Des artistes et des scientifiques sur une coquille de noix

Publié par Ouranos Aura, le 20 avril 2021   1.4k

Quand des poètes, comédiens et conteuses s’invitent dans un institut de recherche, ça « tourneboule » !

Découvrez le parcours incroyable de cette résidence artistique.

Les arts et les sciences ont peu d’occasions de se rencontrer mais peuvent faire bon ménage. C’est le pari qu’ont pris plusieurs personnels de deux laboratoires grenoblois :  l’Institut des Géosciences de l’Environnement (IGE) et le laboratoire de Sciences Sociales (Pacte) avec des artistes du collectif Un euro ne fait pas le printemps, pendant plus d’un an et demi.


Des questions communes et une rencontre

Aujourd’hui, le réchauffement global est une réalité. Et ce n’est pas une très bonne nouvelle… Les scientifiques ne cessent de répéter que sans mobilisation générale urgente, nous ne pourrons inverser la tendance. Pourtant, tout semble paralysé… Cet avenir incertain nous fait peur, on évite d’y penser. Alors comment alerter et mobiliser sans (se) faire peur ? L’idée ici est de remettre un peu d’humanité et d’émotions dans la manière d’aborder le sujet du réchauffement global et de la dégradation de l’environnement, en passant par des formes de communication artistiques.

Le projet, initialement intitulé « Sur une coquille de noix » (SUN) avait pour objectif de rapprocher un collectif d’artistes (comédiens, poètes, écrivains, musiciens, conteurs...) et une communauté de chercheur·e·s de différentes disciplines, et ce dans le but de réaliser ensemble des créations artistiques pour parler des bouleversements créés par l’Homme dans nos espaces de montagne et ailleurs dans le monde. Un objectif immense, certes, mais pas aussi grand que l’envie de ces hommes et femmes qui ont souhaité s’impliquer.

« Face aux annonces apocalyptiques qui nous paralysent de peur, comment parler de ce qui va nous arriver sans culpabiliser et sans terroriser ? L’art et la poésie pourront-ils nous aider à évoluer vers le monde de demain  ? On n’aura pas la réponse, mais en tout cas nous allons y travailler… »


Un nouveau défi pour chacun·e

Dans la recherche, le but est d’être toujours le plus objectif possible, de transmettre des informations et des projections basées sur des faits. Dans l’art, c’est tout autre chose, on cherche à s’évader, à faire parler nos émotions. Alors pourquoi ne pas mixer les deux ? Intégrer des sensibilités dans un monde d’objectivités.

Entre septembre 2019 et décembre 2020, quatre artistes du collectif Un euro ne fait pas le printemps, ont investi un laboratoire de géosciences de l’environnement de l’Université Grenoble Alpes. L’occasion pour les personnels de cette unité, rejoints par ceux du laboratoire de sciences sociales de se rencontrer, d’échanger et d’apporter chacun·e sa touche personnelle dans le projet de création artistique.

Les artistes ont apporté leur regard extérieur et décalé sur les recherches et leur savoir-faire immense à nous faire voyager. Les personnels de recherche quant à eux, ont apporté leurs connaissances sur l’état des lieux des connaissances  sur le changement climatique, les mesures mises en place pour y faire face, mais aussi leurs craintes quant à la situation.

Ensemble, ils se sont mis à partager une aventure : parler de sciences mais en utilisant l’art comme vecteur.

Des créations nombreuses

Plusieurs créations ont été réalisées. Certaines sur quelques heures, d’autres sur plusieurs mois.

Lors des premières semaines de résidence, chacun a fait découvrir son univers et parlé de ses envies. L’une d’elles convergeait vers une création partagée, entre artistes et personnels de laboratoire. Alors, un petit groupe s’est formé, une amitié est née et une création verra bientôt le jour.

La résidence artistique en laboratoire a permis une a permis une émulation qui a été la source de nombreuses créations : poèmes, ateliers d'écriture, spectacles, contes, détournements d'objets ou de moments scientifiques... Vous pouvez en découvrir certaines ici. Chaque semaine de résidence devenait alors un rendez-vous immanquable, une sortie du quotidien pour tou·te·s.

Mais alors qu’en pensent les principaux intéressés ? Retrouvez leurs témoignages en vidéo.

Retrouvez prochainement la création partagée “Les Clairières de l’Autre”, présentée par ce collectif artistes-chercheur·e·s.

Restez informé·e·s @AuraOuranos


Pour plus d'informations :

Un projet en collaboration avec les laboratoires IGE et Pacte et le collectif Un euro ne fait pas le printemps. Avec le soutien financier de l’Université Grenoble Alpes, de l’IDEX, plus particulièrement à travers le  CDP Trajectories, de l’OSUG (Observatoire des Sciences de l’Univers de Grenoble), de l’IGE et de la SFR Création (Structure Fédérative de Recherche). Ce projet a été porté et accompagné par Ouranos-AuRA.

© Marie Arthuis