Une saison résolument Arts et Sciences à l’Hexagone

Publié par Marion Sabourdy, le 9 septembre 2013   2.9k

Rencontres-i, Atelier Arts Sciences, Atelier de l’imaginaire… cette saison, l’Hexagone persiste et signe dans une direction qui lui vaut son nouveau statut de « Scène nationale Arts Sciences ».

Mardi 18 juin, Hexagone de Meylan. Toute l’équipe est mobilisée afin d’accueillir un public enthousiaste pour la présentation de sa saison 2013-2014. En guise d’introduction, le directeur, Antoine Conjard, évoque les responsabilités de cette salle au tout nouveau statut de Scène nationale Arts Sciences : « notre société a besoin de deux pieds pour avancer : les arts et les sciences. Depuis nos débuts, nous abordons des rapports entre arts, sciences et technologie où l’humain n’est pas dominé par la machine et où la technologie s’efface au profit de la poésie ».

Le directeur plaide également pour la nécessité d’un recours massif à l’imaginaire dans notre société et pour la mise en relation des artistes avec les publics. Il donne ensuite la parole successivement aux membres de son équipe pour présenter le programme, fourni, de leurs différentes initiatives (voir ci-dessous, à noter la section « magazine » à partir de la page 57) :

Pour l’Hexagone, 2013 est l’année d’un « gros morceau » : la 7ème édition des Rencontres-i, Biennale Arts Sciences (pages 4 à 24 du programme). Cet événement, qui a accueilli 22 000 spectateurs en 2011, a permis au fil des années à l’équipe de développer les projets qui font maintenant son identité : Atelier Arts Sciences (AAS), Atelier de l’Imaginaire, Experimenta

Eliane Sausse, directrice de l’AAS (structure qui rassemble l'Hexagone, le CEA et le CCSTI Grenoble), s’avance justement pour présenter la 3ème édition d’Experimenta, salon de rencontre entre arts, sciences et technologies, qui se tiendra à la Maison Minatec et dans les locaux de l’AAS (pages 22-23). « Des dispositifs technologiques créés par des artistes et des scientifiques seront présentés, comme par exemple un hamac qui permet d’écouter la musique avec nos os. Un dispositif Living Lab sera proposé aux publics pour tester les technologies ».

En parallèle du salon, l’Hexagone et ses partenaires proposent la création Thinkrotron de l’artiste Laurent Mulot (p.6) ainsi que de nombreux spectacles dont certains ont particulièrement attiré notre attention. C’est le cas de Robot ! de la chorégraphe Blanca Li, premier spectacle de la saison à l’Hexagone où les danseurs côtoient les robots Nao de la société Aldebaran Robotics (p.10).

L’auteur et metteur en scène Daniel Danis, qui travaille depuis trois ans déjà avec l’AAS présentera deux créations (p.12 et 13) : L’Enfant lunaire, fable antimilitariste qui met en jeu des objets mécanisés conçus par l’artiste plasticien Julien Maire et Traces, un « dispositif narratif poétique et sonore qui invite les visiteurs à découvrir un processus de recherche créatif entre les chercheurs et l’artiste ». Nous retrouverons également avec plaisir des artistes qui ne nous sont pas inconnus comme Ezra pour Bionic Orchestra 2.0 (lire notre article et voir p.11), le groupe n+1 pour leurs différentes créations autour des mathématiques et de la pensée (lire notre article et voir p.14 et 15) ou encore Michele Tadini pour La Terza luce (lire notre article et voir p.20).

Dans Molin-Molette de Pierre Meunier, « les deux acteurs, entourés du public, se débattent avec les phénomènes physiques et la difficulté d’en rendre compte avec des mots » (p.17). A bas bruit, de Mathurin Bolze s’inspire du travail d’ethnologues pour comprendre ce qui se passe quand on marche (p.18). Dans Flûte ! Quelle équation ? le musicien Magic Malik et son équipe « explorent de nouvelles pistes au travers d’improvisations, proposent une analyse mathématique de la structure des sons et adaptent un instrument numérique pour l’occasion » (p.19).

Molin-Molette, de Pierre Meunier

En complément de cette déjà riche programmation, l’Hexagone et ses partenaires proposent les Acteurs de Curiosité territoriale, une découverte de votre territoire en compagnie d’une personne ressource sur les thèmes de la ville au ralenti, travailler demain, imaginer la vie de ses arrières petits-enfants en 2050, survivre en ville quand on est un blaireau, etc (p.21). Sans oublier le colloque « Création artistique, numérique et formation » le 11 octobre (p.24).

Le reste du programme, destiné aux spectacles « classiques » de l’Hexagone, contient tout de même quelques pépites qui mêlent arts, sciences et technologies : Mazùt de la compagnie Baro d’Evel aidée par « l’ingénieur gouttes » Thomas Pachoud (p.34 et 35), Un jour je vous raconterai une autre aventure extraordinaire – Cosmos, mis en scène par Joris Mathieu (p.40), enquête policière science-fictionnesque, Tête haute de Joël Jouanneau et Cyril Teste et son important dispositif scénique (p.42), Cosmophonies avec l’astrophysicien Hubert Reeves et l’Ensemble Calliopée (p.45) et enfin L’Ombre, d’après le conte d’Andersen adapté par Frédéric Vossier et mis en scène par Jacques Vincey (p.46).

Bref, il y en a pour tous les goûts cette saison. Nous attendons avec impatience vos impressions !

>> Illustrations : Alexandra Fleurantin pour l'Hexagone (droits réservés), Monika Jeziorowska pour l'Hexagone (droits réservés)