[PORTRAIT] Aurélien Delphin : A la recherche des secrets de notre corps

Publié par Sandy Aupetit, le 27 mars 2020   2.1k

À l’occasion des Tribulations Savantes, festival de vulgarisation scientifique qui se tiendra le 14 avril 2020 dans le campus de l'Université Grenoble Alpes, de nombreux doctorants viendront présenter leurs travaux de recherche au public : scolaires, étudiants et tous les curieux. Nous avons rencontré Aurélien Delphin, l'un des doctorants qui organise cet événement. C'est au GIN (Grenoble Institut des Neurosciences), un laboratoire de neurosciences situé à côté du CHU de Grenoble, que ce dernier étudie l'Imagerie par Résonance Magnétique (IRM) et tente de la faire progresser pour assurer une meilleure santé pour les générations d'aujourd'hui et de demain. Une voix professionnelle dans laquelle il ne se projetait pas avant le lycée...

[Mise à jour COVID-19 : Dans le contexte sanitaire actuel, les Tribulations Savantes sont pour le moment annulées. Une possibilité de report de l'événement est étudiée. N'hésitez pas à consulter leur site web pour suivre les nouvelles !]

Aurélien Delphin, 24 ans, originaire d’Orange dans le Vaucluse, s'est installé à Grenoble il y a quelques années à la fin du lycée. S’il projetait au départ de devenir bibliothécaire en raison de son amour pour les livres, il choisira finalement la voie scientifique pour satisfaire sa curiosité débordante. Après avoir obtenu un bac S, il se dirigera donc vers une classe préparatoire où il étudiera la physique, la chimie, la biologie et les mathématiques.

Malgré des débuts difficiles à cause notamment du niveau de mathématiques élevé, sa détermination lui permettra d’intégrer l’école d’ingénieur Phelma. Il choisit alors de se spécialiser dans l’ingénierie médicale, un domaine dans lequel Aurélien se trouve une réelle vocation. Pour consolider son parcours, il passera sa dernière année d’école d’ingénieur à l’étranger, en Suède. Il suivra notamment des cours en lien avec le centre hospitalier universitaire de Stockholm, l’Institut Karolinska, reconnu pour son excellence et responsable de la sélection des lauréats du prix Nobel de médecine.

L'étude de l'IRM pour défendre ses idéaux

Au retour de son année en Suède, Aurélien choisit de poursuivre en doctorat, avec un sujet de recherche portant sur l'Imagerie par Résonnance Magnétique (IRM). Il travaille actuellement au Grenoble Institut des Neurosciences (GIN), un laboratoire regroupant environ 300 personnels de recherche parmi lesquels des techniciens, ingénieurs, cliniciens, doctorants, chercheurs et enseignants-chercheurs.

Quand on lui demande de vulgariser le terme “IRM”, il décrit « de gros aimants qui font tourner des toupies à l'intérieur des tissus de notre corps et qui permettent de comprendre et de voir l'intérieur de celui-ci ». Son équipe a pour objectif d’améliorer les méthodes d’imagerie existantes, notamment dans le but d’obtenir des résultats plus rapides. Cela permettrait d’une part de diminuer l'attente des patients à l'hôpital, et d’autre part de rendre le circuit des soins plus fluide, un enjeu important dans notre système de santé actuel.

Initialement, Aurélien souhaitait plutôt travailler sur les méthodes d’imagerie à rayons X (radiographie, scanner). Mais ces dernières peuvent présenter des risques pour le corps humain, notamment si les durées d'exposition sont longues ou répétées. C’est pourquoi Aurélien a finalement choisi de se consacrer au développement de l'IRM, qui ne présente pas ce type de risques.

Un travail intéressant pour lutter contre la routine

Quand on lui demande de nous décrire son travail, c'est le mot « liberté » qui vient directement à l’esprit d’Aurélien ! Au quotidien, il s’appuie beaucoup sur l’informatique et passe le plus clair de son temps sur son ordinateur pour analyser des données et faire de la modélisation. En ce début de thèse il s’appuie sur les données acquises par ses collègues et participe au développement des outils numériques de l’équipe. Mais il travaille également sur la plateforme d’imagerie IRM du laboratoire où il utilise le matériel scientifique à sa disposition pour obtenir de nouvelles données, en utilisant notamment des tubes de matériaux aux propriété connues, et pour évaluer la validité des méthodes qu’il développe.

Menant son propre projet, il profite d'une grande liberté d'organisation de ses journées, de beaucoup d'autonomie et de confiance de la part de son équipe. D’une semaine à l’autre, les journées ne se ressemblent pas !

Les semaines sont toutefois rythmées par des évènements récurrents au laboratoire qui encouragent la curiosité scientifique. À l’échelle de l’équipe, une fois par semaine, un chercheur ou un étudiant présente ses travaux à ses collègues. Cela permet de connaître les compétences de chacun et de s’entraider. À l’échelle du laboratoire, deux doctorants présentent leurs projets de thèses toutes les semaines pour s’entraîner à ce type d’exercice, notamment en anglais.

Organisateur de la 15ème éditions des tribulations savantes : “Cela me permet de garder du sens dans ce que je fais.”

Les Tribulations Savantes correspondent à une journée entière de vulgarisation scientifique, organisée et animée par des doctorants de l’Université Grenoble Alpes. Aurélien a décidé de s’investir dans ce projet car il a toujours apprécié la vulgarisation scientifique. C’est pour chaque doctorant un moyen ludique de partager avec un large public son thème de recherche. “Cela me permet de garder du sens dans ce que je fais.” En effet, tous seront les bienvenus : les groupes scolaires (primaires et collèges, sur inscription), les étudiants et plus largement tous les curieux. Des doctorants animeront des expériences ludiques et des conférences. 

Parmi toutes les activités proposées, il y aura un planétarium gonflable pour découvrir l’astronomie. Un concours photo avec pour thème “Planète vivante” sera également organisé. Le public pourra voter pour sa photo préférée parmi une trentaine de clichés pris par des doctorants et des chercheurs, en lien avec leurs recherches.   

Article rédigé par  Anthony CAVAILLON-PINOD , Léa D'ESTIENNE et Ylan BEZGHICHE



Cet article a été rédigé par les étudiants de licence suivant l'enseignement transversal "Sciences, journalisme et réseaux sociaux" proposé à l'Université Grenoble Alpes (UGA). Cet enseignement est encadré par Sandy Aupetit, chargée de médiation scientifique à l'UGA, et a été construit cette année en partenariat avec les Tribulations Savantes.