Pollution de l'air : comment révéler l'invisible ? - Echosciences sur RCF Isère

Publié par Echosciences Grenoble, le 25 mars 2025

Depuis septembre 2019, RCF Isère offre du temps d'antenne à Echosciences Grenoble, toutes les semaines dans "l'Echo des médias" des "Midis RCF" présenté par Nicolas Boutry. A partir de 2024, cette chronique se tient le mardi à 12h17 en direct. L'occasion de vous parler des derniers contenus intéressants partagés par les membres d'Echosciences. Retrouvez toutes les chroniques dans ce dossier ou sur le site de RCF-Isère !

Découvrez la chronique du 25 mars 2025 par Manon Pélissier, en son et en texte ci-dessous :

Sur RCF Isère, c’est l’heure de l'Écho des médias. Nous retrouvons Manon Pellissier, médiatrice scientifique à Cosmocité, pour le média Echosciences Grenoble. Bonjour Manon !

Bonjour Nicolas !

Aujourd’hui, vous venez nous parler de pollution de l'air et de particules invisibles, mais comment fait-on pour savoir que l'air est pollué, si les particules ne se voient pas ? 

Et bien c'est justement le travail d'une équipe de chercheurs de l'Institut des Géosciences et de l'Environnement, l'IGE, à Grenoble. Ils utilisent différentes techniques pour mesurer la qualité de l'air. Tout d'abord, les stations de mesure. Elles sont réparties sur tout le territoire et indiquent en temps réel la concentration de gaz polluants et de particules fines dans l'air, autrement dit leur quantité dans l'atmosphère.

Et alors ? Que disent les résultats ? L'air est trop pollué ? On va faire comment ? 

Pas de panique Nicolas ! Déjà, c'est pas que la quantité qui compte. Les chercheurs prélèvent aussi des filtres qu'ils analysent dans leur laboratoire. Cela leur permet de déterminer la nature des particules présentes dans l'air à un endroit donné. 

C'est l'analyse des particules qui permet d'évaluer leur dangerosité pour l'Homme, toutes ne sont pas toxiques. Pour le savoir, le laboratoire a créé un nouvel indicateur :  le potentiel oxydant. Il mesure la capacité des particules à oxyder nos poumons quand on les respire. Autrement dit, c'est lui qui nous importe car il nous dit si l'air qu'on respire est plus ou moins nocif pour nos poumons et donc dangereux pour notre santé. Il y a un appareil de mesure au laboratoire qui reproduit ce qu'il se passe dans nos poumons lorsqu'on respire l'air qui nous entoure, il permet alors de mesurer le potentiel oxydant de l'air ambiant à un endroit donné. 

Etrangement, je ne suis pas plus rassuré ! Une fois qu'on connaît le pouvoir oxydant de l'air, on fait quoi ? On arrête de respirer ? 

On ne va pas arrêter de respirer, en revanche en mesurant plus précisément la qualité de l'air, les laboratoires contribuent à faire évoluer les réglementations en matière sanitaire. Par exemple, le potentiel oxydant est un nouvel indicateur sanitaire qui vient de rentrer dans la réglementation européenne votée en 2024. Tout l'enjeu maintenant est de définir des seuils, des niveaux de pollution à ne pas dépasser et donc d'agir en conséquence. 

Ah oui, je vois ! Mais d'ailleurs elles viennent d'où ces particules ? 

Très bonne question ! On parle des gaz polluants comme les oxydes d'azote et les particules fines, qui sont en suspension dans l'atmosphère. Ces éléments sont issus de la combustion fossile, des centrales thermiques au charbon ou encore de certains procédés industriels. On les retrouve à proximité des trafics routiers par exemple. C'est d'ailleurs pour ça que dans certaines villes ont été mises en place des ZFE, des zones à faibles émissions. 

Il n'y a pas de secret, le vélo c'est la santé ! Merci Manon pour toutes ces explications, qu'on peut également retrouver sur echosciences-grenoble.fr. Et avant de partir, il me semble qu'il y a un événement astronomique à ne pas manquer du côté de Cosmocité ? 

Et oui Nicolas, vous avez peut-être entendu parler de l'éclipse partielle de Soleil du samedi 29 mars. Elle sera visible depuis Grenoble, à 11h et un événement spécial dédié à son observation est proposé à Cosmocité pour l'occasion. 

Je rappelle également que si vous souhaitez observer l'éclipse par vous-même, pensez à porter des lunettes spéciales. Ne jamais observer directement le Soleil à l'œil nu ou avec des lunettes de Soleil.


Crédit photo : Christopher Fausten (@christopher_rcf)