Imagine ton glacier II – Jour 1 – dormir en montagne
Publié par Association Névé, le 25 août 2025 450
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Premiers regards, premiers échanges
Notre aventure au pays des glaciers a commencé dans le Trièves dans la montée du Pas du Serpaton à deux pas de la station de ski de Gresse-en-Vercors. Il s’agit d’une journée d’entraînement, afin que jeunes et adultes puissent s’apprivoiser (nous compris) en douceur avant d’être plongés au plus près des glaciers. Certains se connaissent déjà pour s’être cotoyés lors des différentes sessions de Tribus du Futur. D’autres se découvrent, entre timidité et curiosité. Cette première journée est l’occasion de toucher du doigt les problématiques de transition en montagne, notamment par rapport à celles de la station de ski de Gresse-en-Vercors. Ce premier jour sera en fait l’étape avec quasiment le plus de dénivelé par rapport aux trois autres jours au sein du massif des Ecrins. En tout cas, le groupe semble suffisamment en forme pour aller sur le glacier à 3400 m d’altitude.
Entrée en douceur dans les Ecrins
Le massif des Ecrins est un paradis pour ceux et celles qui aiment la montagne. Il s’agit d’un Parc National qui bénéficie d’un statut important de protection environnementale. Le massif abrite encore une surface d’environ 70 km2 de glaciers.
Un paysage marqué par les anciens glaciers
Revenons à notre tribu. Après un départ matinal du Trièves en minibus, nous arrivons en fin de matinée à Villar d’Arêne, prêts à démarrer sacs sur le dos. La montée est d’emblée plutôt raide. Nous empruntons le pas d’Anna Falque, un verrou glaciaire à franchir pour pouvoir arriver sur le bel alpage situé tout autour du refuge de l’Alpe de Villar d’Arêne.
Une fois sur l’alpage, il nous faut traverser au milieu des habitants permanents estivaux de l’alpage, à savoir les marmottes et les troupeaux de vaches. Tout se passe sans encombre, même si ces animaux de plus de 500 kilos sont très impressionnants. Dans notre direction de progression, vers le sud, nous apercevons la montagne des Agneaux, sommet emblématique des Ecrins. Sur la droite, c’est le groupe de la Grande Ruine, qui culmine à 3765 m d’altitude. Toute la vallée en contrebas ressemble à une auge, indication qu’elle a été creusée par un glacier qui était présent il y a plus de 20 000 ans lors de la dernière période glaciaire.

Contournement délicat mais serein.
Le refuge se rapprochant, le groupe prend de la cohésion au fil des échanges et de l’effort commun. Les paysages sont à couper le souffle, la diminution de l’oxygène par rapport au Trièves également, même si l’altitude est modeste par rapport aux jours prochains. Le refuge de l’Alpe de Villard d’Arêne est en vue, niché à un peu plus de 2000 m d’altitude. Il s’agit d’un grand refuge pouvant accueillir presque une centaine de personnes. La plupart des gens sont ici pour faire de la randonnée.

Le groupe au complet.
L’effort est là, et la cohésion de groupe aussi
Mais l’heure n’est pas encore à la rêverie au refuge. C’est dur de les remotiver mais il existe une zone intéressante un peu plus haut qui donne des informations sur le recul glaciaire dû au changement climatique. Tout le monde allège son sac et se remet en route vers le col d’Arsine plus au sud. A en juger par l’entrain pour sauter d’un caillou à l’autre, la difficulté à se remettre en route cède rapidement la place à une impression de liberté au milieu de ces montagnes.
L’objectif est d’atteindre un point suffisamment proche de la moraine du glacier d’Arsine. Une moraine est un tas de cailloux instable qui est laissé par un glacier à son front ou lorsque celui-ci recule, c’est-à-dire qu’il remonte en altitude. Cette moraine impressionnante fait plusieurs dizaines de mètres de hauteur et permet de se rendre compte de la taille du glacier il y a environ une centaine d’années. En regardant dans la direction opposée, c’est à dire vers le nord, il est également possible de s’imaginer les glaciers de la dernière période glaciaire, ceux-là même qui naissaient dans les Ecrins et qui contribuaient à une épaisseur de glace de plus de 1 km coulant au-dessus de l’actuel emplacement de la ville de Grenoble. C’est difficile à imaginer même si ces anciens géants ont pu laisser des traces de leur passage : moraines, rochers erratiques, stries glaciaires, trimlines, …

La cohésion du groupe n’a pas mis longtemps à se mettre en place, ici un Loup Garou qui démarre.
Une très belle journée passée ensemble et déjà énormément de découvertes pour ces jeunes.