L'intoxication par le mercure dans l'Echo des médias chez RCF Isère

Publié par Echosciences Grenoble, le 25 juin 2020   1.3k

Depuis septembre 2019, RCF Isère offre du temps d'antenne à Echosciences Grenoble, tous les jeudis à 12h05, dans "l'Echo des médias" des "Midis RCF" présenté par Nicolas Boutry.  L'occasion de vous parler des derniers contenus intéressants partagés par les membres d'Echosciences. Retrouvez toutes les chroniques dans ce dossier !

Retrouvez la chronique du 25 juin 2020, par Laura Schlenker, en son et en texte ci-dessous :

Sur RCF Isère, c’est l’heure de retrouver l’Echo des médias. Aujourd’hui, Laura Schlenker, chargée des nouveaux médias à La Casemate va nous présenter les dernières nouvelles d’Echosciences Grenoble. Bonjour Laura ! 

Bonjour Nicolas. Dites-moi, Alice aux pays des merveilles était fou ? 

Non, mais vous allez peut-être nous le dire ? 

Et bien figurez-vous que ce personnage de Lewis Caroll souffre de trouble du comportement dû à son intoxication aux vapeurs de mercure. En effet, au 19ème siècle, les fabricants de chapeaux utilisaient du mercure qu’ils faisaient chauffer pour fabriquer la feutrine des chapeaux. Et ça, je l’ai appris en lisant l’article publié récemment par l’encyclopédie de l'environnement sur Echosciences Grenoble. 

Alors, comment peut-on être intoxiqué par du mercure ? 

C’est une bonne question. L’article nous apprend qu’il faut bien distinguer le mercure métal du mercure organique. Vous souvenez-vous quand on nous disait enfant de ne pas jouer avec les thermomètres ?  

Oui, mais rappelez-le moi, ça date un peu... 

Il était là le mercure métal. C’est ce beau liquide argenté et brillant qu’on voyait dans les tubes de verre des thermomètres. Comme ça, il n’est pas toxique. Par contre, si les tubes se brisent, le métal se volatilise et finit sous forme de vapeur qu’on inhale. Et là, c’est l’intoxication. C’est pour ça qu’en 1999, l’utilisation du mercure métal dans des objets utilisables par le grand public a été interdite en France. 

Peut-on encore trouver du mercure métal aujourd’hui ? 

Oui, mais il est de moins en moins utilisé. L’industrie chimique s’en sert encore pour amalgamer d’autres métaux. On en trouve aussi dans les assemblages d'argent, de zinc, d’étain et de cuivre qui servent à combler les caries dentaires. Enfin les chercheurs d’or clandestins l’utilisent pour amalgamer les pépites d’or présentes dans l’eau des rivières. 

Et le mercure organique alors, est-il dangereux ?

Absolument, sous sa forme organique, la pollution au mercure représente aujourd’hui un véritable enjeu de santé publique. C’est dans les années 1950, au Japon, que les premiers clusters de pathologies neurologiques sévères sont apparus. Les habitants de la baie de Minamata  se nourrissaient alors essentiellement des produits de la pêche. Et l’entreprise chimique Chisso déversait du mercure régulièrement dans les eaux de la baie. 

Que se passe-t-il une fois que les eaux sont polluées ? 

Une fois dans la mer, le mercure métal est transformé en méthyl-mercure par les micro-organismes marins. Les petits poissons sont alors mangés par les gros poissons et celà jusqu’à l’homme, qui est au bout de la chaîne alimentaire. L’homme reçoit donc la dose maximale de mercure organique quand il mange du thon ou du cabillaud. Le problème, c’est aussi qu’on ne se débarrasse pas du mercure. Il s’accumule dans les organismes au fil du temps. 

Que peut-on faire alors pour lutter contre cette pollution ? 

C’est compliqué. Un accord international de réglementation du mercure n’a été adopté qu’en 2017. Il s’agit de la convention de Minamata. Elle prévoit l’interdiction de nouvelles mines de mercure et l’abandon progressif des mines existantes. Elle prépare aussi la suppression de l’utilisation du mercure dans les produits et les procédés. L’article rappel aussi qu'il ne faut pas avoir une consommation de poisson excessive mais, qu’en même temps, le poisson a des propriétés diététiques reconnues. 

Pas facile en effet. Merci Laura. Vous retrouverez cet article “Intoxication par le mercure : un danger mal connu” publié par l’encyclopédie de l'environnement sur le site Echosciences Grenoble. A bientôt !

A bientôt Nicolas. 


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>> Photo : Christopher Fausten (@christopher_rcf)