Pollution à Grenoble, quand les sciences s'unissent pour favoriser le progrès

Publié par Sam Lefebvre, le 24 janvier 2022   1.4k

Vous savez sûrement que nous traversons régulièrement à Grenoble des pics de pollution, au cours desquels les montagnes semblent grisées même par temps clair. Les responsables sont les particules fines en suspension dans l’air, piégées par nos massifs.

Par ailleurs, vous avez probablement vu dans notre ville ces panneaux d’affichage “changez de poêle pour changer d’air”. 

Quel est le rapport ? 

Les poêles à bois et le trafic automobile sont les deux plus gros responsables de l’émission de particules fines et donc de la pollution de l’air. En plus de gâcher notre belle vue sur les montagnes, cette pollution est responsable de la mort prématurée d’environ 40 000 personnes par an. Un chiffre énorme qui fait se questionner beaucoup de scientifiques. Une étude publiée ce 15 janvier 2022 par l'équipe du projet Mobil’Air, le fruit d’une collaboration entre plusieurs instituts de recherche dont le CNRS et l’Inserm, peut nous éclairer à ce sujet. Ce dernier étudie les enjeux de la pollution atmosphérique et propose différents scénarios visant à lutter contre ce fléau à Grenoble. L’étude estime que  le remplacement de tous les équipements de chauffage au bois non performants par des poêles à granulés, ainsi que la réduction de 36 % du trafic des véhicules personnels au sein de l’agglomération pourrait conduire à une réduction de 67 % du taux de mortalité associé aux particules fines entre 2016 et 2030.

Des mesures qui ont un coût ?

Mettre tout ça en place n’est pas donné, mais la maladie aussi coûte cher ! La prise en charge médicale des personnes intoxiquées par la pollution de l’air fait également dépenser de l’argent, plus précisément, plus d’argent que  financer des actions ayant pour but de diminuer l’émission de particules fines. C’est ce qu’ont montré les chercheurs et chercheuses du laboratoire d’économie appliquée de Grenoble, partenaire du projet Mobil’air. Ainsi pour la première fois en France, une étude pluridisciplinaire permet de montrer que le coût de l’amélioration des conditions de vie des habitants et habitantes est inférieur au coût actuel de la situation. Autrement dit, l'inaction coûterait plus cher que la mise en place de mesures. Les scénarios les plus optimistes anticipent un bénéfice net de 629 € par an par habitant de la métropole sur 14  ans. 

Je ne sais pas vous, mais j'ai hâte de voir si les résultats de cette étude auront un impact positif et durable sur la vie des grenobloises et grenoblois. 

Nous avons tout à gagner à ce que les chercheurs et chercheuses de différents domaines travaillent ensemble afin de couvrir un plus grand domaine de connaissances et étudier les perspectives d’un meilleur avenir de manière éclairée. 

Source : https://www.cnrs.fr/fr/des-mes...

Crédit image : Épisode de pollution aux particules fines (« smog »)  à Grenoble, en 2016. © Rémy Slama

Anaïs Lefebvre