant s’informer auprès d’un hypersensible qui communique de façon très pertinente et accessible : Fabrice Midal. Pour lui cette singularité n’est pas un problème. Le problème provient du regard que la société porte sur les hypersensibles. Le fait d'être submergé par une quantité d'émotions de perceptions, d'empathie brute (sentiment de comprendre l’autre), de sentiment d’amour holistique, n'est pas problématique en soi. Il faut que le sujet arrive à l’accepter et à ne pas culpabiliser.
Les difficultés proviennent de la croyance que toutes ses perceptions ressenties sont vraies. Il est nécessaire pour lui de prendre du recul et de vérifier la véracité de ses perceptions. Mais sa vitesse de penser, souvent de type intuitif, reste un grand frein à cette vérification. Une autre difficulté est l’incapacité à se synchroniser à l’interlocuteur (cf congruence Carl Roger). L'hypersensible peut rapidement apparaître dominateur, doté d’un super ego, intouchable sur le plan intellectuel et même devenir un réel dictateur de pensées. Enfin cette personne peut devenir très susceptible. La problématique relationnelle peut être très importante que ce soit sur le plan professionnel, amical ou amoureux.
On peut questionner le vocabulaire et déconstruire les représentations usuelles de tous ces hyper ou hauts potentiels et leur rapport à la maladie.
L’une des difficultés présentes dans l’approche de Fabrice Midal ou dans la rencontre avec une personne hypersensible ayant travaillé sur elle, est l’aspect binaire de la singularité : on est hypersensible ou pas. Dans la réalité objective, il existe des continuum de variations d’intensité et des étendues variables dans les différents domaines de la vie. Et celà concerne toute la population.
Dans le grand nombre de personnes concernées par cette singularité, il existe de grandes différences de sensibilité tant sur l’intensité que sur l’étendue du spectre de sensibilité. On peut considérer deux assignations : “hyper xx” ou “haut potentiel”, l’hyper étant considéré comme subi et hors de contrôle alors que les haut potentiels seraient davantage maîtrisables et socialement compatibles grâce à une acceptation première des différences et des singularités de vie de chaque personne. Le tableau suivant identifie quatre grands domaines de fonctionnement cérébral où l’on peut utiliser à propos l’une des deux qualifications.
Les facultés cérébrales sensibles, intellectuelles, énergétiques et attentionnelles sont plus ou moins maîtrisables. De plus, ces quatre familles de faculté sont en forte interaction. Par exemple l’hypersensibilité ou l'hyper intellectualité épuisent l’énergie de la personne concernée comme celle de ses interlocuteurs. Il existe un seuil où la non-maîtrise induira un facteur “maladif” sur le plan psychique, physique ou relationnel. Dans une perception non dualiste, les fonctionnements psychique, cérébral et organique font partie d’une seule entité : le corps humain.
A ce moment de notre réflexion il devient judicieux de discerner ce que chacun des grands domaines catégorisent.
Le travail de déconstruction me paraît essentiel pour sortir des stéréotypes assignants. Le tableau suivant suggère une déconstruction parmi d’autres possibles.
Nous sommes ainsi invités à prendre en considération une bonne vingtaine de paramètres pour analyser ( approches plus scientifiques), proposer des stratégies et agir (approches exploratoires non scientifiques car singulières et non répétables). La dimension attentionnelle au travers de méthodes de méditation permet justement de prendre la distance nécessaire afin de progresser sur le plan personnel comme relationnel.
Cet article peut être une invitation à questionner Un sens à la vie de Pascal Chabot qui identifie dans son ouvrage une nouvelle famille de maladies mentales : la digitose. Cela pourrait concerner autant les hypersensibles que les hyper intellectuels.