Comment (et pourquoi) mesurer la vitesse du Glacier d'Argentière ?

Publié par Institut des Géosciences de l'Environnement IGE, le 30 juin 2021   1.4k

Crédit photo : B. Jourdain / IGE

L'accélération des glaciers au cours des dernières décennies, en raison du changement climatique, a été l'un des plus grands contributeurs à l'élévation du niveau de la mer, représentant actuellement environ la moitié de l'élévation du niveau de la mer observée. L'une des variables les plus importantes que les chercheurs utilisent pour décrire, caractériser et prévoir le mouvement des glaciers, afin de mieux comprendre leur évolution et leur contribution à l'élévation du niveau de la mer, est la vitesse des glaciers.

Dans le cadre du projet SAUSSURE, un groupe de chercheur.e.s grenoblois.e.s de l’IGE, ISTerre et INRAe étudient le glacier d’Argentière dans les Alpes françaises (Haute-Savoie). Nous combinons des enregistrements historiques avec des mesures récentes de la vitesse du glacier. Le but est d’améliorer notre compréhension de la dynamique des glaciers afin d’améliorer les modèles utilisés dans l’évolution des glaciers et de l’élévation du niveau de la mer. Pour cela, nous avons installé un réseau dense de GPS en surface, et de nouveaux capteurs de déformation interne à l'intérieur du glacier pour pouvoir tracer la vitesse (l’image de l’article montre les chercheurs de l’IGE pendant l’installation des capteurs de déformation).

La vitesse d'un glacier change avec la profondeur : c'est pourquoi nous utilisons des noms différents selon l'endroit où nous mesurons la vitesse. À la surface, nous l'appelons simplement la vitesse de surface. En descendant, nous observons que la vitesse diminue. Ce gradient de vitesse à l'intérieur du glacier s'appelle la vitesse interne. Au niveau du lit rocheux, le glacier glisse avec une vitesse appelée vitesse basale ou vitesse de glissement. Si vous voulez mieux comprendre comment ces vitesses sont mesurées, nous avons préparé une présentation interactive.


Cet article a été rédigé par Juan Pedro Roldan Blasco, doctorant en 2ème année de thèse à l'IGE


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