Des noms populaires animaliers pour les fleurs des champs... - Echosciences chez RCF Isère

Publié par Echosciences Grenoble, le 27 mai 2025   45

Depuis septembre 2019, RCF Isère offre du temps d'antenne à Echosciences Grenoble, toutes les semaines dans "l'Echo des médias" des "Midis RCF" présenté par Nicolas Boutry. A partir de 2024, cette chronique se tient le mardi à 12h17 en direct. L'occasion de vous parler des derniers contenus intéressants partagés par les membres d'Echosciences. Retrouvez toutes les chroniques dans ce dossier ou sur le site de RCF-Isère !

Découvrez la chronique du 27 mai 2025 par Emmanuel Laisné, en son et en texte ci-dessous :

Sur RCF Isère, c’est l’heure de l'Écho des médias. Aujourd’hui, nous retrouvons Emmanuel Laisné, chargé de projets à Territoire de Sciences, pour le média Echosciences Grenoble. Bonjour Emmanuel !

Bonjour Nicolas !

Alors Emmanuel, aujourd’hui vous êtes venu nous parler yeux de renards, œil de vache, oreille d’âne ou pied de poules …

Oui Nicolas, et rassurez-vous, il ne s’agit pas là d’insultes un peu datées qu’on lancerait pour faire semblant de rester poli lorsqu’on s’énerve. Ce sont en fait des noms populaires qui empruntent aux animaux pour désigner certaines plantes que l’on trouve dans les champs. A titre personnel, je suis assez familier des noms de champignons, vous connaissez peut-être comme moi la vesse de loup ou encore le pied de mouton... Par contre, je suis particulièrement ignorant dès lors qu’il s’agit du nom des plantes. C’est donc un peu avec la curiosité du néophyte que j’ai découvert ces noms inspirés des animaux dans un article écrit par Carole Chauvin-Payant. Carole Chauvin-Payant elle est ingénieure d’étude en sciences humaines et sociales à l’UGA et aussi responsable de médiation scientifique au Gipsa-Lab. Et parmi ces axes de recherche il y a la linguistique et l’ethno-botanique d’où cet article.

 Intéressant, mais pour l’instant, ce que vous ne nous dites pas c’est “pourquoi ces noms” ?

Alors vous vous en doutez probablement, ce sont des noms parfois assez anciens, qui vont varier d’une région à l’autre mais tous partent d’une caractéristique saillante de la plante. Cela peut-être sa forme mais aussi parfois une propriété, médicinale par exemple ou encore un caractère comestible ou toxique. Et cette caractéristique, elle est rapprochée de celle d’un animal pour former un nom souvent composé.

Ce nom, il a l’avantage d’être plus facile à retenir que le nom scientifique. Si je vous dis que je me suis baladé hier en montagne et que j’ai vu des prairies immenses parsemées de Leucanthemum vulgare, il y a peu de chance qu’une image vous vienne en tête

Non effectivement. Mais peut être avez vous un exemple à nous donner. Ces Leucanthemum vulgare qui semblent vous avoir marqué. De quoi s’agit-il ?

Et bien c’est le nom scientifique de la Marguerite. Marguerite qui avait bien d’autres noms au XIXème siècle. On parlait de Ziu d’vake « yeux de vache », Ouelh de búou, Ouy du búou, Éy de bioóu « œil de bœuf ». Je vous vois rire Nicolas ! Pardonnez mon usage approximatif du patois. Toujours est-il qu’à l’époque, on a beaucoup rapproché la forme du coeur jaune de la Marguerite à la forme des yeux des bovidés. D’où le nom.  Et ce type de rapprochement, l’article en explore quelques autres et vous propose même d’en deviner certains.

Un article disponible sur  echosciences-grenoble.fr que nos auditeurs pourront prolonger par une visite sur le campus universitaire de Grenoble, c’est cela ?

Oui, sur le domaine universitaire à Saint-Martin d’Hères existe un espace d’exposition à ciel ouvert, le jardin dialectal. C’est un ensemble de 5 prairies autour desquelles se déploient des panneaux qui explorent les noms vernaculaires et communs des plantes de la région.

C’est l’occasion d’aller flâner sur le campus. Avant de nous quitter, une exposition à nous partager ?

Oui, un peu de promotion pour le travail mené par des collègues du FabLab de la Casemate en collaboration notamment avec l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble. Ensemble ils ont exploré comment les déchets d’hier pourraient devenir les matériaux de demain. Et tout cela est à retrouver dans l’exposition TerCel qui ouvre ses portes aujourd’hui à la Casemate.

Toutes les informations sont à retrouver sur le site de la Casemate, lacasemate.fr.
Merci Emmanuel et à bientôt !

A bientôt Nicolas !


Crédit photo : Christopher Fausten (@christopher_rcf)