Mais que fait un régisseur de conservation des collections ?
Publié par Eulalie L'éléphante, le 24 avril 2018 3.7k
Vous le savez, j’aime me promener dans les collections et les réserves du Muséum de Grenoble après la fermeture. A l’occasion, je discute souvent avec mes amis, les animaux naturalisés, qui attendent sagement d’être exposés sur les étagères des six réserves du Muséum. Ce sont de vraies cavernes d’Ali Baba qui contiennent : des roches, des plantes, des insectes, des livres anciens (certains ont mon âge !) et bien de curieuses choses.
Récemment, mes amis m’ont raconté quelque chose d’étrange… Tous les matins, un homme entre dans chaque réserve, observe un moment les alentours avant de noter d’étranges chiffres sur une sonde, posée au milieu de la réserve, et repart. Étrange… Bien décidée à mener l’enquête, je suis restée dans une réserve un matin, et… j’ai rencontré le régisseur de conservation des collections du Muséum !
Aujourd’hui, je vais essayer de vous expliquer comment il s’occupe de la protection de mes amis.
Chaque jour, il inspecte toutes les réserves, mais pourquoi ?
En fait, il prend en note deux chiffres importants sur des sondes :
La température et l’hygrométrie (le taux d’humidité dans l’air). La température et l’hygrométrie doivent toujours rester stables (environ entre 19 et 23 degrés et entre 45 et 50 en hygrométrie) dans les réserves. En fait, un air trop chaud et trop sec ferait sécher et craquer les peaux des animaux, et trop froids et humide, il favoriserait le développement des moisissures ! Brrr, j’en frissonne rien que d’y penser ! Il est très important que le régisseur de conservation des collections note la température chaque matin pour vérifier que tout va bien !
En passant dans les réserves, il arrive au régisseur de constater d’autres problèmes : les éventuelles fuites, pannes de ventilation, invasions d’insectes, ce sont souvent des problèmes urgents qu’il faut régler au plus vite ! Imaginez : des gouttes d’eau sur les livres, des insectes qui grignotent les peaux des animaux ! C’est pour cela qu’il observe attentivement chaque petit recoins.
Si des insectes grignotent mes amis, le régisseur du Muséum a deux solutions :
-L’anoxie
Cette méthode consiste à « emballer » les animaux abîmés par des insectes dans un sac hermétique. Dans ce sac, on dépose des « gommettes » anti oxygène, une fois refermé, l’oxygène va peu à peu être absorbé par les « gommettes ». Privés d'air, les insectes parasites vont disparaître en quelques heures et mes amis les animaux naturalisés seront sauvés ! Ouf !
-Le traitement chimique
C'est avec le service hygiène de la ville que le régisseur de conservation des collections travaille pour mettre en place ce traitement. Cette méthode consiste à entreposer les spécimens (animaux ou plantes) dans une pièce hermétique. Quand on effectue un traitement chimique, il faut garder la pièce fermée au moins un mois entier !
En plus de cette gestion des réserves, le régisseur de conservation des collections supervise les déplacements des collections. Quand un Muséum veut emprunter une pièce pour une exposition, comme mon ami le bœuf musqué, parti pour le Mans, pas question de la transporter n’importe comment ! Il faut la protéger, éviter les chocs ! C’est le régisseur qui décide, avec l’équipe de conservation comment la pièce sera manipulée et protégée pour le transport.
Le régisseur de conservation des collections est donc quelqu’un de très important pour mes amis, il veille à ce que rien ne leur arrive ! Et c'est une bonne chose !