5 questions à... Christian Graff
Publié par Territoire de sciences, le 9 septembre 2025
À travers cette série, nous mettons en lumière les chercheurs et chercheuses qui participent à la Fête de la science 2025 en Isère. L’objectif : découvrir leur parcours, comprendre leur métier et mieux appréhender les enjeux de leurs recherches.
Suite de la série avec Christian Graff, Maître de conférences en neurosciences au Laboratoire de Psychologie et NeuroCognition (LPNC).
Retrouvez toutes les informations sur la Fête de la science 2025 en Isère
1. Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire de la recherche ?
Une curiosité naturelle et aussi la passion que j’ai depuis tout petit de fréquenter les animaux et d’essayer de comprendre tout ce qui bouge.
2. Sur quoi portent vos recherches en ce moment ?
Comprendre et améliorer le guidage. D’abord, essayer de décoder les gestes naturels de pointage du doigt ; ces gestes précèdent le langage parlé chez l’enfant, ils sont présents à travers les cultures. Ensuite, exploiter ces dispositions naturelles pour développer un système d’assistance aux personnes non voyantes, en commençant dans un cadre de jeu d’atteinte de cible. Et enfin, mettre au point des interactions entre humains et robots.
3. Y a-t-il une idée reçue que vous aimeriez voir disparaître dans votre domaine ?
Les robots autonomes sont très peu performants. Autant l’intelligence connectée au Web est capable de converser à très grande vitesse, autant un automate isolé n’est efficace que dans un registre très limité. Par contre, sans langage, les capacités géniales des êtres vivants, même de petits insectes, m’étonnent de plus en plus.
4. Comment participez-vous à la Fête de la science cette année ?
Je donnerai une conférence samedi 11 octobre à Villard-de-Lans pour l’Université Inter-Âges du Dauphiné (UIAD, antenne Vercors) qui illustrera comment certaines connaissances peuvent traverser les disciplines.
Je participerai aussi, le 7 octobre à La Casemate à un débat de l’association Café Sciences et Citoyens de l'Agglomération Grenobloise (CSCAG) avec des éclairages complémentaires de deux autres intervenants (roboticienne, philosophe), une courte partie introductive et des échanges avec le public.
5. Menez-vous des actions de médiation scientifique auprès du grand public en dehors de la Fête de la science ? Si oui, sous quelle forme ?
Des conférences ; cette année à Romans-sur-Isère et l’an dernier à Grenoble, j’ai contribué avec de jeunes chercheurs avec lesquels je collabore, à Pint of Science, un format original de rencontre avec des scientifiques dans un bar. Il m’est arrivé de rédiger des articles pour enfants dans « The Conversation », de participer à la production de capsules vidéos, un MOOC, et des colloques ouverts avec des collectifs de réflexion interdisciplinaires, par exemple sur la conscience (groupe Carmen, soutenu par l’IXXI), un autre les rythmes au sens large (Axe Rythmologies de la MSH-Alpes).
🧠 Question bonus : Si vous deviez représenter l’intelligence avec un objet ou une image, que choisiriez-vous ?
Une termitière, construction d'animaux sociaux, comme le sont les humains. De même que leurs vies, les intelligences de l'individu et de la société sont interdépendants. Les individus sociaux semblent avoir des comportements simples ; mais observés de près, leur richesse se révèle ; si on les isole, ils s’appauvrissent.