Plasticienne avant tout, les sciences c’est nouveau pour moi

Publié par Jeany Jean-Baptiste, le 4 octobre 2016   3.2k

Pour sa première participation à la Fête de la science, nous avons interrogé Pauline de Chalendar artiste plasticienne sur ses projets et ses motivations.

Je suis une artiste plasticienne fraîchement installée à Grenoble après un cursus artistique dans l’Est et le Nord de la France. Mon travail de dessin interroge la complexité des relations entre les hommes : le corps, le mouvement et la nature y occupent une place centrale. En octobre je présente au salon d'art numérique Experimenta deux projets :

A main levée, un dispositif de dessin 3D en environnement immersif et Place du Chahut, une installation composée d’un micro-écran, d'un microscope et d’un plateau de bois sculpté à la fraiseuse numérique, qui questionnera notre rapport aux rassemblements, aux foules.

Les visiteurs du salon pourront s'inscrire pour expérimenter le dessin dans l'air en continuant le paysage que j'aurais commencé le matin en performance. Ils pourront également manipuler librement le microscope pour découvrir une animation à l'aquarelle dans le micro-écran. En parallèle à mon activité artistique, je suis également médiatrice à La Casemate dans les espaces d’exposition et au FabLab.

Une riche expérience en médiation

J’ai fréquemment été médiatrice dans des lieux culturels et artistiques au cours de mes études. La médiation scientifique est une dimension nouvelle qui m’intéresse car elle s’adresse à des domaines de création nombreux et variés mis en commun par leur portée technique et scientifique où l’imagination est de mise. En tant qu’artiste avec un fort bagage «traditionnel», je pense toutefois que notre rapport aux nouvelles technologies doit se développer en regard avec l’histoire des techniques. En ce sens, je suis sensible à l'aspect artisanal et DIY véhiculé par les FabLabs.

Il y a une certaine réticence, me semble t-il, des jeunes ou des publics non avertis vis-à-vis de la science mais c’est moins flagrant pour l’art contemporain ! Je pense qu’il s’agit d’une méconnaissance qui engendre des idées préconçues : c’est trop complexe, absurde… C’est pourtant au sein de ces champs et courants que les innovations et avancées émergent. L’enjeu de la médiation, tant au niveau artistique que scientifique, est de trouver les bons mots pour s’adresser aux visiteurs.

C’est ma toute première participation

Il s’agit de ma première participation à la Fête de la science car l'approche de la science dans mon travail est finalement toute récente. C’est en 2015, au cours de ma seconde année d’études au Fresnoy - studio national des arts contemporains que j’ai découvert l’intérêt des nouvelles technologies (nouveaux systèmes de captation et de visualisation) pour la pratique artistique du dessin.

Le Fresnoy est un post-diplôme et centre d’art à Tourcoing, orienté cinéma et nouveaux médias, qui facilite les rencontres entre les artistes et les scientifiques. J’ai également découvert les lieux où l’art et la science se croisent à Grenoble : l’Hexagone et l’Atelier Arts-Sciences, où je suis en résidence actuellement autour de la technologie LED des micro-écrans. Pour le projet Place du Chahut, je bénéficie également du soutien technique d’ingénieurs en optique du CEA.

Mon poste de médiatrice à La Casemate me permet d’allier mes deux domaines de prédilection et je vous invite à tester mes deux dispositifs à Experimenta les 6, 7 et 8 octobre.

Propos recueillis par Jeany Jean-Baptiste