La Scientific Game Jam ce weekend à Grenoble - Echosciences chez RCF Isère

Publié par Echosciences Grenoble, le 6 février 2020   1.5k

Depuis septembre 2019, RCF Isère offre du temps d'antenne à Echosciences Grenoble, tous les jeudis à 12h05, dans "l'Echo des médias" des "Midis RCF" présenté par Nicolas Boutry.  L'occasion de vous parler des derniers contenus intéressants partagés par les membres d'Echosciences. Retrouvez toutes les chroniques dans ce dossier !

Retrouvez la chronique du 6 février 2020, par Marion Sabourdy, en son et en texte ci-dessous :

Sur RCF Isère, c’est l’heure de retrouver l’Echo des médias. Aujourd’hui, Marion Sabourdy nous présente les dernières nouvelles d’Echosciences Grenoble. Bonjour Marion.

Bonjour Nicolas !

Aujourd’hui, Marion, vous allez nous parler de la Scientific Game Jam, qui a lieu ce weekend à Grenoble. Quel est cet événement au nom bizarre ?

Vous allez voir Nicolas, derrière le jargon, c’est en fait assez simple. Une “game jam”, c’est un événement lors duquel des participants de tous horizons - des programmeurs, des game designers, des graphistes, des sound designers, homme et femmes, de tous les âges - se rassemblent pour créer des jeux vidéo en un temps réduit, depuis l’idée jusqu’au prototype d’un jeu. Ce weekend, les équipes auront 48h, pas une de plus, entre vendredi soir et dimanche, pour créer un jeu vidéo.

48h, ça semble impossible !

Et pourtant, chaque année depuis 2014, les équipes participantes y arrivent, avec beaucoup de café ! Bon, on ne va pas se mentir, les jeux restent des prototypes, ils ne sont pas aboutis, mais ils sont jouables, pour la quasi totalité d’entre eux.

OK, j’ai compris le principe des “game jams” mais celle-ci est une “Scientific Game Jam” : quelle est la différence ?

Dans le cas d’une Scientific Game Jam, le thème sur lequel planchent les participants est forcément scientifique. Dans celle de Grenoble, qui est organisée par l’Université Grenoble Alpes et La Casemate, on va même un peu plus loin : chaque équipe se constitue autour d’un doctorant ou d’une doctorante et de son sujet de recherche. Et c’est ça la richesse de cet événement : le doctorant doit pouvoir formuler l’objet de ses recherches à son équipe d’une manière compréhensible et l’ensemble de l’équipe doit en tirer un jeu qui permet de faire passer au moins une partie de ces connaissances aux futurs joueurs.

Vous avez des exemples de jeux vidéo sur les sciences, créés lors d’une de ces game jam ?

Un de mes jeux préférés créés lors de l’édition 2017 est le jeu “Forgeron baston”, basé sur une thèse en métallurgie. Le joueur doit forger une épée à partir de différents minerais pour combattre des ennemis et chaque alliage a ses caractéristiques propres. Par un procédé d’essai / erreurs, le joueur est amené à comprendre par lui-même les effets de ces différents alliages sur la robustesse de son épée.

Un autre exemple intéressant, qui montre qu’on peut AUSSI se baser sur des recherches en sciences humaines, c’est le jeu Swagram créé l’année dernière. Le doctorant faisait une thèse en histoire sur le thème de la publicité dans l’industrie cosmétique. Le jeu de son équipe reprenait l’esthétique et le fonctionnement de l’application Instagram et incitait le joueur à toujours garder son personnage au top de la mode !

J’ai une question peut-être un peu naïve, mais pourquoi vouloir parler de sciences sous la forme de jeux vidéo ?

Ce n’est pas du tout une question naïve ! En fait, cette initiative vient en rejoindre d’autres, comme “Ma Thèse en 180 secondes” ou “Ma thèse en BD”, qui consistent à détourner un média ou un mode d’expression pour rendre visibles les sujets de recherche des doctorants. A ceci près que dans le cadre d’un jeu vidéo, le message ne doit pas passer de manière lourde ou didactique mais plutôt directement via la mécanique du jeu. Le joueur assimile des connaissances sans même s’en rendre compte, uniquement à partir du gameplay, du graphisme ou de la dynamique de son avatar…

Vous avez un exemple avec un jeu grand public, que pourraient connaître nos auditeurs ?

Un exemple assez connu est Pokemon, un jeu dans lequel le joueur doit capturer des petits animaux et les faire évoluer et progresser, puis ensuite les engager dans des combats contre les Pokemon d’autres joueurs. C’est un excellent jeu pour évoquer la manière dont s’est construite la théorie de l’évolution, entre le fixisme, le transformisme et la théorie énoncée par Charles Darwin.

En résumé, Marion, où nos auditeurs peuvent-ils trouver des informations ?

Nous avons rassemblé tous les articles qui évoquent la Scientific Game Jam depuis 2014 dans un dossier sur Echosciences, intitulé “Grenoble Game Lab : mettez la science et la culture en jeu”. Vous pouvez le trouver sur echosciences-grenoble.fr à la rubrique “Dossiers”. Vous pouvez aussi consulter directement le site internet de la game jam à l’adresse grenoblegamelab.com et télécharger les jeux des éditions précédentes. 

Pendant l’événement, à partir de vendredi, vous pourrez suivre en direct ce qui se passe sur le compte Twitter @sgamejamgre. On va aussi tenter une session Twitch, le samedi soir, pour ceux qui connaissent. Il s’agit d’un live-stream pendant lequel on discutera de la game jam et on testera des jeux vidéo liés de près ou de loin aux sciences. Ce Twitch sera proposé par Arthur Rafié, qui travaille à la Rotonde, le centre de sciences de Saint-Etienne.

Et surtout, si cet événement vous intéresse, venez tester directement les jeux et assister à la remise des prix, ce dimanche à partir de 13h30 à l’Auditorium Grenoble INP sur le Parvis Louis Néel. C’est gratuit !

>> Photo : Christopher Fausten (@christopher_rcf)