“Le CO2, un déchet à valoriser” - Echosciences chez RCF Isère

Publié par Echosciences Grenoble, le 24 juin 2025

Depuis septembre 2019, RCF Isère offre du temps d'antenne à Echosciences Grenoble, toutes les semaines dans "l'Echo des médias" des "Midis RCF" présenté par Nicolas Boutry. A partir de 2024, cette chronique se tient le mardi à 12h17 en direct. L'occasion de vous parler des derniers contenus intéressants partagés par les membres d'Echosciences. Retrouvez toutes les chroniques dans ce dossier ou sur le site de RCF-Isère !

Découvrez la chronique du 24 juin 2025 par Emmanuel Laisné, en son et en texte ci-dessous :

Sur RCF Isère, c’est l’heure de l'Écho des médias. Aujourd’hui, nous retrouvons Emmanuel Laisné, chargé de projets à Territoire de Sciences, pour le média Echosciences Grenoble. Bonjour Emmanuel !

Bonjour Nicolas !

Emmanuel, alors que les températures s’emballent depuis quelques jours, vous êtes venu nous parler de recyclage du CO2.

Tout à fait Nicolas. Le CO2 ou dioxyde de carbone vous le savez très certainement c’est un gaz à effet de serre fortement impliqué dans le changement climatique. S’il peut être produit naturellement, l’activité humaine en produit aussi via la combustion d’énergies fossiles que ce soit dans le domaine du transport, de l’industrie ou de l’agro alimentaire. 

Et c’est l’élément qui concentre une grande partie de la discussion sur le climat et l’environnement au point parfois d’éclipser d’autres problématiques. Mais il existe quelques raisons à cela.

Ah oui, et lesquelles ?

Et bien pour commencer, avec 45 milliards de tonnes émises au fil du temps par nos activités, le CO2 représente 75% de nos émissions en gaz à effet de serre. S’attaquer à ces émissions représente donc un levier important.

Ensuite, parmi le panel des gaz à effet de serre, il s’agit d’un gaz particulièrement inerte. Il subsiste dans l’atmosphère sans être dégradé pendant près de 100 ans. En comparaison, le méthane y reste environ 10 ans, ce qui le rend moins problématique, quand bien même les scientifiques estiment qu’à quantité équivalente il a un “pouvoir de réchauffement” 30 fois supérieur à celui du CO2.

Si je vous comprends bien, avec 100 ans de durée de vie dans l’atmosphère, l’enjeu pour le CO2 ça ne peut pas seulement être de limiter les émissions. Il faudrait donc aussi s’attaquer à la part présente dans l’atmosphère.

Exactement et vous avez peut-être déjà entendu parler de projets qui visent à capter le CO2 de l’atmosphère pour le stocker. Mais il existe une autre approche qui consiste à le recycler. Et c’est une partie du travail mené au Département de Chimie Moléculaire de l’Université Grenoble Alpes par Carole Duboc. Elle y étudie la possibilité de réutiliser des réactions chimiques qui sont produites par des enzymes naturelles pour recycler le CO2. Elle vient notamment de montrer qu’il était possible d’utiliser ces réactions pour transformer le CO2 en méthane.

Attendez. Mais vous nous avez dit que le méthane était un gaz à effet de serre. Je ne vois pas vraiment où est le progrès.

Alors oui, c’est parce qu’il faut penser les choses de manière systémique et par cycle d'émission absorption. Entendez par là qu’il faudra bien entendu continuer à réduire nos émissions, mais il ne faut pas non plus être naïfs. Nous allons continuer à consommer des énergies fossiles et notamment du méthane. Ce même gaz qu’exportait fortement la Russie vers l’Allemagne avant l’invasion de l’Ukraine. Alors ce qu’esquissent les travaux de recherche menés au DCM, c’est une possibilité de moins puiser dans le sol pour extraire du méthane pour alléger le bilan de nos consommations d’énergie fossile. D’utiliser le CO2 présent dans l’atmosphère pour créer du méthane dont la combustion rejettera à nouveau du CO2 quoi qu’il arrive. Un CO2 qu’il nous appartiendra à nouveau de transformer, capter, recycler.

Quant à savoir si ce mécanisme est viable, la suite de ces recherches le dira.

On l’espère en tous cas. Merci beaucoup Emmanuel pour ce partage. Toutes ces informations sont à retrouver dans l’article “Le CO2, un déchet à valoriser”. Et c’est sur Echosciences-grenoble.fr.
A bientôt !

A bientôt Nicolas.


Crédit photo : Christopher Fausten (@christopher_rcf)