Dialectologie au gipsa-lab - Echosciences sur RCF Isère

Publié par Echosciences Grenoble, le 26 janvier 2023   600

Depuis septembre 2019, RCF Isère offre du temps d'antenne à Echosciences Grenoble, tous les jeudis à 12h05, dans "l'Echo des médias" des "Midis RCF" présenté par Nicolas Boutry.  L'occasion de vous parler des derniers contenus intéressants partagés par les membres d'Echosciences. Retrouvez toutes les chroniques dans ce dossier ou sur le site de RCF-Isère !

La chronique du 26 janvier 2023, par Emmanuel Laisné, en son et en texte ci-dessous :

Sur RCF Isère, c’est l’heure de retrouver l'Écho des médias. Aujourd’hui, nous accueillons Emmanuel Laisné, chargé de projets à La Casemate. Vous allez nous présenter les dernières nouvelles d’Echosciences Grenoble. Bonjour Emmanuel.

Bonjour Nicolas !

Alors Emmanuel, aujourd’hui, vous êtes venu nous parler de dialectologie.

Tout à fait Nicolas. Et je suppose que vous l’aurez deviné, la dialectologie, c’est l’étude des dialectes, des langues et de la façon dont elles varient à la fois dans leur construction mais aussi au fil du temps ou alors en fonction du lieu où elles sont parlées. Par essence c’est une discipline riche puisque au-delà de la phonétique ou de la linguistique, la dialectologie va s’aventurer du côté de l’histoire, de la géographie, de l'ethnologie - l’étude des peuples - ou même du côté de la politique et de la botanique.

Mais vous vous demandez peut-être pourquoi je vous en parle aujourd’hui …

Je vous l’avoue oui …

Et bien c’est parce que j’ai découvert, grâce à un article Echosciences du 12 décembre dernier, le travail mené par le plateau technique “Geolinguistique et Ethnolinguistique” du gipsa-lab. Alors le gipsa-lab, c’est un laboratoire basé sur le campus de Grenoble qui regroupe plusieurs disciplines. Personnellement, je le connais principalement pour ses recherches dans le domaine du traitement du signal, de l’automatique ou de l’algorithmique. Mais le laboratoire possède aussi un volet d’activités lié à la parole et à la cognition et c’est dans ce volet d’activités qu’ils ont créé un plateau technique dont la spécialité est d’amasser et d’analyser des données linguistiques.

D’accord .. simplement pour être sur de comprendre, qu’est ce que cela veut dire concrètement “amasser des données linguistiques” ?

Et bien cela peut prendre différentes formes. Ca peut être regrouper des textes ou encore des enregistrements audio ou audiovisuel, référencer la déclinaison d’un mot spécifique dans différents dialectes, produire des cartes pour délimiter les zones où ils sont parlé. Des cartes qui peuvent d’ailleurs varier si l’on s’intéresse à des mots différents. Je ne suis pas sur, par exemple, que si l’on dessine une carte qui référence les lieux où l’on préfère dire chocolatine plutôt que pain au chocolat, on finisse par dessiner les contours géographiques d’un dialecte particulier.

Tout cela pour vous dire que s’attaquer à la constitution et à l’analyse d’une telle base de données, c’est s’attaquer à toutes les ramifications de la langue. Et c’est nécessairement un travail colossal. Pour vous donner un chiffre, le plateau dispose ainsi d’une collection de 448 volumes d’atlas linguistiques portant sur les dialectes du monde entier.

Ah oui effectivement … Et je suppose qu’on entreprend pas un tel travail uniquement pour arbitrer le débat chocolatine / pain au chocolat ? 

Non clairement pas. C’est en fait à la fois un travail de mémoire et de conservation d’un patrimoine humain mais aussi un travail fin de compréhension de l’évolution de la langue qui dit beaucoup de ceux qui la parlent. On peut se questionner sur ce qui motive le nom d’une plante dans différents dialectes ? Une odeur caractéristique, un goût, une utilisation médicale ? Tout comme il est possible de s’étonner du fait que le thym et le serpolet aient près d’une vingtaine de noms différents dans l’aire gallo-romaine alors que le romarin n’en a que trois.

Bref, si vous voulez en apprendre plus sur les recherches qu’il est possible de mener en dialectique, je vous encourage vivement à lire l’article. Vous y découvrirez les portraits de huit personnes : stagiaires, étudiants, chercheurs, doctorants, ingénieurs qui tirent parti des ressources du plateau “Geolinguistique et Ethnolinguistique”

Et bien j’irai probablement y jeter un oeil. L’article est disponible sur echosciences grenoble. Rappelez moi l’adresse ? 

Alors c’est Echosciences-grenoble.fr

Merci Emmanuel pour le partage et à bientôt.

A bientôt Nicolas 

>> Retrouvez l'article initial au lien suivant : https://www.echosciences-grenoble.fr/articles/l-etude-des-dialectes-a-grenoble-au-sein-du-plateau-technique-geolinguistique-et-ethnolinguistique#_ftn1

Photo : Christopher Fausten (@christopher_rcf)