Retraite & climat

Publié par Francois Legrand, le 23 février 2023   570

Le 15 février 2023, à la veille d’un nouveau jour de mobilisation en France contre la réforme des retraites, j'enquête sur l’impact des séniors sur le climat, dans la Carte blanche sur France Bleu Isère, avec Vanessa Lambert.

Avez-vous remarqué que le grand absent des débats de la réforme des retraites est le changement climatique et son impact sur l’environnement et la société, enfin quoi, sur la vraie vie. On ne parle que d’équilibres financiers. Tout est traduits en euro. C’est le règne du contrôle de gestion.

Du coup, vous avez regardé s’il y avait d’autres paramètres à prendre en compte

« Travailler moins pour polluer moins », est un des slogans qu’on a pu lire lors de la manifestation du 19 janvier à Toulouse.

Qu’en dit la science ?

Prenez une personne de 63 ans, par exemple. Pas facile de dire si, du point de vue environnementale, il vaut mieux qu’elle travaille dans son entreprise ou qu’elle fasse autre chose, soit en restant chez elle ou en s’investissant aux Restos du cœur ou au Conseil municipal par exemple (parce que c’est aussi cela les retraités, pas que des gens qui restent au chaud pour regarder « Les feux de l’amour »)

Reste qu’il semble y avoir une évolution démographique peu favorable au climat chez nos ainés. C’est une étude internationale parue dans la très respectable revue Nature au printemps 2022 qui l’indique.

« Les seniors ont joué un rôle de premier plan dans l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre au cours de la dernière décennie et sont en passe de devenir le principal contributeur » nous dit cet article. La faute aux mauvaises habitudes de consommation qu’a dû prendre toute cette génération quarantenaire dans le faste de années 70 et 80 !!

Alors que la génération précédente était sans doute beaucoup plus frugale, ayant vécu la période de la seconde guerre mondiale.

Autre slogan des manifestions de ce mois de janvier, qui fait réfléchir : « Occupez-vous de la planète, laissez nos retraites ! »

J’ai retrouvé, grâce à Slate.fr, la trace d’une étude de 2006 : le Center for Economic and Policy Research, aux Etats-Unis, avait fait quelques calculs dans l’hypothèse où les États-Unis ramenaient la durée hebdomadaire du travail et le nombre de jours de congés aux normes européennes :

- sept semaines de congés supplémentaires pour les salariés.

- le pays réduirait d’environ 20 % sa consommation d’énergie.

- une réduction significative des émissions de gaz à effets de serre responsables du réchauffement climatique.

Une autre étude, qui fait rêver, plus récente : une organisation écologiste britannique suggérait en 2021 que le passage à la semaine de quatre jours pouvait, sous conditions, générer une diminution de l’empreinte carbone de 21,3 %.

Ahhh 3 jours par semaine en grass’ mat. Vous en rêvez ?

Références

https://www.nature.com/articles/s41558-022-01302-y

https://cepr.net/documents/publications/energy_2006_12.pdf?__cf_chl_jschl_tk__=pmd_PW9uqNLtr5RqwuWQ76vqjMkKweqr2xNDqZHxEWJkTMk-1630852915-0-gqNtZGzNAjujcnBszQi9%20.

Voir aussi une info plus récente sur la semaine de 4 jours : "un succès" en Grande Bretagne, selon France Info